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6 février 2006
Comme nous l’écrivions dans l’édition du 1er février, le choix de la date du 10 mai marque une étape importante. L’historien Philippe Bessière(*) fait part ici d’une réflexion critique portant à titre principal sur la recherche historique à poursuivre, à La Réunion.
"Le travail que fait le Comité pour la mémoire de l’esclavage est important et demande à être poursuivi, mais je me demande dans quelle mesure il va vraiment servir nos territoires. Dans le rapport remis en 2005, son champ d’application précise qu’il s’agit de la France métropolitaine. C’est très intéressant et en même temps, pour nous, c’est clair : sauf à espérer que ce qui sera fait “en métropole” sera aussi fait ici, avec le même concours de moyens, les mêmes efforts... tout ce que nous, historiens, pourrions rêver d’avoir, etc... il me paraît plutôt qu’il y a du souci à se faire.
Pour nous, la priorité est de continuer de travailler sur la mémoire de l’esclavage à La Réunion. Cela n’exclut pas, loin de là, des échanges dans le cadre de recherches menées en France sur le sujet.
Mais il y a des formulations inquiétantes, dans le rapport de 2005. On y parle de "mémoires fractionnées", "localisées"... D’une part, peut-il en être autrement ? Une mémoire peut-elle être autrement que fractionnée et partielle ? Si cet argument est utilisé pour centraliser des éléments d’archives privées ou des pièces muséales dispersées, c’est un choix important qui pourrait ne pas aider à pousser les recherches dans nos territoires. On peut craindre par exemple que des archives privées d’outre-mer quittent ces territoires (cela se produit déjà, mais pourrait devenir plus systématique et organisé).
On peut même craindre un phénomène de captation de la mémoire : l’État français, très centralisateur, est champion en ce domaine.
Une histoire fidèle de l’esclavage est encore à construire dans les territoires qui en ont été le théâtre. Il reste énormément de travail de terrain à faire dans ces territoires et j’ai peut-être une lecture très suspicieuse des choses, mais je crains que cette "mémoire partagée" de l’esclavage soit surtout utilisée à des fins politiques, d’intégration communautaire. On le voit se mettre en place en France métropolitaine avec l’émergence d’un "mouvement black" français, ou même ici, dans certaines pratiques "d’intégration" des communautés mahoraises par exemple. Or, cela peut même servir, à terme, à entraver le travail de mémoire de terrain. En France, les groupes mémoriels se sont constitués contre l’Histoire officielle et hors l’Histoire de France instituée. Je pense à ce qui a été fait sur la Vendée, ou encore l’Alsace et les "malgré nous"... Dans le cas du CPME, on se trouve devant une sorte de "bricolage", avec la mémoire de l’esclavage et de la traite, la mémoire abolitionniste... On mélange tout !... Or il n’y a jamais de mémoire sans enjeux de mémoire. Et derrière tout cela, il est à craindre qu’on ne prête le flanc à des menées plus politiques qu’historiques.
Ce que fait le Comité est très bien... pour la France métropolitaine. Et que la France en ait besoin, par rapport à ses problématiques de banlieues, on peut le comprendre. Par ailleurs, lorsque le rapport dit qu’il faut "donner à l’Histoire des sociétés issues de l’esclavage la reconnaissance nationale qui leur [est] due", je pense que c’est tout à fait vrai. Mais c’est un peu comme ce qui est dit sur la politique d’archives, la politique culturelle ou la politique du livre : c’est très bien, mais en prend-on le chemin ici ?
On n’aimerait pas, par exemple, ici, une mise en concurrence du 20 décembre et du 10 mai. Le plus important pour nous est de garder une problématique réunionnaise : elle comporte de véritables enjeux, comme l’est le 20 décembre. Or, dans la célébration du 20 décembre, il se fait de bonnes choses mais avec très peu de moyens d’une part ; avec une dimension "consommatrice" d’autre part. Le risque que le 20 décembre s’affaiblisse dans le temps n’est pas à prendre à la légère. Il a déjà été évacué de l’école sous prétexte de vacances scolaires... Le risque serait qu’on aille vers une situation où le 20 décembre sera fêté dans les quartiers, avec un contenu historique qui tend à s’affaiblir, tandis que l’école mettra tous les moyens dont elle peut disposer dans la commémoration du 10 mai."
Philippe Bessière,
historien de l’esclavage
(*) A publié : 20 Désanm - le jour où La Réunion s’en souvient, L’Harmattan, 2001 ; et "L’importance d’une date dans la construction identitaire : de la fèt kaf à la rasine kaf", dans Identité et société réunionnaise : nouvelles perspectives et nouvelles approches, ouvrage collectif sous la direction de Françoise Vergès, Laurent Medea et Lucette Labache, Karthala, 2005.
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