
Turbulence à la Mairie de Saint-André
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25 novembre 2003
Le "Quotidien" et le "JIR" ont fait paraître le 18 novembre 2003 un article évoquant le refus par le comité d’éthique régional médical d’une intervention de type psycho-chirurgicale sur un patient présentant des troubles du comportement graves. Cette demande avait été formulée, nous dit l’article, par un psychiatre sudiste. Exerçant depuis bientôt vingt ans à l’hôpital de Saint-Pierre et responsable de l’un des deux services de psychiatrie générale, je me sens quelque peu interpellé par le contenu de cet article.
Effectivement, je ne voudrais pas en tant que psychiatre sudiste apparaître comme un défenseur ou un demandeur d’une indication de lobotomie, pratique à mes yeux inacceptable et condamnable. De plus, le journal "le Quotidien" a illustré son article par une photographie d’un pavillon d’hospitalisation de l’hôpital de Saint-Pierre. Il s’agit du pavillon 7, pavillon d’hospitalisation dont je suis le responsable médical au sein des services de psychiatrie G04.
Je tiens donc à faire connaître les trois points suivants [1] :
1) Je rappelle que la psychiatrie générale desservant le Sud de La Réunion, c’est à dire à peu près la moitié du territoire réunionnais, est divisée en deux services :
- un service de psychiatrie G05, dont le bassin de vie des patients qui le fréquentent correspond aux villes de Saint-Pierre, Saint-Joseph, Petite Ile et le Grand Sud.
- Le second service, le service de psychiatrie G04, dont je suis précisément le responsable, dessert les communes de Saint-Leu, Saint-Louis, les Avirons, Cilaos, le Tampon, l’Entre Deux et la Plaine des Cafres.
2) Notre territoire dessert un bassin d’environ 170.000 habitants, soit près du quart de la population réunionnaise. Chaque service a ses propres habitudes, ses propres coutumes, ses propres traditions et ses propres orientations, qui sont différentes.
Dans tous les cas, le service de psychiatrie G04 a maintenu le cap depuis bientôt vingt ans pour une orientation résolument humaniste, libérale, sans contrainte puisque son pavillon d’hospitalisation, le pavillon 7, est toujours ouvert et que l’usage des chambres d’isolement où sont souvent orientés des patients agités ayant des troubles du comportement graves a été limité à l’extrême et n’a pratiquement plus cours. L’usage de la loi de 1939-1990 sur l’internement y est aussi limité.
Il va sans dire que nos orientations thérapeutiques suivent de la même manière ces objectifs correspondant à notre éthique clinique, thérapeutique et sociale.
Nous cherchons de la même manière à limiter une approche trop étroitement pharmacologique ou biologique du traitement des troubles mentaux, et de réduire au maximum des prescriptions psychotropiques excessives. Tout traitement de choc ou toute autre de la même nature est strictement prohibé.
3) Sur le plan général, je renverrai tout d’abord les lecteurs à la lecture de la pièce de Tennessee Williams "Soudain l’été dernier" et au film que Mankievitz a réalisé avec en vedette Elisabeth Taylor. Ce film nous rapporte précisément une étape de la psychiatrie américaine des années 50, ce que représentait à l’époque la menace de ce que l’on qualifiait de lobotomie. Ce terme désignait une opération chirurgicale par amputation du lobe frontal réduisant quasiment les personnes à l’état de zombie.
Cette technique avait été préconisée à partir des années 35, initialement par E. Monitz, qui avait eu un certain succès aux États-Unis. Dans la curiosité thérapeutique générale de ces années-là et avant l’apparition des traitements chimiothérapiques modernes, ces mesures avaient suscité certaines espérances thérapeutiques d’un côté pour les maladies mentales les plus graves et de l’autre au titre d’une certaine psychiatrie répressive en direction de patients supposés incurables ou dangereux. Nous en sommes revenus depuis, fort heureusement
La psycho-chirurgie ne concerne plus de nos jours que le traitement de certaines affections neurologiques et a amélioré considérablement ses techniques. La seule indication qui a pu être posée dans ces dernières années est celle de certaines névroses obsessionnelles graves requalifiées par la classification internationale de troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Il s’agit là d’ailleurs d’une aberration régressive et inhumaine.
Dans tous les cas, tous les psychiatres, psychothérapeutes et psychanalystes de progrès qui ont à aborder la souffrance psychique de l’être humain dans ses formes les plus légères comme les plus graves se sont élevés avec force et vigueur contre ces pratiques barbares où il s’agissait davantage - selon l’expression de Bernard De Freminville et de Tony Lainé - de "maltraiter" que de soigner les malades mentaux. Les électrochocs, les cures de Sackel et autres traitements chocs avaient inauguré le règne de cette barbarie thérapeutique. La psychochirurgie leur a apporté sa forme la plus extrême. Ses pratiques sont contraires à tous les principes régissant les droits de la personne humaine et de sa liberté, et là aucune prétendue maladie mentale ne saurait en aucun cas les justifier.
Une dernière anecdote pour conclure ce réquisitoire contre la psycho-chirurgie : dans l’après guerre, un éminent pédopsychiatre lyonnais avait préconisé ce traitement pour les enfants atteints de névrose obsessionnelle. Quelques dizaines d’enfants ont ainsi subi des lobotomies qui les ont laissés handicapés à vie.
L’un de ses assistants courageux avait pu alors dénoncer ces pratiques, ce qui lui avait valu le fait d’être bien sûr exclu du service et des bancs de la faculté. Il a fort heureusement mis en place une expérience pilote d’alternative à la psychiatrie dans un département voisin.
Sur le fond, il s’agit là d’abus de la psychiatrie qui doivent être combattus en permanence, à la fois par les praticiens, tous les acteurs de la santé mentale mais aussi par les usagers eux-mêmes au sein de mouvements n’hésitant pas à dénoncer publiquement ces pratiques.
Tout acte thérapeutique dans le cadre de la psychiatrie, de celui de la médecine ou de celui des guérisseurs spirituels repose avant tout sur un contrat de confiance, d’estime et de respect de la personne humaine et de sa liberté.
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