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19 février 2009
La société française découvre la situation sociale dans les DOM : salaires moindres, plus grand nombre de chômeurs, de érémistes, vie plus chère… Ce n’est pourtant pas que ces chiffres aient manqué année après année. Des rapports officiels ont été publiés, des commissions nommées et leurs conclusions rendues publiques. Des programmes ont été élaborés par les mouvements de chaque territoire qui luttaient contre les vestiges du colonialisme et aussi en commun.
Mais « l’Outre-mer » restait quelque chose de flou, là-bas. L’histoire et la culture singulière à chacun de ces territoires comme le lien de la République à ces terres sont toujours marginalisés dans la conscience. L’Outre-mer, sa place dans la République, ses contributions à la pensée et la culture demeurent un point aveugle de la pensée française, pour une grande part encore prisonnière du cadre de la « mission civilisatrice » où le principe de « guide » règne : il faut « guider » ces gens encore trop souvent enfermés dans la « tradition ».
La grève à la Guadeloupe révèle un profond malaise dans la société. Au-delà des urgences sociales — pauvreté, exploitation, vie chère —, il faut entendre une aspiration à un mieux-être et un désir d’appropriation. Appropriation de son présent et de son avenir.
Une grève, c’est aussi un refus de l’ordre comme il est, une rupture avec l’ordre établi, avec un conformisme qui faisait que des choses inacceptables étaient devenues « acceptables ».
Ce n’est pas la première fois qu’un peuple de « l’Outre-mer » fait entendre sa voix. Les résistances à l’ordre et aux conformismes — esclavagiste, colonial, post-colonial — n’ont jamais cessé. La fin du statut colonial en 1946 n’a pas sonné la fin de la résistance. Les décennies depuis sont rythmées pas des soulèvements durement réprimés, par des grèves, le refus d’obéir à des décisions prises sans tenir compte des réalités locales. Ces sociétés n’ont pas été « pacifiées ».
Les gouvernements successifs n’ont pas su répondre aux aspirations et aux programmes élaborés par les premiers concernés. Aucun des gouvernements. Ils n’ont fait que biaiser, contourner, détourner… Toutes les améliorations ont été obtenues par les luttes — gratuité des cantines, égalité des salaires, programmes scolaires adaptés, meilleures infrastructures… L’Etat a combattu la demande d’autonomie, où, au-delà des propositions d’alors, la dimension de responsabilité était clairement exprimée.
1946 a montré ses limites. Aimé Césaire aimait à dire que le plus dur pour la société française était d’imaginer une vraie « fraternité », c’est-à-dire un vrai partenariat où la France réponde à ses responsabilités historiques et ses responsabilités d’Etat, son devoir d’égalité de tous les citoyens et où les habitants de ces terres prennent leurs responsabilités.
Nous ne pouvons continuer à seulement nous appuyer sur la « France ». Cette dernière est confrontée à de sérieuses difficultés : chaque jour, des licenciements, des fermetures d’usine, des universités en grève.
Nous avons le devoir d’imaginer notre propre avenir. Notre responsabilité est engagée. Nous devons réfléchir au mode de vie que nous voulons avoir, aux formes de consommation auxquelles nous acceptons de nous soumettre. Nous devons continuer à réfléchir à l’organisation de notre espace, de nos villes, de nos transports, construire des villes faciles et agréables à vivre.
À La Réunion, nous sommes déjà autonomes pour 37% de notre énergie. L’objectif d’une totale émancipation à cette dépendance est une ouverture sur l’avenir. Notre île est située sur un axe Afrique-Asie : il faut savoir en faire un vrai atout de développement.
Nos atouts sont nombreux, mais les conservatismes, les conformismes, les corporatismes, les peurs sont toujours des obstacles. La tendance à souligner ce qui est négatif plutôt que de valoriser ce qui est positif dans notre pays domine. L’envie, la jalousie, la petitesse, la haine de soi et le plaisir de voir l’autre plonger rongent notre société. La tentation de la xénophobie est présente.
Mais nous sommes convaincus que notre peuple est capable de faire ce saut qualitatif, cette révolution des mentalités. Nos ancêtres ont traversé des temps cruels et meurtriers, et pourtant, ils nous ont légué une culture riche, une langue vivante, des pratiques et des savoirs, et l’aspiration jamais vaincue à la liberté et l’égalité.
Les marrons sont les héros de cette épopée. Capturés, bannis de leur société, vendus, affublés de noms d’esclaves par les maîtres, ils se sont enfuis et se sont renommés, « celui qui ne courbe pas la tête », et ont nommé les lieux de leur liberté, Cilaos, Mafate, Salazie. Leur courage et le courage quotidien de tous nos ancêtres, esclaves, colons, engagés, immigrés qui, jour après jour, ont travaillé cette terre qui est la nôtre doit être pour nous une source d’inspiration. Ces femmes et ces hommes — tisaneurs, maloyeurs, ouvriers, lavandières, cantinières, employées, militants associatifs — sont tous des Zarboutan Nout Kiltir. Il faut avoir le courage d’affronter les bouleversements qui s’annoncent.
Nous déterminerons quelle Réunion nous voulons construire.
Les jeunes doivent pouvoir rêver leur avenir dans leur propre pays, dans notre Réunion.
Éric Alendroit, Carpanin Marimoutou, Ginette Ramassamy, Françoise Vergès
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