Di sak na pou di
Maman, pas de violences sur les petites filles et les petits garçons
/ 10 octobre 2016
Régulièrement l’opinion s’élève contre les violences faites aux femmes, comment justifier alors les violences faites aux enfants, filles ou garçons, souvent par des mères elles-mêmes ? Dans les 2 cas, l’objectif est de “corriger” la victime pour “son bien”. Cet appel à la force, n’est-ce pas l’expression d’un échec que l’on tente d’assouvir par un acte désespéré, dans une société de droit ?
Je suis enseignante. J’ai connu l’époque où le châtiment corporel était autorisé à l’école et parfois vivement recommandé par les parents. Le “coco lé dir” alors pour faire entrer les connaissances, il fallait taper sur l’enfant comme on tape avec le marteau pour faire entrer le clou. Les adultes considéraient qu’ils s’étaient acquittés de leur responsabilité, mais c’était la faute à l’enfant. Des études ont montré le contraire , la violence n’a rien à voir avec l’apprentissage ; des acteurs ont fini par le comprendre, et… ce fut interdit. Aujourd’hui aucun parent n’accepterait qu’un enseignant touche à un seul cheveu de son enfant, heureusement.
Pourquoi cela serait-il différent entre un parent et son enfant ? La sphère privée doit-elle être un espace de non droit ? L’Enfant a été défini comme une personnalité juridique protégée par la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant. La communauté internationale a décrété le 20 novembre, Journée Mondiale de l’Enfance. Certains pays ont choisi le 1er juin. Peut-être aurait-il fallu accorder plus de temps pour présenter le contenu de ces textes, et en débattre franchement. Il s’agit de former des Citoyennes et Citoyens conscientes de leurs actes.
Si les pouvoirs publics et les autorités judiciaires passent leur temps à juger et non éduquer la société, qui est responsable quand ça dérape ? J’entends parler d’Education. Mais, l’éducation ne rime pas avec violence, car frapper un enfant pour qu’il “comprenne” n’a pas de sens et cela ne crée pas les conditions les meilleures de sa réussite. La société civile n’échappe pas non plus à son rôle. Les associations qui militent pour mettre fin à la violence faite aux femmes devraient réagir, car devant un adulte, une petite fille ou un petit garçon, est un être tout aussi vulnérable qu’une femme l’est devant un homme. Ne pas frapper est un principe, encore plus si les victimes sont des enfants.
Julie Pontalba