Quand gouverner, c’est anticiper... le climat

1er septembre 2009

Le réchauffement climatique, vous en avez entendu parler ? On apprend qu’il affecte tellement certains secteurs d’activité que nos gouvernants devront désormais savoir anticiper… le climat. Une idée justement au centre de la Conférence mondiale sur le climat, qui s’ouvre ce lundi à Genève. De fait, à en croire Michel Jarraud, le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), ce phénomène de réchauffement va profondément changer la prise de décisions dans un certain nombre de domaines, de l’agriculture à la santé en passant par l’énergie et l’aménagement du territoire. Il « transformera assez profondément la donne pour que toutes sortes d’habitudes deviennent inadéquates. Ce qui signifie qu’il ne nous sera plus possible de nous fier autant qu’avant à notre expérience du passé pour prendre certaines résolutions ou décider de certains investissements. Et que nous devrons, dans nombre de circonstances, nous baser plutôt sur des prévisions. Il s’agit là d’un changement complet de paradigme ».
Autrement dit, gouverner, ce sera prévoir, anticiper le climat !
Vendredi 28 août 2009, à la Région, 450 scientifiques venus de 26 États, membres de 123 institutions différentes dont 40 universités, ont clôturé les travaux du 6ème Congrès du WIOMSA, qui a reconnu que notre île constitue un pôle de compétence dans les sciences marines de la région. Des travaux décisifs, qui apportent un éclairage essentiel à quatre mois du Sommet de Copenhague qui décidera du traité international succédant au Protocole de Kyoto.
On apprend que les océans sont au cœur des changements climatiques, aident notre planète à amortir le choc des températures extrêmes et sont à l’origine de phénomènes destructeurs (cyclones, qui apparaissent quand le réchauffement climatique fait monter la température des océans).
On apprend aussi que l’acidification des océans fragilise les coraux, sans lesquels le littoral le plus peuplé de l’île risque d’être livré à la houle de l’océan, et, en période cyclonique, la barrière de corail ne pouvant plus atténuer l’impact des vagues, la mer pourrait envahir les terres sur des kilomètres (comme le tsunami de décembre 2004 en Inde).
Il est évident que La Réunion aura à tenir un rôle important dans la stratégie du développement durable dans notre région : ne dispose-t-elle pas d’infrastructures adéquates et de chercheurs compétents pour cela, et n’est-elle pas intégrée à des programmes régionaux et internationaux de qualité ? Il reste à souhaiter que nos chercheurs seront réellement mis à contribution pour effectuer des travaux scientifiques dans notre zone : nou lé kapab !

Marc Kichenapanaïdou


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus