Messieurs les gouvernants, qui va payer l’addition ?

31 août 2004

Plus que jamais, en ces temps d’inquiétudes légitimes face à des pratiques gouvernementales ultra-libérales, porter un regard sur le passé nous permet de mieux resituer le moment présent.
Face à un gouvernement qui montre toute sa détermination à mener coûte que coûte sa politique réformiste-conservatrice, malgré l’expression des revendications populaires, il incombe à chacun de nous d’adopter la même attitude déterminée, de ne pas relâcher la pression. La politique est là pour servir l’être humain et non le contraire.
Alors que l’on se plaît à nous faire entendre que les Français ont perdu les valeurs du travail, rappelons qu’à La Réunion - plus qu’ailleurs - c’est le travail qui se fait insaisissable. Un manque crucial qui plonge les plus démunis dans le capharnaüm, l’angoisse du lendemain. Plus aisé d’accuser les victimes que de trouver des solutions, plus facile de privilégier la France d‘en haut que de sortir le pays du chômage.
Le monde associatif assume une grande partie des devoirs régaliens du gouvernement, sans pourtant bénéficier des moyens adaptés. L’on nous parle décentralisation sans y accoler péréquation, au grand dam des collectivités.
Les malversations financières font les gros titres, l’amnistie fiscale est accordée aux capitaux ayant fui à l’étranger, et l’on nous parle de restrictions budgétaires imposées par la crise. La politique instrumentalise la loi pour servir ses intérêts. Mais le peuple n’est pas dupe et il fera bientôt à nouveau parler les urnes.
A La Réunion, la continuité territoriale résonne comme un puits sans fond, un mot creux sans consistance effective. Nos besoins spécifiques ne sont pas respectés. Le plan de rattrapage pour l’Académie de La Réunion, demandé depuis plusieurs années, tarde à être appliqué. Des miettes pour l’éducation de nos enfants. En cherchant à privilégier l’âge obligatoire de scolarisation, à savoir 6 ans, le gouvernement se décharge de la petite enfance. C’est un recul flagrant des droits de la femme, reconnus pourtant avec peine : la femme à la maison, voilà sa place.
Les allégements de charges patronales ne créent pas d’emploi. Le RMA ouvre grand les portes de la précarisation de l’emploi. Santé, service public, justice, culture, recherche, respect des droits humains... : rien ne va plus.
Mais les jeux ne sont pas encore faits. L’union des différentes acteurs politiques et sociaux face aux menaces qui pèsent sur l’avenir de La Réunion ne peut que nous réjouir et nous montre l’exemple à suivre.

Une citoyenne de La Réunion
(Saint-Denis)


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