Présence citoyenne (noirs, cafres et créoles) : si l’idée fait son chemin, peut-on en parler en toute liberté ?

18 janvier 2006

Cette question n’aurait aucun sens si certains agitateurs de l’Histoire de la Traite Négrière et quelques historiens de service n’avaient enfoncé une porte ouverte ?
Je ne suis pas associé à la réflexion d’amener les cafres, noirs et créoles à revendiquer leur citoyenneté ou à se battre pour leur dignité. Par contre, en ces temps de polémiques sur l’Histoire de la colonisation, je me demande comment il est possible de prendre part à ce débat qui est définitivement ouvert sans réveiller chez les uns ou les autres un sentiment qui n’est pas celui du pardon, de la réconciliation. Cependant, il m’est difficile, malgré beaucoup de recul et de prudence sur la question, de ne pas m’interroger sur la question de la citoyenneté pour des groupes vulnérables, en question (Noirs - Cafres - Créoles)... Sont-ils citoyens ? Si la réponse est une évidence pour beaucoup d’entre nous, il n’en est pas de même pour quelques-uns peut-on lire ici ou là... (Livre de Olivier Pétré Grenouilleau - Déclarations de Patrick Karam - Jean-Michel Doxiville et autres)... sur les aspects positifs de la colonisation remarque-t-on. Et puisque le débat s’ouvre à partir de la Loi Taubira, pourquoi la part réunionnaise serait-elle ignorée ? Pourtant, en évoquant cette part réunionnaise, une autre évidence nous rattraperait inévitablement : la part noire, cafre et créole. Serait-elle absente ? Si non, comment l’identifier ? Dans quel cadre ? Et sous quelle forme au regard de ce que “La loi Taubira” ouvre comme compétences ? En nous engageant dans ce débat, avons-nous l’intention d’y participer en faisant dans le qualitatif plutôt que dans le quantitatif ? En y participant, ferions-nous dans le domaine de l’immédiat ou du devenir ? Dans l’une et l’autre voie, je suggère modestement que nous pensions à l’Être et non pas à l’Avoir. En faisant ce choix, nous ouvrirons, et très largement, aux générations nouvelles, les voies de l’Avenir tout en assurant l’Histoire dans une nécessaire et indispensable réconciliation.
Oui, une nécessaire et indispensable réconciliation - Sans elle, le respect de la diversité de la Nation et l’Unité de la République ne seront que de vains mots ! Nous avons le devoir, nous - Cafres - Noirs - Créoles), au lieu de faire de la publicité à un historien, fusse-t-il “révisionniste”, dans un système déjà pollué par des mensonges d’État, la démagogie et l’intolérance des boutiquiers de circonstances, de nous ouvrir au monde et de donner des signes d’espoir.
Pour cela, serions-nous suffisamment ambitieux ? Performants ? Conciliants ? Pour transmettre des savoirs ? Construire une citoyenneté qui ne souffre d’aucune ambiguïté ? Notre capacité à participer au débat ouvert révélerait de manière vérifiable notre volonté de répondre aux défis devant lesquels nous sommes.
Pour ma part, j’affirme que le révisionnisme, l’Histoire officielle, les règlements de compte des boutiquiers de circonstances, les historiens de service ne servent ni à la France, ni les Français !
Une réconciliation est nécessaire si nous voulons progresser ensemble !
Noirs, Cafres et créoles, nous sommes avant et après tout, des citoyens ! Sans complexe ni préjugé, prenons la parole... Rassemblons-nous, engageons-nous pour l’Avenir !

Samuel Mouen


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