Oui il y a urgence à découper nos communes...

11 mars 2006

S’il y a un vrai compromis à trouver dans les plus brefs délais à La Réunion : c’est sur la réorganisation administrative de notre département.
Oui, il y a urgence à découper nos communes et cantons. Même si on entend déjà certains dire : "c’est quasiment impossible, c’est de la compétence du maire, des collectivités, de l’État..." peu importe, à 24 communes pour 780.000 habitants, il y a urgence à redimensionner à taille humaine nos espaces de vies, vu le déficit grandissant de proximité entre les structures, les services publics, les élus et les citoyens.
La gestion de l’épidémie du “chick”, et les tempêtes tropicales que nous connaissons nous démontrent combien que notre île est malade de centralisation. Elle souffre d’un manque d’anticipation, d’une gestion réalisée souvent au cas par cas et dans la précipitation et ce dans plusieurs domaines. Sans oublier que beaucoup des Réunionnais ne sont presque jamais acteurs dans les choix qui sont faits.
Au niveau sanitaire : il est facile de constater l’inefficacité des mécanismes de veille et de contrôle, la saturation des lieux de stockage de déchets, l’absence de service prophylactique, le manque de stations de traitement des eaux usées...
Au niveau des constructions, lors des saisons cycloniques, en 2006 comme hélas depuis plusieurs années, un autre constat : beaucoup d’opérations immobilières sont réalisées à la va -vite, avec des permis de construire ou de lotir sans doute délivrés sous la pression de certains acteurs et opérateurs (défiscalisation et rentabilité économique obligent...), et ce sans vérifier la présence et le bon dimensionnement des ouvrages et des réseaux divers adaptés.
Pourquoi découper nos communes me direz-vous alors ?
Tout simplement parce nos 24 maires et leurs 24 petits conseils municipaux et services sont débordés et souvent dépassés par les événements. Aussi compétents soient-ils, ils ne peuvent pas répondre concrètement à des administrés de plus en plus exigeants, d’étudier les dossiers et projets, et ce compte tenu de notre relief, de nos spécificités, des erreurs et mauvais choix effectués par les uns et les autres (route du littoral, multiplication des radiers, mauvaise urbanisation et planification de zones ...).
Pour toutes ces raisons, il faut mettre rapidement en chantier le découpage des communes et arrêter de se renvoyer la balle entre l’État, les collectivités territoriales et communales, car tous les problèmes et les défis avec un million d’habitants, soit 50% de foyers en plus dans 20 ans, sont devant nous.
Sommes nous capables de faire taire nos différences pour mener à bien ce chantier ? Cette initiative nous appartient.
Si l’homme est impuissant face aux catastrophes naturelles, à l’heure de la révision du SAR, il peut mieux organiser, mieux penser nos territoires de vie, un chantier prioritaire pour nos générations futures, pour un vrai développement durable.

Éric Delorme
Secrétaire général PSR


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