Non à la disparition de “Là-bas si j’y suis” !

26 juin 2006

Les auditeurs de France Inter viennent d’apprendre que l’une des émissions les plus emblématiques de cette Radio de Service public, “Là-bas si j’y suis” ne reprendrait pas à la rentrée de septembre 2006 !
Actuellement programmée à 17 heures (heure métropole - 19 heures à La Réunion) avec une excellente audience (500.000 auditeurs) “Là-bas...” serait programmée à 15 heures, ce qui lui ferait perdre plus de 50% de ses auditeurs, la tranche horaire de 15 heures étant traditionnellement beaucoup moins écoutée quelle que soit la radio considérée.
“Là-bas si j’y suis” n’est pas une émission neutre, et cette décision ne l’est pas non plus, surtout au lendemain de mobilisations sociales importantes et au seuil d’une année électorale.
Faut-il rappeler que l’actuel Président de Radio France, Jean-Paul Cluzel, Inspecteur général des Finances, longtemps collaborateur de Jacques Chirac, intime d’Alain Juppé et récemment reconverti au sarkozysme, n’a pas fait mystère dans un entretien au “Figaro Magazine”, de ses idées "de droite, catholiques et libérales".
Depuis son arrivée, marquée par une brutale reprise en main provoquant le départ de plusieurs “personnalités”, c’est près de 400.000 auditeurs qui ont quitté France Inter en moins de 2 ans.
Ainsi, avec la campagne pour le référendum sur la Constitution européenne du 29 mai 2005 où la tranche du “7/9” (7 à 9 heures le matin) s’est distinguée par un soutien déchaîné et sans contrepartie au “oui”, c’est environ 250.000 auditeurs qui ont quitté l’antenne et ne sont pas revenus.
Dans le même temps, “Là-bas si j’y suis” gagnait 45.000 nouveaux auditeurs.
Le 2 mai, à la surprise générale, Frédéric Schlessinger, un nouveau Directeur, a été nommé à la tête de la station. Inconnu à France Inter, cet ancien responsable du pôle radio du groupe Lagardère s’empresse de couper quelques têtes parmi les plus chères aux auditeurs.
Dans quel but ces coupes sombres ? Soi-disant pour sauver France Inter en faisant remonter par tous les moyens le chiffre des sondages d’audience.
Or, on ne fait pas de la radio de service public avec des chiffres !
Et même si l’on accepte d’entrer dans cette logique, pourquoi pénaliser “Là-bas...” dont le très bon taux d’audience est un des rares en augmentation, alors que plusieurs émissions qui ont perdu des auditeurs sont maintenues ?
Ces incohérences ne peuvent dissimuler une volonté politique et idéologique très claire de casser “Là-bas si j’y suis” avant d’en débarrasser la grille de France Inter.
Nous devons nous opposer vigoureusement à ces manipulations. Financée par la redevance, Radio France est un bien public, l’un des seuls espaces médiatiques en France qui n’ait pas pour but de vendre du temps de cerveau humain disponible aux annonceurs.
Cette relégation ne concerne pas seulement Daniel Mermet et l’équipe de “Là-bas...”, c’est un mépris pour ceux qui, depuis des années, écoutent cette émission et peuvent simplement s’y faire une image différente du monde “ à l’écoute de la différence”.
Mépris aussi et avant tout pour ceux dont les voix, ici et ailleurs, de charniers en chantiers, de souffrances en résistances, seraient encore un peu plus étouffées !

Signez dès maintenant la pétition sur le site www.la-bas.org
Vous pouvez également découvrir et écouter des centaines d’émissions de “Là-bas si j’y suis” sur le site non-officiel www.la-bas.org
Par ailleurs, chaque 1er jeudi du mois, les amis de “Là bas si j’y suis” se réunissent dans leur “repaire dionysien” : Prochain rendez vous : jeudi 6 juillet - de 19 heures à 21 heures au restaurant “Mahal”, 16, rue Juliette Dodu à Saint-Denis.

Étienne


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