Nous venons d’assister à un grand foutoir électoral

31 mai 2019, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Il y avait 34 listes en présence. Seulement 12 ont pu bénéficier du concours de la commission de propagande électorale. Les longs panneaux d’affichages officiels sont restés presque vides. Les commentateurs et analystes ont fait l’impasse sur les 22 autres concurrents. Ils avaient autant de légitimité que les 12. Dans n’importe quelle compétition, les résultats obtenus dans de telles conditions auraient provoqué un scandale et conduit à une annulation. Jugez-en vous-mêmes.

Le jour du scrutin, les candidats n’ont quasiment pas fourni d’assesseurs si bien que les maires ont dû suppléer aux carences par des employés municipaux ou des connaissances, en totale contradiction avec une démocratie électorale vivante. Signalons que la seule obligation du maire est la nomination du président du bureau de vote pris dans l’orde du tableau des élus. Les personnes faisant fonction de secrétaire ont été aussi désignées par les maires alors que le code électoral précise qu’ils sont pris parmi les électeurs présents à la constitution du bureau. A conditions d’en avoir à l’ouverture et compétents.

Sur la table du vote, c’était le foutoir. Dans certains cas, les bulletins suivaient l’ordre du tirage au sort. Cela ressemblait aux panneaux d’affichage, avec ses 22 dents creuses. D’autres bureaux avaient opté pour resserrer les rangs, les numéros attribués par tirage au sort ne servaient donc plus à rien. Le passage par l’isoloir était un exercice périlleux sauf si on avait emmené son bulletin qui vous a été adressé par la commission de propagande. Le fameux privilège de 12 candidats sur 34.

Le faible taux de participation interdisait tout triomphalisme. Des résultats finaux obtenus dans ces conditions ôtent toute crédibilité à la représentativité des élus et au sérieux d’un scrutin que l’Etat a été incapable d’organiser équitablement. La prochaine élection, les enjeux seront différents : beaucoup de maires seront impliqués dans la conquête d’un nouveau mandat. C’est pourquoi il me semble que les commentateurs et les analystes devraient être beaucoup plus critiques afin d’éviter de nouveaux foutoirs.

Ary Yée Chong Tchi Kan

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