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7 avril 2018, par
Les nations développées du Monde ont commis des erreurs. Qu’on le veuille ou non, une colonisation maladroite en fut une. Sur ce plan là, les choses se sont un peu stabilisées. Colonisateurs et colonisés ont repris leurs marques. On ne peut encore parler de dialogue constructif des nations mais, dans la douleur, de nombreuses régions du monde tentent aujourd’hui de prendre leur envol. La colonisation aurait pu être un échange, elle ne fut le plus souvent qu’une domination, une exploitation et même une prédation dans certains cas.
Pas d’exégèse sur ce sujet, tout a été dit. Mais où en sommes-nous aujourd’hui ? Le monde des idées, de la culture et de l’économie a évolué. On ne parle pas encore de l’humanité comme d’un village planétaire dans lequel il faudrait mettre de l’ordre, et c’est bien regrettable. Nous en sommes à une phase très critique de libre circulation des hommes et des capitaux que l’on a baptisés très hypocritement : « Mondialisation ». Le paradoxe c’est que ce nouveau village planétaire est en réalité un village du Far Ouest dans lequel il n’y aurait pas de sheriff ou pire, un territoire qui, sous prétexte de liberté d’entreprendre, ne connaitrait que les lois de la Jungle.
Le législateur mondial, s’il y en a un, se réfugie derrière un concept extrêmement simple pour ne pas dire simpliste, dont l’application sur le terrain pose de graves problèmes. De quoi s’agit-il ? Puisqu’il y a libre circulation, il ne faut aucunement entraver le commerce mondial car cela permet à tout un chacun de s’approvisionner auprès du fournisseur le moins disant. Résultat des courses, des négociants de plus en plus puissants mais de moins en moins scrupuleux, vont chercher à l’autre bout du Monde, dans des pays à bas salaire, où les conditions de vie sont souvent exécrables, des produits peu onéreux pour les revendre avec une marge confortable à leurs clients.
Ce rouleau compresseur économique a ainsi laminé des régions entières du monde. Voir le récent ouvrage de la journaliste Marie-Monique Robin : « Les moissons du futur » aux éditions de la Découverte. Parmi ces régions ruinées figurent de nombreux pays africains et de l’Océan Indien. L’économie fragile de ces petits territoires aux structures économiques et sociales peu compatibles avec les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce, a été anéantie. Dégâts collatéraux indispensables au développement des échanges, telle serait la réponse des décideurs internationaux. En réalité, ces dégâts économiques s’étendent de plus en plus et favorisent l’instabilité de nombreuses régions du Monde.
Comme l’Europe il y a 4 ou 5 siècles, ces régions en étaient encore à la phase agraire de leur développement. Économies circulaires et solidaires, telles sont les règles sociétales de ces petits territoires où la monnaie n’est pas encore l’unique moyen d’échange. Le tissu social de ces territoires est essentiellement composé de petits agriculteurs qui nourrissent leur famille et commercialisent ou échangent éventuellement leurs surplus de production. Privés de leurs maigres revenus du fait de la concurrence mondiale, ces petits paysans sont souvent obligés de vendre leurs terres et se trouvent ainsi totalement démunis. La misère insupportable vient ainsi se substituer à une pauvreté beaucoup plus humaine. Pour mieux comprendre ce processus destructeur, il faut se rappeler que le seul pays occidental qui n’a quasiment pas connu de crises sociales est le Japon qui a toujours voulu maintenir ce tissu traditionnel de fermes familiales. Dans les périodes de crises économiques, les ouvriers retournaient à la ferme familiale, sans passer par la case chômage.
La grossière erreur de la colonisation se perpétue donc d’une autre manière. Il est très dangereux de vouloir calquer dans un pays en développement, les structures socio-économiques d’un pays déjà développé. Il faut laisser à ces territoires, le temps d’évoluer comme tous les pays du monde l’ont fait. Brûler les étapes est criminel et contre-productif. Cette politique absurde a malheureusement survécu à la disparition de la colonisation. L’effondrement économique de territoires comme Madagascar, les Comores et bien d’autres, est dû, en grande partie à ce processus destructeur.
À Mayotte, la France prend de plein fouet le retour de bâton de cette vieille tradition des nations expansionnistes. Il est maintenant bien difficile d’effacer le passé. Cependant, résoudre le problème de Mayotte est une occasion inespérée pour le monde occidental, de tracer des pistes pour l’avenir. Quelles sont-elles ? Rééquilibrage progressif, le mot est lâché.
On comprend maintenant pourquoi le choc des cultures n’a pas fonctionné. Probablement un simple problème de timing. Prenons en compte la situation actuelle de ces régions et accompagnons-les à leur rythme vers le destin auquel, raisonnablement elles aspirent. Et n’oublions jamais cette règle essentielle : « Le temps ne pardonne pas ce qui se fait sans lui ».
François-Michel Maugis – La Réunion
Économiste, écrivain et philosophe
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