« Nouvelle droite » : le signe d’une démocratie décadente

24 avril 2012

Peut-on profondément nous réjouir de ce 1er tour ? Est-ce une élection ou une désélection quand triomphent dans les urnes le refus, l’élimination et la division ?
C’est l’expression tragique de l’incapacité des citoyens à surmonter le désarroi politique.
Est-ce que ceux et celles qui sont encore au pouvoir ou qui y prétendent ont vraiment compris que la sanction du peuple, c’est de ne pas avoir rempli leur tâche essentielle : constituer un peuple en communauté politique vivante, en monde commun déterminant des principes de liberté, d’égalité et de fraternité, arbitrant entre les intérêts et les situations des différents groupes, réarticulant le privé et le public ? En un mot, c’est que dans notre chère République, la démocratie est décadente.
Quand le journal “Le Monde” (19 avril 2012) a analysé avec pertinence les propositions des dix candidats en choisissant 35 thèmes-clefs, on tombe des nues en voyant que la démocratie n’en fait pas partie. On la retrouve en filigrane dans quatre thèmes : Europe – immigration – emploi – système électoral.
Face au pourcentage du Front national (qui envisage de changer de nom pour mieux encore tromper les citoyens), on ne peut que prendre acte du retournement pervers des idéaux et des procédures de la démocratie, en imaginant une prétendue unité nationale sur la base d’une césure avec ce qui est sensé s’y opposer : l’étranger, l’ennemi, les corps intermédiaires, l’oligarchie, les élites : tous « corrompus » ou « pourris ». Qu’on n’y ait pas échappé à La Réunion est très grave.
C’est l’anti-politique achevé, la contre démocratie absolue. Un seul candidat avait nettement démonté cette pathologie démocratique. D’autres pouvaient s’en servir pour gagner, et donc se taire.
Ce que nous attendons maintenant des deux candidats, c’est qu’ils nous disent clairement s’ils veulent réellement et par quels moyens stopper ce spectre de la décadence démocratique qu’ils ont plus ou moins contribué à installer dans notre pays. Un grand quotidien belge titrait récemment : « La France vote son roi »… le drame, c’est qu’un roi peut être un grand démocrate et un Président peut ne pas l’être du tout ! La République peut redevenir démocratique si elle arrête de limiter la démocratie au suffrage universel. On sait ce que ça donne dans d’autres pays.
A-t-elle complètement oublié Rousseau énonçant les trois droits du citoyen : « voter » ; « opiner » (donner son avis et le motiver) ; « discuter » (délibérer… participer à la formation de la loi) ; Condorcet souhaitant « la vigilance inquiète et régulière (pour) une souveraineté de contrôle » ; Robespierre précisant qu’« un peuple libre voit tout, entend tout. Il est partout et ne dort jamais ».
Nous payons très cher par fatigue de la pensée vide de sens notre « démocratie dormante » sous la coupe de la démocratie représentative, et la démission des partis qui n’organisent plus avec le peuple une vision d’avenir, mais préfèrent la machine électorale.
C’est à travers des organisations militantes non partisanes, et sous des formes multiples d’éducation populaire, permettant l’expertise et la veille citoyenne, que nous pourrons exercer notre pouvoir démocratique « positif » de surveillance.
Bravo pour la Chambre des comptes régionale. A quand une Chambre des comptes citoyenne ?
Présidents ou députés candidats, pourriez-vous donc nous dire avec sincérité si vous êtes d’accord ou si « zot lé kaponèr » ?

Marc Vandewynckele 

Affaire de l’expulsion de la stagiaire du lycée hôtelier

Une action de soutien est organisée le mercredi 25 avril

Lieu de rendez-vous : parking de la Fac des Lettres (Université de La Réunion à Saint-Denis). Heure : 13h30. Début de l’action : 14h.

Pourquoi faire une action ?

Depuis que l’incident de l’expulsion a eu lieu le 24 février dernier, à plusieurs reprises, l’Académie a été sollicitée pour arbitrer cette affaire de manière transparente, officielle, juste et équitable.

Lettre ouverte, dossier envoyé par un collectif de soutien, demande d’audience, prises de parole dans des réunions officielles.

Rien de concret et d’officiel a été fait de la part de l’Académie.

Pou sat i vé bouzé !

Nou retrouv le 25 avril !

Lantant pou Lansèyman la Lang èk Kiltir la Rényon 

Présidentielle 2012

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