Parc national des hauts et démocratie locale au Tampon

22 septembre 2004

Un récent article signé de Monsieur Max Banon, citoyen tamponnais, affirme qu’une page se tourne au Tampon. Monsieur Banon affiche sa volonté de mener un combat d’idées. C’est au nom des nôtres que je lui réponds.

1°) Concernant l’important dossier du Parc national des hauts, le Conseil municipal du Tampon a effectivement émis un avis défavorable. La raison profonde : les diverses missions effectuées dans les parcs existants par ses délégations en Métropole ont fait état d’échecs relatifs beaucoup plus que de réussite.
La preuve en est qu’une loi future viendra corriger tout cela, compte tenu, précisément, des lacunes déjà constatées. Il est hors de question que celles-ci lèsent nos agriculteurs et nos éleveurs, d’où notre avis défavorable.
Ceci étant, nous n’avons jamais pratiqué la politique de la chaise vide, et avons toujours honoré nos responsabilités. Notamment en juillet dernier lors de la réception de la mission parc, nous avons affirmé notre souci de pérenniser l’élevage au Piton de l’eau, dans le cadre du développement durable. Deuxième étape : octobre prochain, où les discussions porteront sur le devenir du Bras de la Plaine et de Grand Bassin.

La dette est considérable

2°) Deuxième dossier sensible évoqué par Monsieur Banon : le découpage communal. Depuis le temps qu’on en parle, s’il était simple, La Réunion compterait déjà une cinquantaine de communes. Mais en réalité, il pose un problème sur deux plans :

- celui de la démocratie locale

- et celui du contexte financier et fiscal.
D’abord, il s’agit donc effectivement de valoriser localement le citoyen dans l’expression de ses droits. Le Tampon, Monsieur Banon, a été de très loin la première commune à créer les comités de quartiers. Expérience réussie, puisque reprise ultérieure par la loi sur la libre administration des collectivités territoriales voici une dizaine d’années, et probablement approfondie dans les lois à venir.
Il suffit pour s’en convaincre d’assister aux débats du Congrès annuel des comités de quartiers du Tampon, qui regroupe chaque année, en décembre, plusieurs centaines de délégués, force vive de cette démocratie locale dont beaucoup parlent sans jamais la mettre en œuvre.

Reste le volet économique, naturellement d’importance capitale : découper, c’est transmettre à la nouvelle collectivité le poids de la dette contractée pour financer les équipements sur son territoire. La Plaine des Cafres a connu un essor récent (10 à 15 ans, c’est peu pour une collectivité).
La dette est considérable, et serait insupportable pour une population au potentiel fiscal inférieur à la moyenne. En l’état actuel, c’est la solidarité tamponnaise et plus précisément celle des bas envers les hauts qui a permis de développer la plaine et de lui donner de grandes chances pour l’avenir. Découper, pourquoi pas, mais en allant au fond des choses.

Monsieur Banon s’exprime enfin sur les libertés qui seraient inexistantes selon lui au Tampon, celles-là mêmes qui n’existeraient que dans un régime communiste.
Je lui recommande vivement la lecture du livre de Stéphane Courtois, paru aux éditions Robert Laffont en 1997, et qui s’intitule “Le livre noir du communisme”. Nous pourrions en reparler après !

Paulet Payet
Adjoint au maire du Tampon, notamment chargé du Parc national.


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