Non à la guerre

18 mars 2003

Les 15 février et 15 mars, des millions de personnes sont descendues dans les rues de centaines de villes sur les 5 continents pour dire non à la guerre impérialiste de M. Bush contre le peuple irakien. C’est une mobilisation sans précédent dans l’Histoire des nations, contre une guerre, voire même une croisade( !), que certains s’acharnent encore à nous présenter comme juste, nécessaire et inéluctable.
Désormais s’affirme sur la scène internationale un nouvel acteur, qui s’est invité tout seul et avec lequel il faut dorénavant compter : l’opinion publique. Une opinion publique lucide et vigilante qui, de Seattle aux forums sociaux internationaux de Porto Alegre ou de Florence, refuse que ses dirigeants continuent à gérer nos "intérêts supérieurs" dans notre dos, à notre insu et surtout dans un sens contraire à nos idéaux de paix et d’équité.
Ainsi, c’est d’abord contre l’OMC (Organisation mondiale du commerce) et son opacité que l’on a vu naître cette opinion publique militante. Et cela parce que dans cet organisme qui s’est autoproclamé au-dessus des nations, c’est le puissant lobby des firmes multinationales qui impose aux États ses règles d’un commerce mondial inique qui continue à épuiser le Sud pour enrichir le Nord.
L’OMC a décrété partout la mise à mort des services publics et des acquis sociaux arrachés par les travailleurs au grand patronat pendant des décennies et des décennies de luttes.
De même, la diplomatie internationale se déroulait jusqu’à présent dans les antichambres feutrées des ministères, des ambassades et de l’ONU. Nos dirigeants considéraient avec mépris l’opinion publique comme bien trop versatile en la matière pour que l’on en tienne compte… Ce temps de l’opacité diplomatique est lui aussi révolu.
Certes, M. Bush peut demain faire la guerre à l’Irak mais il ne peut plus prétendre agir en notre nom et il est aujourd’hui bien en mal pour trouver une justification morale à cette guerre qui ne peut plus cacher son vrai but : contrôler le pétrole irakien à tout prix, à n’importe quel prix, quitte à faire couler le sang de centaines de milliers d’innocents irakiens.
MM. Blair et Aznar ne peuvent plus ignorer à quel point ils sont en porte-à-faux vis-à-vis de leurs propres opinions publiques et ils cherchent à négocier une inutile deuxième résolution pour ne pas perdre la face… À l’ONU, c’est à coup de millions de dollars que les États-Unis achètent aujourd’hui les voix des pays pauvres membres du Conseil de Sécurité. Leur arrogance est claire et sans limite : le monde pour eux est donc un immense "monopoly" où tout s’achète, où l’on peut même se payer des États, du moment que l’on en a les moyens… Tout ceci n’est pas nouveau, mais ces pratiques immorales et antidémocratiques sont aujourd’hui largement démasquées : massivement, nous nous mobilisons pour que le monde, les hommes et les femmes, ne soient pas des marchandises, parce que nous croyons qu’un autre monde est possible.
Si demain votre guerre éclate, M. Bush, nous resterons mobilisés et vigilants, nous inventerons ensemble les luttes et les divers moyens pour contrer votre vision mercantile et guerrière des relations entre les peuples.
Si demain votre guerre éclate, le soir même nous nous rassemblerons partout sur la planète pour continuer à vous dire "non", "pas de sang pour du pétrole", "non aux armes et non aux larmes". À La Réunion, nous nous opposerons à ce que vos bombardiers et vos porte-avions utilisent notre espace aérien et maritime pour relayer votre base de Diego Garcia, volée au peuple des Chagos. D’ores et déjà, nous appelons les Réunionnais à venir discuter avec nous sur le Barachois à Saint-Denis ou face au port à Saint-Pierre, dès 18 heures le jour où la guerre éclatera, pour décider tous ensemble des moyens les plus efficaces pour arrêter votre "busherie".


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