
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
di sak na
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4 avril 2003
Cette guerre, les Américains vont la perdre. Ils n’en ont probablement pas conscience, et la plupart d’entre nous résistent à cette idée qui paraît saugrenue au moment où l’appareil militaire le plus sophistiqué de la planète déchaîne sa puissance.
Certes, les Américains et leurs alliés jouissent des apparences d’une victoire présentée à l’avance comme inéluctable. Certes, le déluge de bombes sur les villes irakiennes est dévastateur, la progression des unités blindées spectaculaire, Bagdad sur le point d’être encerclée par les offensives combinées en provenance du Nord et du Sud.
Mais aucun des scénarios sur lesquels reposait la perspective d’un succès rapide ne s’est réalisé. Les soldats de l’armée américano-britannique s’imaginaient qu’ils seraient accueillis en libérateurs, mais il n’y a pas de foule en liesse ni de flonflons pour fêter leur arrivée. C’est une armée d’invasion étrangère, et elle est reçue comme telle, par les rafales de kalachnikov de soldats qui défendent leur patrie. Les stratèges du Pentagone misaient sur le succès rapide d’une offensive terrestre en plein désert, une sorte de Blitzkrieg moyen-oriental assisté par satellite et ordinateur.
On voit le résultat : au bout de quelques jours, les forces alliées contournent prudemment les villes et confient à l’aviation le soin de les pilonner, quitte à provoquer ce que l’hypocrisie occidentale nomme par euphémisme des dégâts collatéraux, c’est-à-dire des massacres de civils.
Voulue et orchestrée par les faucons de la Maison blanche, cette guerre n’est pas une guerre pour la démocratie, ni pour le Droit, encore moins pour les Évangiles. C’est une guerre sale, d’abord et avant tout parce que c’est une sale guerre : une guerre aux relents putrides exhalés par un impérialisme qui se croit sans limites.
Mais à sa façon, la résistance irakienne constitue le premier démenti apporté à l’incroyable prétention de l’administration Bush. L’Irak résiste, ses troupes ne partent pas en débandade, le régime de Saddam Hussein qu’on donnait pour agonisant il y a quinze jours ne s’est pas effondré.
Et surtout, la stratégie des bombardements aériens risque de produire l’effet inverse du but recherché : galvaniser le patriotisme irakien, au lieu d’anéantir le moral de l’ennemi. Férus de morale puritaine, les faucons de Washington aiment à la fois, dans le pilonnage aérien, son caractère expéditif et son côté abstrait. En vitrifiant l’ennemi à distance, missiles de croisière et B 52 flattent la volonté de puissance du Pentagone tout en préservant la bonne conscience anglo-saxonne. Mais après ?
Car ces mêmes faucons sont en train de commettre une erreur monumentale. Ils confondent la réalité de la guerre et ce qu’ils veulent bien en percevoir. Pire encore, ils n’ont aucune idée de la charge émotionnelle que cette agression contre l’Irak accumule dans le monde.
À entendre les dirigeants américains, on a l’impression que le seul intérêt du conflit est de faire la démonstration qu’on peut détruire le régime irakien en subissant le minimum de pertes du côté allié en un minimum de temps. Et après nous avoir sermonnés sur la démocratie en Irak, les médias dominants nous gavent de logistique militaire.
Cette confusion entre les moyens et les fins est proprement ahurissante, mais elle s’impose dès lors que les raisons avouées de la guerre ne dupent plus personne. Qui peut croire, en effet, que cette entreprise militaire a pour seul objectif l’instauration de la démocratie sur les rives du Tigre et de l’Euphrate ?
Ce n’est pas un hasard si les experts militaires ont supplanté les avocats des droits de l’Homme sur la scène médiatique. Plus personne aujourd’hui ne fait semblant de croire à ces billevesées, et seule compte l’expression du rapport de forces. Exit le discours juridique et moral, place à la technique, celle des frappes chirurgicales.
Et pourtant, chacun sait ce qu’il en est de cette guerre propre dont on nous a tant vanté les mérites. Irréprochable dans ses objectifs comme dans ses modalités, nous disait-on.
Mais il a suffi que le monopole des médias américains soit mis à mal par Al-Jazhira pour que ce mythe de la guerre propre vole en éclats. La première erreur des faucons de Washington, ce fut donc de s’imaginer que la perception du conflit est univoque et qu’elle coïncide, comme par enchantement, avec la leur.
Or, en dehors des États-Unis, personne ne les croit, personne n’adhère à leur vision messianique, et le spectacle de leur iniquité donne la nausée à une bonne partie de la planète. Le formidable déploiement de force militaire en cours n’y pourra rien changer : c’est déjà une lourde défaite politique.
Même dans l’hypothèse où la coalition anéantirait le régime de Bagdad, que vaudrait cette victoire en regard de l’immense protestation qui s’élève dans le monde ? D’autant que cette victoire-là est loin d’être acquise. Et même si elle l’était sur le plan strictement militaire, on souhaite bien du plaisir aux GI’s chargés de pacifier l’Irak.
À cet égard, le premier attentat-suicide irakien vaut avertissement : il signifie que la disproportion des forces militaires n’est pas, ni aujourd’hui ni demain, le facteur déterminant. Les Etats-Unis ont beau consacrer en un jour à leur armée l’équivalent du budget militaire annuel de l’Irak, ils n’en sont pas invulnérables pour autant. Pas plus qu’à Israël face aux Palestiniens, cette écrasante supériorité ne leur garantit le succès. Car cet attentat signifie aussi que pour une armée d’occupation, la doctrine du zéro mort n’a plus cours. Les Israéliens en savent quelque chose.
L’attentat-suicide, enfin, a une signification plus profonde. Paradoxalement, l’agression militaire a provoqué ce que la CIA s’était employée à conjurer pendant des années : la jonction du nationalisme arabe et de l’islamisme radical. En jouant l’un contre l’autre, les services secrets avaient contribué à les neutraliser, la plus belle réussite de cette politique étant la guerre Iran-Irak de 1980-1988. Aujourd’hui, les Iraniens eux-mêmes manifestent contre la guerre, la Syrie est suspectée d’aider Saddam Hussein, et les volontaires du jihad affluent à Bagdad avec la bénédiction laïque du chrétien Tarek Aziz. On ne peut pas dire que ce soit un succès pour la politique américaine dans la région.
L’administration Bush se comporte au Moyen-Orient comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Elle y débarque avec des idées simples auxquelles elle ne croit pas toujours, mais en s’imaginant que les autres vont être dupes. Elle conçoit l’écrasement du régime irakien comme l’un des épisodes du western planétaire qui se joue depuis le 11 septembre 2001.
Ravager sous les bombes l’ancienne capitale du califat abbasside au cœur d’un pays qui a vu naître l’écriture et forger la langue arabe classique, c’est pour les faucons de Washington un fait insignifiant. Donald Rumsfeld bombarde Bagdad comme s’il s’agissait d’un dépôt de munitions, et pas d’autre chose. Il y a chez les dirigeants américains davantage encore qu’une indifférence à la souffrance des autres, somme toute assez banale : une profonde ignorance, sans doute volontaire, de ce qui fait sens pour les autres.
C’est pourquoi les Américains ne sont, en réalité, qu’au début du commencement de leurs ennuis au Moyen-Orient. Comme si la tragédie du 11 septembre avait été oubliée, ils s’obstinent à soutenir Ariel Sharon tout en prétendant chasser Saddam Hussein au nom des droits de l’Homme. Ils rêvent d’imposer à l’Irak une administration militaire étrangère.
C’est à croire que l’exemple israélien ne les a pas éclairés. Et ils ne mesurent pas la capacité de résistance d’une nation arabe qui aura, après la bataille de Bagdad, d’excellentes raisons de les combattre pendant des décennies, sans parler des sentiments de révolte et d’hostilité qu’ils suscitent légitimement auprès d’un milliard de musulmans.
Bruno Guigue,
Saint-Denis
La guerre était bien la dernière des solutions
Sans l’autorisation des Nations Unies, en bafouant le Droit international, en foulant au pied l’opinion de millions de pacifistes mobilisés au quatre coins de la planète, G. W. Bush a entamé une guerre de conquête (et non de libération comme il le prétend) contre l’Irak. Utilisant son hégémonie économique et militaire pour acheter les voix de républiques bananières, proférant un discours quasi religieux, tel Torquemada lançant une inquisition moderne contre les hérétiques islamistes, le président américain rétablit le loi du Talion, celle qui décide que - chez les musulmans, mais en fait peu importe qui - quelqu’un doit payer pour les morts de l’attentat du 11 septembre.
La grande majorité des analyses géopolitiques, les comptes-rendus des inspecteurs du Conseil de sécurité et l’implication des diplomates attestent de l’objective pertinence d’une issue non militaire au problème de la détention d’armes de destruction massive par la dictature irakienne.
De plus, les Nations Unies disposent de moyens légaux et conséquents (voir la Roumanie et la Serbie par exemple) pour faire tomber un régime autocratique coupable d’actions que l’on pourraient qualifier de crimes contre l’humanité. Cela en privilégiant l’intervention pacifique et en envisageant la lutte armée comme dernier recours. La guerre était donc bien la dernière des solutions.
C’est pourquoi la Ligue Réunion F.O.L. condamne avec la plus grande sévérité et fermeté cet acte de barbarie. Mais au-delà de cette position naturelle d’un mouvement d’éducation populaire soucieux de former le citoyen responsable et autonome en s’adossant aux principes de laïcité de solidarité et de démocratie, notre souci est également d’alerter le citoyen sur le danger que constitue le flot continue d’images que déversent depuis plus de dix jours les chaînes de télévision.
En effet, le feuilleton "War in Irak", les plans soigneusement triés et contrôlés par les va-t-en guerre banalisent la gravité de l’événement auprès des téléspectateurs, notamment les plus jeunes d’entre eux. Elles "positivent" à outrance l’intervention des Américains, gommant par là-même son caractère illégal et ses conséquences meurtrières sur la population civile.
On nous montre de bons petits marines luttant humainement contre les méchants irakiens, encouragés par un homme se prévalant d’une mission divine. De plus, la schématisation en 3 dimensions des combats qui illustre les explications des journalistes établit, curieusement, la confusion entre guerre réelle et guerre virtuelle telle que nos enfants la vivent sur leur console de jeux.
À cela s’ajoute un modèle, celui de relations humaines où prime la force brute sur le dialogue et l’échange. C’est la raison du plus fort qui l’emporte donc. Nous voici projetés quelques siècles en arrière, aux temps des barbaries féodales, où la Cité était gérée par la puissance qu’exerçait le maître des lieux et des armes sur ses serfs, ses esclaves.
Ainsi, les ambitions hégémoniques de Bush, les valeurs et les modèles qu’elles colportent en creux défont chaque jour un peu plus la toile du vivre ensemble tissée par les principes de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme et du Citoyen, notamment celui de la reconnaissance de l’égalité entre les peuples. Contre cette dérive, notre mobilisation sur le terrain de l’éducation doit être encore plus forte, avec tous ses acteurs, parentaux, institutionnels et populaires.
Exiger l’arrêt immédiat de la guerre, superviser le regard que portent sur elle les jeunes, telle est la responsabilité qui nous incombe aujourd’hui.
Patrice Boyer,
secrétaire général de la Ligue Réunion Fédération des œuvres laïques
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