On ne les entend pas

15 septembre 2006

Les drames, relatés ces jours-ci dans la presse réunionnaise, qui ont coûté la vie à plusieurs femmes, victimes de la violence de leurs ex-compagnons, font voir que les appels au secours, lancés avant ces tragiques événements, n’ont pas été entendus. Ces faits tristement divers montrent une totale déresponsabilisation collective. Ces morts n’auraient-ils pas pu être évités, si chacun avait pris ses responsabilités ? D’autre part, doit-on sous-estimer les menaces de violence ?
Les menaces de violence ne devraient-elles pas être considérées aussi sévèrement qu’une action violente réalisée ? Car, menacer d’être violent, c’est concevoir que cela soit possible et soit un moyen pour arriver à ses fins. Un être capable de menacer de violence un autre être, est aussi dangereux que l’homme qui a commis un acte de violence. Il devrait être mis hors de la société et pris en charge afin d’essayer de lui faire comprendre à quel point sa façon d’agir est monstrueuse.
Quant à la déresponsabilisation, elle est présente partout, elle se traduit dans chacun de nos comportements et cela a de graves conséquences pour l’être humain et la société. Certaines éducations ou cultures immobilisantes ne méritent pas d’être défendues, les seules valables devraient être celles qui libèrent et responsabilisent. Ce phénomène de dilution des responsabilités - qui consiste à rejeter sur les autres le poids de sa propre responsabilité, ou de se conformer à la majorité et qui permet de ne pas supporter seul sur ses épaules le fardeau de sa responsabilité - est très répandu dans notre société. Force est de constater que la déresponsabilisation est un fléau qui fait courir un grave danger à l’humanité.
La responsabilisation va avec la conscience qui est de se demander si ce que nous faisons ou omettons de faire, n’est pas en contradiction avec le sens profond du respect de la personne humaine. En agissant avec conscience et comme responsable, nous ne sommes plus tenté de transférer notre responsabilité sur quelqu’un d’autre. On ne doit pas garder les bras croisés et rester sans rien faire devant ce phénomène qu’est la déresponsabilisation. Il est préférable d’avoir raison seul que d’avoir tort avec tout le monde. Ce n’est pas parce que en haut lieu dans notre monde, on ne respecte pas les choses, qu’il faut les imiter.
Une société moralement propre, se doit de veiller à ce que tous les individus qui la composent, soient persuadés qu’ils seront tenus personnellement pour responsables des actions qu’ils pourraient commettre, dans quelques circonstances que ce soit. Des écoles de la conscience permettraient de trouver un équilibre entre le bien et le mal et de supprimer l’agressivité car, seul le filtre de la conscience, qui devrait être aussi pur à la mort qu’à la naissance, devrait nous guider.

Désiré Brémont


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