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29 janvier 2016, par
L’équipe de l’unité 5 du pôle de santé mentale du Centre Hospitalier Universitaire de Saint-Pierre a choisi après une séance de concertation de dénommer leur service « Maloya ».
Cool, fun, tendance dans la nouvelle doxa réunionnaise avec les termes Zarboutan, nout zansèt, nout patrimoine, métisse, vivre ensemble… A priori, rien ne signale une volonté de dénigrer, même si rien dans les explications du service ne donne des indications explicites sur le sens et contenu de ce choix.
Après un temps de silence puis quelques questionnements ici et là, des réactions vives de désapprobation sont apparues. Portées majoritairement par des artistes de La Réunion avec une charge émotionnelle très forte, les contestations ont pris la dimension d’une polémique. Touchés ? Qu’est-ce qui a été touché chez les artistes pour qu’ils s’appuient sur un collectif, définissent le mot d’ordre « Tir sa » et qu’ils lancent une campagne d’adhésion à la contestation ? La lutte est-elle ouverte ?
Toute polémique est intéressante. C’est une invitation à s’interroger. Et celle-là me questionne sur le regard que les uns et les autres ont sur le maloya et sur l’état de santé des personnes touchées par des troubles psychiques.
A croire que le maloya pose encore problème. Souvenons-nous, lors de l’inscription du maloya par l’Unesco sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (1er octobre 2009), des voix s’étaient déjà élevées… contre. A croire que nous ne méritions pas la reconnaissance de la force créatrice réunionnaise. Pour certains, pourquoi le maloya et pas le séga ? Pour d’autres, pourquoi cette reconnaissance ? Pour d’autres encore ce qui posait problème c’est que le dossier d’inscription avait été préparé par les responsables scientifiques du projet de construction du musée centre culturel la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (MCUR). Y aurait-il une exclusivité maloya, un tabou maloya ? Y aurait-il des contenus ésotériques du maloya avec un accès limité à des dépositaires assermentés ?
Il me semble que le maloya revêt autant la forme profane et sacrée. C’est un des marqueurs culturels fort qui témoigne de la capacité des Réunionnais-es à avoir résisté, à avoir lutté et à avoir créé dans un contexte de domination (esclavage, engagisme et colonie). Il est musique, chant, transe, certes, et aussi liens, passerelles entre ici et ailleurs (Madagascar, Mozambique puis Inde). Le maloya est lien entre ici et l’au-delà èk nout bann gramoun la fine désot la vi mé ké lé touzour la. Le maloya est aussi ce lien entre ici et maintenant dans les familles qui le pratiquent pour eux, dans le respect et la simplicité, et qui le partagent avec toutes celles et ceux qui s’y intéressent, à La Réunion, en France et partout ailleurs. Cela fait partie des héritages laissés par Lo Rwa kaf, madam é Gramoun Baba, Gramoun Bébé, Granmoun Lélé, Firmin Viry, Dédé Lansor é bien des anonymes. Ouverture et partage en respect.
A bien écouter la polémique, l’association entre maloya et troubles psychiques semble poser problème. Une sorte de déshonneur pour le maloya. Une atteinte. Un crime de lèse-majesté. Les personnes qui séjournent dans l’unité 5 du pôle de santé mentale sont en souffrance. Elles sont dans un moment de déconnection des normes que la société dominante leur impose. Une domination de la norme. Décidant ainsi de qui est fou et qui ne l’est pas. Décidant ainsi qui est à isoler et qui ne l’est pas. Décidant ainsi de la vie et de la mort d’autrui. Or, « Les Hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie de n’être pas fou » (Blaise Pascal cité par Michel Foucault dans Histoire de la folie à l’âge classique paru en 1961). Et les grands artistes font partie des êtres qui dialoguent sans frontières, et créent très souvent avec leurs propres souffrances psychiques. L’exposition du Grand Palais à Paris (octobre 2005 à janvier 2006) intitulée « Mélancolie : Génie et folie en Occident » en donne un large aperçu.
Le maloya ne se réduit pas à l’idée d’avoir été interdit, d’avoir été accompagné par un parti politique – un temps – autonomiste. Il ne se réduit ni à une posture de victimisation ni à celle de revendication. Il n’est pas réductible aux souffrances réunionnaises. Bien au contraire il est le riche héritage du processus de créolisation et de notre capacité à faire naissance.
Pourquoi les patients de l’unité 5 n’auraient-ils pas droit à tout ce qui les inscrit dans leur milieu socio-culturel ? Si le maloya est ce que l’on dit, in zarlor tout domoun si la tèr, alors les patients de l’unité 5 doivent en profiter pleinement. Un nom de service et un contenu actif travaillé avec les ressources réunionnaises compétentes et volontaires.
Quel pays voulons-nous pour le devenir de La Réunion si l’outrage est porté aux plus « faibles », à celles et ceux qui souffrent de notre regard, de notre incapacité à lire leur langage ? Quelle société serait La Réunion si au lieu d’unir nous séparons ? Si en lieu et place du dialogue s’installe l’affrontement ?
« Un jour je briserai l’indifférence des murs, je me libèrerai de la folie des blouses blanches, et je m’en irai faire une fête de la liberté, un maloya de l’amour sur les rochers qui gardent l’entrée de la forêt de Kalla. » (Jean-François Samlong, La nuit cyclone, 1992).
Si la pa maloya, nou maladé,
aaa nou maladé…
Eric Alendroit
(porte parole Nyabou-Mouvman politik)
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