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Quand le révisionnisme historique s’installe dans les spectacles jeune public
3 janvier 2024, par
Le Collectif des descendants malgaches « Nout zansèt nout fors » demande le retrait du livre « Le Gecko Maron » écrit par Emilie Rivollet (professeur des écoles), de même que son adaptation théâtrale par la compagnie « Kléasons ».
Les enfants réunionnais méritent une littérature ambitieuse sur le plan historique, scientifique, artistique et pédagogique. Le pari n’est pas gagné avec le propos révisionniste de l’ouvrage sus-cité.
En cette période du 360e anniversaire du peuplement, avec l’arrivée sur l’île des 1ers Malgaches et des deux Français esclavagistes, nous sommes choqués par l’instrumentalisation malhonnête dans cet ouvrage de l’histoire de l’esclavage à la Réunion. En effet, ce livre à destination de la jeunesse raconte la prise de conscience d’un petit gecko vert de Bourbon, endémique de la Réunion, mis en esclavage par le méchant lézard venu de Madagascar. Le petit gecko vert n’en pouvant plus des souffrances infligées par l’esclavagiste malgache, a donc décidé d’aller maron dans les hauts de l’île.
Il est inacceptable que l’équipe de production et artistique du livre et de la pièce de théâtre affirment avec véhémence que le sujet ne porte pas sur l’histoire, mais uniquement sur les espèces invasives. Or en 4e de couverture, le livre jeunesse indique qu’il traite de l’histoire de l’esclavage. Au fil de l’histoire, le narrateur prête des intentions humaines aux animaux. Nous rappelons que l’auteur est professeure des écoles et que la compagnie de théâtre prévoit de jouer le spectacle dans toutes les écoles de l’île pour l’année 2024.
De manière générale, la force artistique réside justement dans le fait que l’esprit humain ne fait aucune différence entre le réel et la fiction. C’est la raison pour laquelle nous retrouvons toujours dans l’histoire de l’art des symboles, des techniques pernicieuses d’instrumentalisation de la part des oppresseurs impérialistes colonisateurs, pour faire passer des messages tendancieux. Nous pouvons le vérifier dans la propagande coloniale, bien documentée encore de nos jours, qui montre toujours que la mission civilisatrice se fait dans la douceur avec l’accord des populations indigènes. Aujourd’hui le continuum colonial sévit toujours, qui se garde bien de reconnaître l’ensemble de tous les aspects historiques du crime contre l’humanité commis par la France, par l’absence totale de réparations. Nous en constatons aussi les conséquences et les ravages dans la difficulté des Réunionnais à trouver un emploi, un logement, et donc de pouvoir vivre en harmonie dans leur pays.
Avec le livre « Le gecko maron », l’histoire racontée aux enfants parle d’un personnage esclavagiste malgache, et pire, le narrateur omet délibérément le rôle de la France dans cette problématique. En l’occurrence, le nom de la France n’apparaît nulle part, ni dans le livre, ni dans l’adaptation théâtrale. Du point de vue éthologique, nous n’avons pas connaissance que dans le règne animal, des pratiques d’asservissement aient lieu d’une espèce ou d’un groupe sur un autre. Il est vrai que des espèces animales ou végétales sont invasives et colonisent des espaces et des territoires, mais il n’a été observé nulle part de réduction en esclavage d’une espèce par l’autre. Il s’agit là d’une grave faute éthique et intellectuelle.
Nous avons tenté de contacter l’éditeur et la compagnie de théâtre, ces derniers nous ont insultés sous prétexte d’atteinte à la liberté d’expression et de racisme anti-blanc. Pourtant, la demande initiale est très claire, pacifique et constructive : changer le personnage fictif esclavagiste malgache pour ne pas instrumentaliser l’histoire et pour ne pas embrouiller la tête des enfants. Avec toute notre bonne volonté, des idées de personnages ont été proposées pour respecter leur intention de création, l’histoire et les descendants malgaches, comme par exemple : l’agame des colons, le GroMèrlBlan, BlancheKolombe. Rien à faire, l’équipe de production et artistique insiste pour garder le personnage malgache esclavagiste.
Il suffit de l’invisibilisation du Malgache à La Réunion, du mépris manifesté vis-à-vis de cette culture constitutive de l’identité réunionnaise. Nous sommes tous issus de Madagascar, les primo-arrivants en 1663 étaient Malgaches. Depuis, le racisme anti-malgache a toujours sévi à la Réunion, avec une perception négative de cette culture, liée à tort à la sorcellerie par opposition au christianisme comme la politique coloniale l’a organisé partout dans son empire pour asseoir son autorité, culture liée aussi au « sale », au « sans importance ». Il aura fallu attendre 360 ans pour que l’on reconnaisse 1663 comme date de peuplement de l’île. Auparavant, l’administration coloniale avait choisi 1665, année d’installation des premiers Français, comme date officielle du peuplement. En 1663, officiellement Louis Payen et son acolyte n’étaient pas esclavagistes, l’esclavage officiellement n’existait pas à leur arrivée. Pourtant les 10 malgaches se sont rebellés dès qu’ils ont touché le pied sur le sable de Saint-Paul à cause des crimes commis par les deux colons. Aujourd’hui, 360 ans plus tard, des créations artistiques traitent, instrumentalisent l’esclavage, en affirmant que la narration dans cet ouvrage que nous dénonçons, ne traite à aucun moment de l’esclavage… Nous faisons face ici à une profonde malhonnêteté intellectuelle, didactique, historique et à une volonté délibérée d’inculquer de fausses connaissances à de jeunes enfants.
La culture malgache a façonné La Réunion, sa puissance spirituelle a participé grandement à son rayonnement. Il est largement temps de mettre fin à des idées nauséabondes qui entretiennent la division parmi les Réunionnais. Nos ancêtres ont bâti toute une organisation sociale, politique, spirituelle dans le Royaume de l’Intérieur, pour ancrer les valeurs de liberté, de respect et de dignité. Nos ancêtres étaient debout, ingénieux, créatifs, révolutionnaires. Nous, peuple réunionnais d’aujourd’hui, sommes leurs héritiers. Cette dignité là n’est pas à négocier, c’est la raison pour laquelle nous demandons le retrait du livre « Le Gecko Maron » et de son adaptation théâtrale.
Le collectif Nout Zansèt Nout Fors
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