Pourquoi parler de ’guerre des cendres’ à propos de Lacaussade ?

29 mars 2005

(Page 10)

Un journal a transformé un courrier de bas niveau, rédigé le 11 mars 2005 par M. Vittori, en un événement médiatique le 17 mars et en parlant de "guerre des cendres" à propos du projet de faire venir à La Réunion les restes mortels d’Auguste Lacaussade.
Pourquoi le mot “guerre” a-t-il été utilisé et non celui de “débat” autour du retour des restes du poète réunionnais dans son île natale ? Bien sûr, parce que ce mot est accrocheur et fait vendre, mais aussi parce que ceux qui ont lancé leur "guerre" savent très bien qu’ils mènent un combat pour défendre leurs intérêts de classe.
Ces derniers ne se reconnaissent pas en Lacaussade, parce qu’il est un fils d’esclave, n’ayons pas peur des mots.
Sur toute œuvre, chacun peut porter un jugement de valeur. Ce qui est excellent pour l’un sera nul pour l’autre. L’œuvre de Lacaussade doit être appréciée en tant que telle. Le jeu des comparaisons mené par des ignorants est de nul intérêt.
La question du testament, qui fait les choux gras de Vittori, n’a jamais été esquivée par ceux qui sont en charge de ce dossier. Ces derniers ont toujours dit que le testament du roi pouvait être cassé par le parlement de Paris, dès lors tout autre testament peut être contesté par des membres de la famille. Leur première tâche a été d’entrer en relation avec les alliés de la famille du poète.
Donc, si les membres de la famille collatérale de Lacaussade (il n’a pas de descendants en ligne directe) sont d’accord pour faire revenir les restes de ce poète, l’argument juridique ne fait plus autorité.
Ceci est d’autant plus vrai que La Réunion a déjà vécu un événement similaire. Lorsqu’il s’est agi de faire revenir les restes du poète Charles Leconte de Lisle, les descendants ont bien été sollicités pour donner leur accord.
Signalons que jusqu’à une date récente, la tombe de Lacaussade souffrait d’abandon à Paris. Preuve qu’elle ne reçoit pas la visite régulière de parents ou d’amis.

Amandine Bénard-Lacoudray
et Octave Latchimy,
La Rivière


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