Parler clair

8 juin 2006

Devant la montée de Ségolène Royal dans les sondages, certains, à droite comme à gauche, cherchent à la prendre en défaut afin de pouvoir la freiner dans son élan. Ils lui reprochent par exemple quand elle propose des mesures énergiques contre la délinquance, d’aller dans le même sens qu’eux, ou bien d’aller dans le sens contraire des prises de position des principaux leaders de son propre parti.
Deuxième objet de critiques, pour l’instant : les réserves qu’elle n’hésite pas à faire ouvertement sur certaines modalités d’application de la loi des 35 heures, qui aboutissent à pénaliser ceux qui sont "au bas de l’échelle", entraînant "une dégradation de la situation des plus fragiles".
Et calmement, tranquillement, elle poursuit son bonhomme de chemin, reconnaissant au passage la portée indiscutable des lois Aubry qui ont permis la création de quelque 350.000 emplois et qu’elle qualifie de "conquête sociale de première importance" mais prenant soin de préciser aussitôt : "Il faut que les salariés puissent bénéficier de leurs bienfaits : dire cela, c’est revendiquer le progrès social pour tous".
Voilà qui rassure et qui augure bien de l’avenir, mais qui surtout surprend par l’assurance du ton et la justesse du propos, tant on était habitué jusque-là à d’autres formes de discours. C’est déjà une raison suffisante pour que les Français, dans leur majorité, lui accordent leur confiance.

Georges Benne


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