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13 septembre 2023, par
« Ecrire c’est dire : le monde. Ecrire, c’est rallier la saveur du monde. Ecrire c’est dire, littéralement. Le poète, par delà cette langue dont il use, mais mystérieusement dans la langue même, à même la langue et dans sa marge, est un bâtisseur de langage. »(Edouard Glissant, Traité du Tout Monde, Poétique 4, ed. Gallimard, 1997).
Bernard Payet est « un bâtisseur de langage », et sa naissance à l’île de La Réunion, lui a octroyé une appartenance à la langue créole qu’il a su très tôt mettre au service de ses activités artistiques. D’abord parolier du groupe musical Ziskakan, dès sa création en 1975, il est l’auteur de plusieurs grands succès, encensés par le public. Ses écrits, dans un premier recueil de poèmes, « Dann lombrag le mot » sont un modèle de bilinguisme assumé, qui peuvent convaincre les plus récalcitrants, que la langue maternelle des Réunionnais est indispensable pour exprimer une vision du monde singulière, qui repose sur la maîtrise de la langue dominante et celle du psycho affectif, seule issue pour une expression pleine et entière de l’identité revendiquée, être Réunionnais.
Ce deuxième recueil, « Cœur devant, poings serrés », toujours bilingue, touche tous les domaines chers à l’auteur, l’amour, ses difficultés, la politique, la révolte face à l’oppression, le combat contre l’injustice, l’affirmation de l’identité, le questionnement métaphysique. Et si « la pratique de l’écriture est un perfectionnement de l’esprit » (Liu Xizai, cité par François Cheng, Et le souffle devient signe, ed. L’iconoclaste, 2014), le poète partage sa sensibilité, ses angoisses, son espoir et son humilité. Une mise à nu, aux accents baudelairiens, jamais dénuée de force et de puissance, ne serait ce que dans la confiance accordée à son peuple, et dans l’attente sereine de la rédemption par l’amour, qu’il soit humain ou divin. Il insuffle une volonté inaliénable de liberté, à travers une souffrance sublimée. « Ecrire est un art aussi fragile que vivre » (Christian Bobin, Les différentes régions du ciel, ed.quarto Gallimard, 2022), et nous percevons dans certains textes en prose, la difficulté d’être, qui mettent en exergue des sujets brûlants d’actualité, ou d’une nostalgie mélancolique faisant revivre des souvenirs d’enfance, encore si proches dans la mémoire, ciselés avec un or rimbaldien.
L’homme, à l’automne de sa vie, se penche sur son passé, avec le lyrisme adolescent d’une âme épanouie au fil des combats identitaires, débordant d’un charme envoûtant.
L’inspiration plurielle est à l’image d’une île, qui à travers ses traumatismes et ses espoirs, façonne les Réunionnais dans une conquête toujours renouvelée d’un avenir meilleur. Bien que l’esclavagisme et la période coloniale ont laissé des séquelles et des stigmates dans l’inconscient collectif et individuel, le poète parvient à en extraire l’esprit de révolte, nécessaire à toute revendication pour se constituer comme sujet agissant. Quand on sait que Bernard Payet se situe au cœur du monde politique de par son activité professionnelle, on comprendra l’alliance réalisée entre idéal et réalisme, utopie pas si incertaine, et projection dans un avenir répondant enfin au besoin réel d’une population, celui de la primauté de sa culture et le respect de sa mémoire. L’auteur offre à ses lecteurs un horizon dégagé des fantasmes importés, loin de la marchandisation à l’œuvre dans les sommets du pouvoir. Les masques déformants de la modernité sont mis à bas, en faveur d’un esprit critique qui révèle la richesse et l’authenticité de l’esprit Réunionnais, qui dès son origine, se situe aux antipodes de l’individualisme actuel, fabriqué par les potentats du libéralisme et du dieu argent.
« Je ne sais ce qui me possède
Et me pousse à dire à voix haute
Ni pour la pitié ni pour l’aide
Ni comme on avouerait ses fautes
Ce qui m’habite et qui m’obsède. (Louis Aragon, Prologue.)
Pour celles et ceux qui a bordent l’œuvre de Bernard Payet pour la première fois, c’est à un surcroît d’humanisme auquel vous êtes conviés, et pour les autres, ce sera la confirmation de l’élégance d’un homme qui incarne ce qu’il écrit, ainsi que l’existence d’une poétique qui constitue un indéniable rempart contre la perte grandissante de beauté en ce monde.
Radjah Veloupoulé
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