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19 décembre 2016, par
« Le grand récit des abolitions est l’instrument privilégié d’une histoire de France qui exclut les Créoles de leur propre libération » juge Dénètem Touam Bona dans son ouvrage Fugitif, où cours-tu ? (PUF, 2016). Paradoxe : la commémoration de la libération des esclaves en 1848 serait plus à la gloire des dominants qu’à celle des dominés !
De fait, commémorer l’abolition valorise le geste d’un Etat colonisateur signant un décret, mais ne dit rien des diverses formes de luttes des dominés. Ces dernières années, des associations et des historiens ont inscrit dans nos mémoires et sur la scène publique, à travers recherches, colloques et monuments, le combat des esclaves tels celui des « Révoltés de Saint-Leu ». Un autre combat, mis en œuvre dès les premiers habitants de l’île, est celui des marrons et des… marronnes, pas moins puissant que la révolte en face à face.
Dans son ouvrage, centré sur la Guyane et les Caraïbes, Dénètem Touam Bona explore le marronnage. Au premier abord, “fuir” peut paraître lâche, or l’auteur en révèle toutes les inventions : esquives, ruses, leurres, fausses pistes, grand cache-cache, telles sont « les mille et une variations marronnes (qui) forment la trame d’un véritable art de la fugue », au sens musical du terme. Un art dont l’enjeu est vital : disparaître pour échapper au joug esclavagiste et aux « chasseurs de noirs » ou réapparaître dans des attaques par surprise pour s’approvisionner. « Partir maron » ce n’est pas fuir un jour la plantation, mais s’engager dans une vie risquée.
Cette nouvelle vie, il faut la construire, mobiliser son énergie et ses capacités pour tenir bon et inventer au jour le jour « une sorte d’utopie créatrice ». Il faut savoir tirer parti de la nature pour se nourrir, se déplacer rapidement et discrètement, instaurer des formes d’organisation sociale compatibles avec les contraintes de la fugue. En ce sens Dénètem Touam Bona considère le marronnage comme « une matrice de formes de vie nouvelles, un créateur de valeurs inédites diamétralement opposées à celles de la société de plantation ». Et il ajoute qu’étudier ces résistances souterraines, c’est produire « une autre histoire de l’esclavage qui rende enfin justice aux esclaves et à leurs descendants. »
Si l’art des marrons est de se rendre invisibles, la forêt est leur complice bienveillante. C’est leur territoire, celui qu’ils arpentent en nomades et dont l’ombre les enveloppe. « Guérillero de la nuit (…) le marron est le défricheur d’un paysage tourmenté, parfois inaccessible qui n’a jamais été foulé par l’homme » (Alain Lorraine, Une communauté invisible, Karthala, 1996). Les plantations de café, puis de canne à sucre et ce qu’on a appelé « le royaume de l’intérieur » délimitent deux espaces antagonistes Paradoxalement, là où s’affichent une société organisée et une culture productive, règne une barbarie civilisée, celle de l’esclavage. Tandis que la forêt et les ravines, lieux naturels, abritent le désir de liberté et nourrissent la résistance. Cimarron, en espagnol, désigne l’animal domestique retourné à la nature. Marron, celui qu’on a traité comme un animal et qui proclame son humanité, prêt à en payer le prix fort. Ainsi le livre de Jacques Tassin, Forêt marronne (Orphie, 2013), entrelace l’épopée solitaire du marron Tan rouge et la mémoire des arbres. Il nous invite à écouter ce que murmure du passé le bruissement des feuilles. Véritable mémorial, cette terre marronne aux noms malgaches nous accueille comme dans un sanctuaire.
Remonter les ravines, marcher au cœur de l’île, sentir la présence frémir dans le silence, c’est aussi commémorer, autrement dit se souvenir ensemble.
Brigitte Croisier
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