Pour un réel effort budgétaire pluriannuel en faveur de l’enseignement professionnel à La Réunion

13 janvier 2004

Je voudrais apporter ma contribution au débat instauré dans le courrier des lecteurs la semaine dernière à propos des carences du gouvernement en matière d’enseignement professionnel à La Réunion.
Il est vrai que la filière de l’enseignement professionnel doit être considérée à La Réunion comme une priorité. Mais il ne suffit pas de le dire, le gouvernement doit faire un réel effort budgétaire pluriannuel. Déjà rien que pour satisfaire la demande.
En effet, les places sont trop rares pour satisfaire toutes les demandes. Comme l’a rappelé le président d’une association de parents d’élèves lors d’un débat sur l’école, des jeunes réunionnais restent sur le carreau par manque de place dans certaines filières ou sont orientés vers des filières professionnelles qu’ils n’ont pas demandées.
En 1999, on a sollicité Aimé Jacquet et Nicole Notat pour valoriser l’enseignement professionnel. L’ancien entraîneur de l’équipe de France de football et l’ex secrétaire générale de la CFDT ont participé au colloque national sur l’enseignement professionnel, organisé par le ministère de l’Éducation nationale.
En 1999, un clip télévisuel mettait en scène Aimé Jacquet vantant les mérites du lycée professionnel (LP) devant des élèves de troisième. Ce qui a eu pour conséquence une augmentation des demandes d’inscription. Le choix du sélectionneur de l’équipe de France, ancien élève ajusteur dans un LP, comme "emblème de la dignité retrouvée de cet enseignement" a permis de valoriser les lycéens des LP et la voie professionnelle.
Ici aussi on devrait lancer une campagne de valorisation des lycées professionnels avec l’aide d’"icônes réunionnaises", des socio-professionnels réunionnais issus des LP réunionnais !
En 1998, a eu lieu l’élaboration d’une charte spécifique aux LP, inscrite dans la réforme des lycées.
Aujourd’hui, les LP demeurent le parent pauvre de l’éducation nationale, "l’éternelle école des enfants des autres".
Le "débat mascarade" organisé à la fin de l’année dernière avec très peu d’enseignants et de parents aura-t-il des suites positives ? Sera-t-il suivi d’une politique pérenne et d’un réel effort budgétaire pluriannuel pour satisfaire les besoins de la Réunion.
En tout cas, c’est l’exigence des élèves, des enseignants et des parents. Ils veulent que l’enseignement professionnel, maltraité, comble ses retards. Ils s’inquiètent du manque criant d’enseignants lors de la rentrée dans les LP, malgré la présence de vacataires et de contractuels.
Il est vrai que des améliorations ont été faites à la rentrée 2000 : introduction des travaux pluridisciplinaires, expérimentation de cours de philosophie et d’ateliers artistiques, meilleure organisation des périodes de formation en entreprise... Les CAP et les BEP sont aujourd’hui accessibles grâce à la validation des acquis professionnels.
Il reste encore à aménager les contenus d’enseignement, réorganiser les emplois du temps des élèves, revoir le système d’évaluation de leurs compétences, à mieux travailler avec les entreprises sur la définition des stages... Bien des proviseurs et enseignants de LP se plaignent du manque d’enthousiasme et de présence des chefs d’entreprises lors des actions avec ces établissements.
Je déplore aussi que le gouvernement se soit coupé du monde syndical et des enseignants.


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