Nous ne nous laisserons pas abattre !

21 mars 2003

Que nous reste-t-il à faire ? Manifester partout dans le monde ne semble pas décourager la volonté d’aller en découdre de Bush et de ses valets. Mettre le doigt sur les véritables objectifs de cette guerre ne paraît en rien troubler nos adversaires. L’opposition d’un veto russe ou français ne les empêche manifestement pas d’agir. Ils ont décidé de se passer de l’aval de l’ONU. Faudrait-il baisser les bras pour autant ? La réponse est "non", bien entendu. Nous allons continuer à manifester partout notre désaccord avec la politique guerrière des États-Unis. Si les peuples restent solidaires et mobilisés, il viendra un moment où l’on ne pourra ignorer leurs revendications. Nous resterons vigilants tant que la crise durera et même au-delà s’il le faut. Nous voulons la paix, une paix durable, qui nous permettra d’établir les nouvelles bases de l’organisation de ce monde.

Pour cela, en premier lieu, il nous faut recourir aux structures institutionnelles déjà existantes. Replaçons l’O.N.U au centre de ce grave différend. Elle seule est en mesure d’intervenir en tant qu’arbitre par rapport au conflit annoncé. Puisque les États-Unis se placent hors du contexte des lois internationales, il faut d’ores et déjà songer à assigner ces belligérants à comparaître devant les tribunaux de la Cour Pénale Internationale, pour crime contre l’Humanité.
Nous devons, si cela est nécessaire, rompre les relations diplomatiques, comme cela est promulgué dans l’article 41 de la Charte des Nations Unies. Cet article représente un ultime avertissement avant un recours à la force. Voilà ce qu’il préconise : « Le Conseil de Sécurité peut décider quelles mesures n’impliquant pas l’emploi de la force armée doivent être prises pour donner effet à ces mesures. Celles-ci peuvent comprendre l’interruption complète ou partielle des relations économiques et des communications ferroviaires, maritimes, aériennes, postales, télégraphiques, radioélectriques et des autres moyens de communication, ainsi que la rupture des relations diplomatiques ».

Appuyons-nous sur ce qui existe et sur ce qui est légitime. Nous verrons bien alors si l’ONU sait prendre ses responsabilités ou si elle n’est vraiment qu’un « machin » à la solde des États-Unis, pour citer le Général de Gaulle. Sinon il faudra la doter d’un réel pouvoir exécutif.
Il y a menace contre la paix dans le monde. « La déclaration de cette guerre est une lourde responsabilité qui engage la stabilité du monde » (Le Président Chirac, 18 mars 2003). Il faut agir en conséquence devant cette décision unilatérale de recourir à la guerre.
Nous devons nous attendre à quelques actions visant à terroriser les peuples du monde. Cette épidémie de pneumopathie qui tombe à pic fait diversion au moment où la guerre est prête à éclater. Sa localisation chinoise, alors même que la Chine est opposée à l’emploi de la force, semble pour le moins étrange. Et après la pneumopathie, la peste ?!
Ces inconscients, mythomanes et ivres de pouvoir qui veulent étendre leur mainmise sur le monde doivent être montrés du doigt. Nous avons le regard braqués sur eux ! Qui sont les terroristes ? Ceux à qui profite le crime. Il suffit de regarder le cours de la bourse. Dès que la guerre était annoncée, ouf ! Les investisseurs reprenaient confiance et la bourse remontait. Je crois que certains humains ont oublié d’être humains.
Ce week-end, une femme israélienne, pacifiste, a été écrasée par un bulldozer. Les militaires parlent d’un accident ; les militants qui l’accompagnaient parlent d’assassinat. Deux inspecteurs de l’ONU ont trouvé la mort il y a quelques jours dans un accident de voiture. Beaucoup "d’accidents" surviennent en ce moment au Proche-Orient !

Pour revenir aux actions à envisager dans les prochains jours, je crois qu’il faut appeler le peuple réunionnais à boycotter les produits américains, souvent nocifs pour la santé de nos enfants. Un verre de Coca = 6 morceaux de sucre, il y a 30% d’obèses aux Etats-Unis. Il faut aussi songer à boycotter les films et téléfilms américains qui, hélas, ne sont pas toujours des monuments de culture ! On y fait trop souvent l’apologie de la violence, ce qui a tendance à la banaliser. Cela est très grave. Nous perdons nos points de repère et on nous entraîne vers un nivellement par le bas.
Les médias ont une grande responsabilité dans cette affaire. Réveillons-nous et essayons d’être enfin des citoyens consommateurs raisonnables. Nous ne voulons pas de veaux d’or à adorer ! Nous descendrons dans l’arène et terrasserons ce veau d’or.
Laissons de côté les signes extérieurs de richesse et revenons aux signes intérieurs de richesse. Redécouvrons-nous. L’être humain est un puits aux ressources infinies. Explorons-nous et retrouvons le fil de la fraternité.


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