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19 mars 2004
Les élections régionales approchent et certaines listes ont tenu à se prononcer bruyamment contre l’enseignement du créole à La Réunion.
Nous soussignés, enseignants, artistes, créateurs, interprètes, chercheurs, étudiants ou simples usagers de la langue créole et praticiens ordinaires de la culture réunionnaise, tenons, dans ces circonstances, à faire entendre notre voix.
Si nous remercions les porte-parole des listes qui ont pris position en faveur du créole et de son enseignement - en réaction à des attaques anti-créoles d’une rare démagogie -, nous tenons avant toute chose à rappeler que la langue n’appartient à aucun parti politique, à aucun groupe de pression, à aucune organisation de quelque nature que ce soit.
Contrairement à ce que certains ont pu croire, la langue créole de La Réunion n’a rien à voir avec le statut du pays. Elle est le bien commun de tous les Réunionnais de souche ou de cœur. C’est aussi une parcelle - très modeste, il est vrai - de la culture mondiale.
Quant à la manière de l’écrire, nous appelons tous les amoureux du créole et tous les intéressés à se réunir, à en discuter, et à donner leur avis.
Malgré ce qu’en disent les adversaires du créole, nous tenons à rappeler, notre attachement profond au français.
Nous rappelons à ces adversaires que nombre des partisans du créole ont fait pour le français, pour l’enseignement du français, pour la création en français, pour le rayonnement de la langue française - même si cet apport reste modeste - bien plus qu’eux. Nous affirmons que la langue française nous est nécessaire - à côté du créole -, qu’elle est nécessaire au pays, à notre jeunesse.
Et nous demandons par conséquent que le français soit enfin enseigné à La Réunion de façon raisonnable et efficace, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Nous rappelons enfin que les expériences faites à La Réunion même, montrent que le français a tout à gagner à la reconnaissance du créole, et à son enseignement.
C’est donc le bilinguisme (un bilinguisme à définir dans sa réalisation même, une réalisation prudente mais déterminée, une réalisation par la valorisation du créole et une augmentation de la maîtrise des deux langues) que nous appelons de nos vœux.
Nous avons le devoir d’accroître la maîtrise et la possession de la langue française à La Réunion. Mais nous avons aussi le devoir de préserver et développer la langue créole réunionnaise - dont on voit bien qu’elle s’appauvrit de jour en jour - et que seul un enseignement bien conçu peut sauvegarder, enrichir et promouvoir .
Rappelons maintenant quel est, actuellement, l’état de l’enseignement du créole à La Réunion. Aujourd’hui, il est dispensé dans le primaire et dans le secondaire, pour les volontaires - ce dont nous nous réjouissons, dans ce domaine rien ne peut se faire, ne doit être fait, par la contrainte. Facultatif, cet enseignement est conforme aux lois et décrets de la République Française, aux réglements et circulaires du Ministère de l’Education. Il consiste en quelques heures de culture réunionnaise (souvent deux heures), d’apprentissage de la langue créole réunionnaise (n’oublions pas les non-créolophones qu’ils viennent de France ou d’ailleurs), et/ou de son perfectionnement. Les directives données aux enseignants sont extrêmement claires : la philosophie de cette discipline ne peut être que celle de toutes les autres : apolitique, laïque, développant le civisme, la tolérance, le sens critique.
Pour qu’un jeune, habitant La Réunion (qu’il soit Réunionnais ou non), puisse bénéficier de cet enseignement, il faut qu’une demande émanant d’un nombre suffisant de ses condisciples et de leurs parents soit faite au chef d’établissement ; le Conseil d’Administration de l’établissement doit accepter d’aménager cet enseignement, le rectorat doit désigner un enseignant disponible et compétent, et les parents doivent fournir une autorisation écrite.
Le créole à l’école, comme discipline instituée, ne concerne, pour l’instant, qu’un nombre minime d’élèves. 174 en tout pour les collèges et les lycées ! Encore moins pour le primaire.
Sur plus de 110.000 (cent dix mille) heures d’enseignement dans le secondaire, seul 40 (quarante) concernent la LCR (terme général consacré par le Ministère pour la matière intitulée "Langue et Culture Régionales", ce qui a donné chez nous, grâce au Conseil Académique de la Langue, "Langue et Culture Réunionnaises"). Plutôt que de le combattre, il est donc, à notre avis, nécessaire de développer cet enseignement, tout en maintenant (et c’est très important) son caractère optionnel.
C’est cet espace minime de liberté, d’égalité et de fraternité (minime mais qui représente déjà un réel progrès) que certains chefs de listes voudraient faire supprimer, en particulier ceux de L’union fait La Réunion. Les politiciens qui sont sur cette liste veulent laisser mourir la langue créole de La Réunion et la culture réunionnaises, ils veulent aussi supprimer le droit (et non l’obligation) à un enseignement de quelques heures d’une langue et d’une culture chères au cœur des Réunionnais.
Nous ne pouvons les laisser agir comme bon leur semble.
Pour cette raison, nous appelons tous les électeurs, Réunionnais ou non, conscients qu’ils sont devant une atteinte portée au patrimoine régional, à refuser leur voix aux listes adversaires de l’enseignement du créole et de la culture réunionnaise. Nous leur demandons de voter pour toute autre liste (à choisir selon leur sensiblité, leurs opinions) qui a, d’une manière ou d’une autre mais clairement, pris position en faveur de cet enseignement.
André Robèr, poète en langue créole, éditeur de textes en créole ; Jean-Paul Melade, journaliste ; Roger Ramchetty, président du CCEE ; Sudel Fuma, historien (histoire de La Réunion) chercheur à l’université ; Denise Caro, poétesse de langue française et de langue créole ; Ginette Ramassamy, linguiste (grammaire du créole réunionnais) ; Annie Darencourt, diseuse en français et en créole ; Claire Karm, poétesse et romancière de langue française ; Emmeline Payet-Coupama, poétesse de langue française et de langue créole ; Jean-Loup Gaillard, professeur de français, auteur de “ Français ET créole de La Réunion” ; Joëlle Brethes, écrivain de langue française ; Dominique Dambreville, directrice du centre de lecture du Brûlé ; Daniel Honoré, poète et romancier de langue créole, collecteur de patrimoine culturel créole ; Patrick Atide, poète de langue créole, chanteur ; Norbert Dodille, enseignant-chercheur, professeur d’université ; Jean-Louis Robert, écrivain de langue française et de langue créole ; Julienne Salvat, poétesse et romancière de langue française ; David Louis, libraire ; Carpanin Marimoutou, poète de langue française et de langue créole, professeur d’université ; Michel Le Garrec ; Michèle Sainte-Rose, professeur certifié de créole et de français ; Danièle Moussa, poétesse de langue française et de langue créole ; Alain Gili, écrivain en français ; Patricia Château, professeur de LCR ; Patrice Treuthardt, poète de langue française et de langue créole ; Janick Tamachia, poète et romancier de langue française et de langue créole ; Daniel Lauret, enseignant-chercheur à l’IUFM, auteur de “Le créole de la réussite” ; Marie Dupuis, enseignant-chercheur, formatrice en LCR à l’IUFM ; Eric-Antoine Boyer, diseur de textes en français et en créole ; Gérard Imboula, professeur de LCR ; Sophie Hoareau, professeur de LCR et de français ; Nicole Bigot, professeur de LCR ; Georges Gauvin, enseignant de LCR à l’université ; Jessie Rivière, professeur de LCR ; Maryvette Balcou, auteur de livres pour la jeunesse ; Sully Andoche, dramaturge de langue créole ; Gilles Sorres, enseignant ; Sylvie Wharton, sociolinguiste, enseignant-chercheur à l’IUFM ; Lambert-Félix Prudent, sociolinguiste, enseignant de français langue étrangère, professeur d’université ; Fabrice Georger, professeur des écoles, habilité LCR ; Laurence Daleau, professeur des écoles, habilitée LCR ; Teddy Gangama, écrivain de langue créole ; Jean-François Sam-Long, poète et romancier de langue française et de langue créole ; Axel Gauvin, poète et romancier de langue française et de langue créole.
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