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par le Dr Raymond Vergès

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Pour une liberté totale des unions civiles

mardi 4 septembre 2012

Je suis catholique, pratiquant et engagé. Je voudrais attirer l’attention de mes coreligionnaires sur la nécessité de ne céder ni aux préjugés, ni aux propagandes homophobes qui fleurissent dans tous les médias. Prenons un peu de recul. Les relations intimes, quelles qu’elles soient, occupent une toute petite partie de notre temps, sauf pathologie avérée. Il me semble sain de ne pas penser qu’à « ça » pour porter une appréciation sur son prochain. En revanche, les temps de cohabitation banale nous occupent pendant les deux tiers d’une journée de 24 heures, soit au domicile, soit dans d’autres lieux.

Quelles sont les différentes façons de cohabiter chez soi ? La façon la plus répandue c’est le couple hétérosexuel, la nuit dans le même lit ou chacun dans son lit, cela ne nous regarde pas. Mais il existe des gens qui cohabitent en communauté : pour les catholiques dans des lieux spécialisés par sexe, couvents et monastères. Certaines de ces communautés hébergent des enfants (orphelins, abandonnés) et les éduquent sans que cela ne soulève de protestation, Dieu merci. Vous me direz que dans ces lieux unisexes les relations intimes n’existent pas pour cause de vœux de chasteté. C’est évidemment le cas dans l’immense majorité des cas, mais, là-haut, on sait très bien qu’il peut arriver que de pauvres pécheurs cèdent à la tentation… la chair est faible.

Alors, pourquoi pousser des cris d’orfraie quand la cohabitation s’organise dans une communauté réduite à deux personnes de même sexe qui acceptent de prendre en charge l’éducation d’enfants qu’ils adoptent dans le respect des textes en vigueur ? Au demeurant, rien ne permet d’affirmer que certains de ces couples ne sont pas chastes !

D’ailleurs, on peut imaginer bien d’autres formes de cohabitation sans être obnubilé par la question sexuelle. Par exemple, trois adultes de même sexe ou de sexes différents. Ou encore, deux adultes de même sexe qui adopteraient une personne porteuse de handicaps. Des façons multiples de nous aimer les uns les autres. C’est le message délivré par le Crucifié il y a 1979 ans. Il n’a jamais dit de se désirer les uns les autres, ce qui ramènerait aux relations intimes. Non, simplement de nous aimer ! Pas facile pourtant ! Interrogez les couples ordinaires, interrogez les membres de communautés et vous verrez que c’est la cohabitation 16 heures par jour qui est problématique !

Quant à la question des enfants qui ont deux papas ou deux mamans, il ne faut pas être inquiet. Dans toute cohabitation à deux, il y a des sensibilités complémentaires qui reproduisent les rapports ordinaires homme-femme. Pour les quolibets à l’école, ils disparaîtront avec le temps comme pour les divorcés.

Il ne vous aura pas échappé que je n’ai jamais employé le mot mariage. Pour moi, catholique engagé, le mariage est un sacrement échangé entre une femme et un homme. Il relève de la stricte sphère personnelle religieuse. Pour les cohabitations, les unions civiles officialisées doivent emprunter une grande liberté dans un humanisme de bon aloi. Par égard pour les religions, le terme “mariage” devrait être proscrit pour désigner une union civile.

Pour terminer, je « rassure » (sic) mes coreligionnaires. Je ne suis pas homosexuel : ni pratiquant, ni introduit. Ceci dit, je suis de plus en plus sourd ! Devinez pourquoi.

Charles Durand
Le Brûlé – Saint-Denis



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