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19 avril 2010
« L’intermédiaire culturel le plus éminent de tous les temps entre la Chine et l’Occident », Wolfgang Franke.
En cette Année internationale du rapprochement des cultures, Espace pour promouvoir l’interculturel (EPI) estime utile et nécessaire de rendre hommage à un passeur de cultures entre la Chine et l’Occident, véritable pionnier du dialogue interculturel. Qui est cet homme de la Renaissance italienne dont on célèbre cette année — à Pékin, en Italie et en France — le 4ème centenaire de la mort et qui eut le privilège — jamais concédé jusqu’alors à un étranger — d’être enterré dans la cité impériale —, tout en étant le premier à transmettre à l’Europe des Lumières les premières traductions de Confucius et le premier dictionnaire chinois ?
Il s’agit de Matteo Ricci, missionnaire jésuite, philosophe, cartographe et mathématicien, né le 6 octobre 1552 dans une famille de notables de Macerata, petite ville d’Italie de la région des Marches. Élevé chez les jésuites dès l’âge de 9 ans, le jeune Ricci étudie ensuite le droit, les mathématiques et la théologie à Rome et à Florence. Entré au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1571, il demande à partir en mission dans les Indes. Parti de Lisbonne en 1578, il demeure trois ans à Goa en Inde. Il est ordonné prêtre à Cochin en 1580, avant d’être appelé à Macao, alors ville portugaise, pour la mission de Chine, en rejoignant un autre jésuite, Michel Ruggieri. Ce dernier a eu l’autorisation exceptionnelle de s’établir sur le territoire chinois. Le pays, à l’époque, ne laissait entrer des étrangers que pour le commerce.
Il arrive en Chine 1583 et s’installe avec son compagnon dans la ville de Zhaoqing, capitale administrative du Sud, à 100 km à l’ouest de Canton. S’il débarque en août 1582 à Macao, sans rien savoir de la langue ni de la culture chinoise, il arrive à Zhaoqing avec déjà une bonne connaissance du chinois et, surtout, avec quantités d’objets : horloges, prismes, instruments à clavier, peintures religieuses et une carte du monde avec ses longitudes et ses latitudes, qui seront autant de merveilles aux jeux des mandarins et lettrés avec lesquels il entrera en relation, sur la base d’un dialogue scientifique et culturel.
Certes, Ricci est un missionnaire jésuite, fasciné par l’esprit évangélique et l’ardeur missionnaire de Saint-François Xavier, décédé l’année même de sa naissance dans une île déserte au large de Canton, attendant en vain l’autorisation d’entrer en Chine. Le projet de Ricci est d’évangéliser l’empire du milieu, mais en se faisant « tout à tous », c’est-à-dire en épousant la culture chinoise, en se faisant Chinois parmi les Chinois. Il se mit, de ce fait, à l’écoute de cette culture millénaire, en étudiant et en approfondissant la langue, l’histoire et les classiques confucéens, tout en s’insérant dans la société (portant l’habit des bonzes et assez rapidement celui des lettrés). Et, surtout, en initiant et en développant un dialogue basé sur l’amitié, le respect et l’échange des savoirs entre la Chine et l’Occident.
Pour nourrir ce dialogue des cultures, il rédigea en chinois un "Traité de l’Amitié" et un traité religieux intitulé, "Le vrai sens de la Doctrine du Maître du Ciel", tout en traduisant en chinois les six premiers livres des "Éléments" de la géométrie d’Euclide et en latin les "Quatre livres du confucianisme" qui constituent le socle du corpus des concours mandarinaux.
Son écoute de l’univers chinois, son respect total pour les us et coutumes du pays, sa maîtrise de la langue et de la littérature chinoise, sa personnalité charismatique et ses connaissances scientifiques lui valurent l’amitié et le respect de nombreux lettrés qui se pressaient pour le connaître et s’entretenir avec lui. Matteo Ricci, Li Matou — de son nom chinois —, pouvait s’appuyer non seulement sur une mémoire prodigieuse et un don extraordinaire pour les langues mais également sur les connaissances scientifiques occidentales les plus assurées de son temps : de la cartographie à l’astronomie en passant par les mathématiques, la mécanique, la philosophie et la musique.
À travers un dialogue scientifique et un échange culturel sur tous les fronts du savoir, l’objectif du missionnaire était de susciter l’estime pour la foi chrétienne parmi l’élite des lettrés chinois et des hauts fonctionnaires, en les amenant de leur propre volonté à approfondir la foi chrétienne, voire à y adhérer. Les lettrés convertis pouvaient librement pratiquer leurs cultes traditionnels, à savoir le Culte du ciel, réservé à l’Empereur, le Culte de Confucius, réservé aux lettrés, et le culte des Ancêtres, observé par tous les chinois. Cette méthode, adoptée par ses successeurs, ne trouvera malheureusement pas grâce auprès de la Curie romaine qui condamna, au début du XVIIIème siècle, la stratégie missionnaire jésuite de l’« accommodation culturelle » dans leur approche de l’évangélisation.
Ce n’est qu’en 1601, après dix-huit ans dans le Sud de la Chine, que l’Empereur autorise Matteo à venir s’établir à Pékin à proximité de son palais en l’autorisant à construire une résidence et une première église catholique. À sa mort, le 11 mai 1610, l’Empereur Wanli autorise, par respect et gratitude pour le « lettré d’Occident », que Ricci soit enterré à Pékin dans un terrain concédé pour sa sépulture en proclamant une journée de deuil national.
Durant les années passées à Pékin, Ricci continua à se laisser instruire par la culture chinoise en y pénétrant en profondeur, tout en nouant avec les lettrés et mandarins de la cour un dialogue d’amitié et de respect. Ensemble, ils confrontèrent leurs savoirs respectifs et leurs visions du monde et de l’existence en jetant les bases d’un développement de la connaissance réciproque et du dialogue entre l’Orient et l’Occident.
Pour les Chinois, Li Matou fait désormais partie de leur histoire. Il est reconnu dans son apport scientifique, en mathématique, en astronomie et en géographie. Il figure à côté de Wang Yangming, grand maître confucéen du XVIème siècle, armé d’un télescope sur le monument du Millénium construit à Pékin pour célébrer le passage au XXIème siècle.
Pour les Occidentaux, Matteo Ricci est celui qui a posé les bases de la sinologie en transcrivant le chinois phonétiquement, en élaborant un dictionnaire sino-portugais, en traduisant en latin des classiques confucéens, sans oublier une description de la Chine des Ming et de ses institutions et une meilleure localisation géographique de la Chine.
Pour tous, Matteo Ricci est un passeur des cultures, un exemple pour tous ceux et celles qui cherchent à promouvoir la rencontre des cultures et à tisser des rapports stables et constructifs entre les peuples, notamment entre le grand peuple chinois et les autres.
Reynolds Michel
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