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Notre Pomme en l’air serait-elle le véritable fruit défendu ?
4 août 2022, par
La Pomme en l’air [1] n’est pas une plante ordinaire. Ce légume tropical bien connu dans nos départements tropicaux d’Outre-mer est aussi appelée « Hoffe » à La Réunion, Thuma ou Adon aux Antilles. Comme le Cambar Réunionnais (Dioscorea alata) cette plante fait partie de la grande famille des ignames.
Mais, me direz-vous, pourquoi ce curieux nom de « Pomme en l’air » ? Il faut reconnaître que nos anciennes générations n’étaient pas dénuées de logique et de bon sens. S’ils ont baptisé cette plante « Pomme en l’air », c’est tout simplement parce qu’il s’agissait bien d’une sorte de pomme de terre mais se développant en l’air et pas sous terre. Rendez-vous compte, on n’est pas obligé de creuser le sol pour récupérer le précieux tubercule ! Un vrai miracle cette plante-là. Comme les autres plantes de sa famille, cette Igname est en fait une liane qui pousse, à partir d’un tubercule, sur le sol des forêts tropicales et grimpe jusqu’au sommet des arbres pour aller chercher la lumière. Mais elle est l’une des rares ignames à produire ces fameux tubercules aériens qui lui ont donné son nom de Pomme en l’air. Autre miracle, ces pommes sont bien utiles à sa reproduction et à sa prolifération. En essaimant à travers la forêt ses fameux tubercules ou bulbilles qui, mûrs, tombent sur le sol et s’enracinent à leur tour, elle se reproduit à l’infini sans avoir besoin d’être mangée ni de passer par le stade compliqué de la fleur, de la pollinisation, du fruit et de la graine. Autant vous dire que cette plante n’eut aucun mal à coloniser de nombreuses forêts tropicales du monde.
Mais, revenons à notre histoire. Tout a commencé il y a bien longtemps. Pendant longtemps, cette plante primitive a proliféré. Elle a vu apparaître puis disparaître les dinosaures. Elle a vu apparaître les singes il y a 38 millions d’années. Mais ce petit monde ne la dérangeait pas. Pensez donc, qui aurait pu s’intéresser à ces sortes de patates difformes, sans odeur, sans couleurs et très souvent toxique. Oh, il arrivait bien que quelques jeunes singes affamés et inexpérimentés, tentent de croquer la Pomme en l’air. Mais cela n’allait pas bien loin. Auriez-vous l’idée, de dévorer une pomme de terre crue ?
Pourtant, les choses allaient changer. Dans certaines forêts et pour diverses raisons (changements climatiques, sécheresses, etc.), se produisirent, de plus en plus fréquemment des incendies. La population de singes était dense, celle des Pommes en l’air aussi. Au début, les singes se contentaient de fuir l’incendie. Mais, de plus en plus souvent, certaines tribus de singes ne trouvaient plus leur place dans cette forêt surpeuplée et dont les dimensions se réduisaient. Ils devaient quitter la forêt ou traverser d’immenses surfaces incendiées ou désertes. Tiraillés par la faim, ils se précipitaient sur tout ce qui pouvait les nourrir. Parmi les restes de l’incendie se trouvaient des milliers de petites boules carbonisées qu’ils finirent par décortiquer. Et, oh surprise, il y avait à l’intérieur une pâte blanche délicieuse, bien meilleure que cette Pomme en l’air crue dont ils avaient tous un mauvais souvenir. Nos amis les singes venaient de découvrir les pommes cuites à la cendre. Et il y en avait beaucoup, de quoi nourrir toute la tribu pendant longtemps. Et puis la vie reprend son cours. Nos amis frugivores repartent à la conquête des arbres porteurs de fruits et de toutes sortes de baies dont ils font leur ordinaire.
A la première fumée, pourtant, le souvenir de ces agapes de pommes cuites leur revient. Les flammes à peine éteintes, que font-ils ? Ils se précipitent sur ces petites boules noires et s’en régalent à nouveau. Dans certaines régions d’Afrique, cela devient une habitude de plus en plus fréquente. Il arriva même que certains tubercules crus soient projetés dans la cendre encore fumante. Le temps passe et le singe se creuse de plus en plus souvent la tête : « Y aurait-il donc un moyen d’améliorer mon alimentation ? » Toujours est-il que, chaque fois qu’il aperçoit une fumée au loin, il se précipite vers ce nouvel aliment décidément plein de saveur. De plus en plus souvent, il projette dans la cendre ces tubercules crus qu’il récupère une fois cuits. Le temps passe et l’intelligence du singe augmente. En effet, consommer cuit demande moins d’efforts à l’organisme que consommer crus. Les mâchoires moins sollicitées, rapetissent, les intestins soumis à un travail moindre, raccourcissent, le cerveau augmente de volume [2]. De nombreuses années passent encore.
Puis un beau jour, le singe qui commence vraiment à réfléchir, se demande s’il ne serait pas préférable d’amener le feu chez lui plutôt que de toujours courir après. Pour ne pas se brûler, il dispose un peu de braise rougeoyante entre deux pierres et amène le tout devant sa tanière (d’autres se contentent de transporter le feu au moyen d’un bâton à l’extrémité encore enflammée). Le nouveau feu installé, il ne leur reste plus qu’à jeter les pommes crues dans le feu.
Les aliments cuits auraient donc permis à l’animal de développer son intelligence mais, cela suffira-t-il à le sauver ? Pas si sûr. Vivant maintenant principalement au sol, il était à la merci de nombreux prédateurs carnivores et c’est ce feu qui, terrorisant les prédateurs, protégea l’homme pendant plusieurs millions d’années. Et puis d’autres tribus d’hommes-singes passent par là et, morts de jalousie devant ce miracle, décident de voler le feu. Ainsi débute la guerre du feu. Vous connaissez la suite [3].
Plus tard, bien plus tard, la Pomme en l’air accompagna l’homme dans toutes ses migrations à travers le monde. On dit même que c’est grâce à elle que les tribus asiatiques d’hommes-singes purent traverser l’océan Pacifique. Embarquée dans leurs frêles esquifs, la Pomme en l’air servait de nourriture pendant la traversée. Plantée en arrivant dans les îles, elle permettait de survivre et de continuer indéfiniment, d’île en île, le voyage. [4]
Voici donc l’histoire merveilleuse de la Pomme en l’air. Quelques millions d’années plus tard les hommes se souviennent encore de ce fruit tropical qui a permis à l’animal de devenir humain et de peupler la Terre. Ils ont encore du mal à y croire. Ce miracle dépasse l’entendement. Alors ils inventent une histoire, celle du fruit défendu, le fruit qui les rendit intelligents et maître du Monde. Et ils se disent : « Prenons garde de bien utiliser cette intelligence, car si nous ne le faisons pas, nous ne connaîtrons plus jamais le Paradis qui a vu naître notre espèce ».
François-Michel Maugis
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