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9 mai 2018, par
J’ai eu l’autre jour l’opportunité d’écouter en direct sur France Inter l’islamologue Rachid Benzine, auteur notamment de Des mille et une façons d’être juif ou musulman avec la rabbin Delphine Horvilleur (Seuil, 2017). C’était le vendredi 27 avril et Rachid Benzine, figure montante de l’islamologie, était l’invité d’Ali Baddou. Cela se passait quelques jours après la publication d’un manifeste intitulé « Le Nouvel Antisémitisme en France », alertant sur le danger d’une « épuration ethnique à bas bruit » dont serait victime la communauté juive. Et ce, tout en pressant les « autorités théologiques » musulmanes de « frapper d’obsolescence » certains passages du Coran qui appelleraient « au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants » (Voir le Parisien du 22/04/2018).
Le dialogue très dense avec l’invité était focalisé ‒ pour répondre à l’actualité du jour ‒ sur le Manifeste en question, signé par plus de 250 personnalités venant de divers horizons, de Luc Ferry à Jack Lang en passant par Elisabeth Badinter, Dominique Schnapper, Julia Kristeva et autres célébrités politiques et littéraires. J’ai surtout retenu la réponse de l’islamologue à l’injonction de réviser le Coran lancée par les auteurs du Manifeste aux autorités musulmanes. À savoir qu’il convient d’enlever du Livre sacré musulman certains versets hostiles aux croyants d’autres confessions religieuses.
« Attention à ne pas « plaquer nos valeurs » sur un texte ancien dans le contexte de l’Arabie du VIIe siècle, à Médine, relève-t-il d’emblée. D’autre part, il n’y a pas d’appel au meurtre dans le Coran, dit-il, mais un appel au combat selon les enjeux et les perspectives locales. On retrouve, souligne-t-il, dans les passages hostiles aux juifs, « un discours qui relève d’abord de la polémique et de la malédiction », un discours, poursuit-il, qu’on retrouve déjà dans le christianisme des premiers siècles. Et ce n’est pas de l’antisémitisme, un terme qui est apparu à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, affirme-t-il. On est finalement dans l’anachronisme, fait-il remarquer.
Il faut toutefois convenir qu’un certain antisémitisme islamiste ‒ qui se propage ‒ s’alimente de la circulation de ces textes tels qui se trouvent dans le Coran (Sourate IV, 154-157 ; Sourate IX, 5), même s’il s’agit d’une lecture anachronique. D’où la conclusion qui s’impose et sur laquelle insiste avec raison notre islamologue : la nécessité, voire l’urgence, d’une lecture critique du Coran. Comme « les textes religieux ne sont pas programmatiques », voire « n’existent pas sans la tradition qui les porte », il faut, dit-il, en faire une lecture critique, recourir à l’histoire. Ou encore : « Il faut faire une critique de nos textes religieux. Chaque personne qui lit le Coran est responsable de sa lecture. »
En effet, enseigner une lecture critique des textes religieux est aujourd’hui d’une impérieuse nécessité. Car la lecture littérale et sacralisée ne cesse d’entraîner des conséquences fâcheuses : rejets de certaines œuvres et de leurs auteurs, refus de l’enseignement des sciences de la vie, voire rejet de l’autre (Rapport OBIN, 2004). « Si l’on isole la compréhension de la Bible de son contexte historique, elle devient dangereuse et peut en effet servir de légitimation à tous les fanatismes », déclare Thomas Römer, professeur au Collège de France (Philosophie Magazine, 23/08/2015). Il en est de même pour le Coran et les Hadits (“propos” attribués au Prophète, qui constituent la tradition musulmane, la sunna).
Mais, il convient de le reconnaître, la tâche de découvrir le sens des textes religieux relève d’une certaine complexité. Il faut d’abord établir le texte lui-même dans son état premier ; ensuite en déterminer la structure et le genre littéraire, et enfin le restituer dans le contexte historique (social, politique, religieux) de l’époque. C’est dire que les croyants de base n’ont pas les compétences requises pour entamer une telle recherche de sens du texte. D’autre part, pour un très grand nombre de croyants (chrétiens, musulmans, juifs…), toute approche critique est ressentie comme une atteinte à leur foi. Je crois même pouvoir dire que l’approche critique des textes religieux ne fait pas partie de la culture de la grande majorité des prêtres, pasteurs, imams et autres dignitaires religieux. Ils ont même une certaine peur de la lecture critique. Bref, l’ensemble des peuples croyants n’a pas pris la mesure des questions que soulèvent leurs textes sacrés.
Que faire ? Que faire pour mieux sensibiliser, initier et former les croyants à cette nécessaire lecture critique de leurs textes fondateurs ? Qui peut et doit le faire ? Compte tenu de la technicité de l’exégèse (analyse interprétative) biblique ou coranique, seuls les spécialistes (historiens et exégètes) peuvent nous guider dans notre lecture des Écritures saintes ‒ lecture donnée à tous ‒ en écartant les lectures erronées. Ces spécialistes, notamment les exégètes qui ont pour métier de scruter les textes religieux et de s’interroger sur leur sens, ont pour responsabilité, non seulement, de partager ce qu’ils découvrent par des publications adaptées, mais aussi d’informer et de former les hauts dignitaires religieux et autres responsables religieux proches du terrain en vue de donner à tous les croyants la possibilité d’une lecture critique de leurs textes religieux. Cette lecture critique n’exclut pas une lecture méditée et priante de la Bible ou du Coran (lectio divina) en groupe ou seul, voire d’autres lectures.
La responsabilité d’enseigner et de former à la lecture critique des récits fondateurs des religions revient également à des instances laïques ‒ universités, instituts, écoles, collèges, lycées ‒ par le biais de l’enseignement des faits religieux dans une perspective laïque et historique (Rapport Joutard en 1989 et Rapport Debray en 2002). Les religions sont choses trop importantes pour qu’on laisse uniquement les religieux s’en occuper, disent certains.
Cette prise en compte du fait religieux s’inscrit, comme il se doit, dans le respect des objectifs éducatifs propres de l’école ; ici dans le but d’une meilleure connaissance de notre patrimoine commun et d’un renforcement des valeurs démocratiques. Elle fait partie d’une éducation à la citoyenneté dans des sociétés multiculturelles et pluriconfessionnelles. D’où la pratique du libre examen des sources et des données (apprentissage de l’objectivité) et du respect de la diversité culturelle et religieuse (nous ne sommes pas tous porteurs d’une même culture et d’une même religion).
Face aux religieux fondamentalistes qui ignorent délibérément les données de l’histoire pour mieux placer les consciences croyantes sous leur dépendance, il est du devoir de ses instances laïques, de l’école à l’université, de porter un regard historique sur les religions en faisant connaître les principaux acquis de la recherche sur leurs textes fondateurs et sur leurs personnages centraux. Faire du religieux un objet de raison en montrant qu’on peut être fidèle à une religion sans abandonner de son autonomie de jugement et de liberté de choix est aujourd’hui une tâche nécessaire et salutaire. Et, plus particulièrement dans notre île, où les pratiques religieuses sont tellement ancrées. Pourquoi pas un outil comme un Institut des religions et de la laïcité pour aider les acteurs de terrain dans leur lutte contre le fondamentalisme et le sectarisme ?
Reynolds Michel
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