
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
16 juin 2009
Depuis quelques temps, les langues se délient, les articles affluent sur la MCUR, un nouvel outil politique ? Certains réécrivent l’histoire, d’autres la falsifient. Le Code Noir, après tout n’était pas si inhumain que cela ? Bref, arrêtons d’instrumentaliser ou de falsifier l’histoire. Comme le souligne ce célèbre philosophe « fécondons notre passé pour mieux enfanter notre futur quelque soit notre présent ».
D’abord, sur le plan historique, le Code Noir, validé par ce grand mercantiliste a désidentifié, désiociabilisé, enchainé, déshumanisé l’esclave malgache, africain. Pendant des années, ce système esclavagiste colonial a mis en place une société raciste, injuste. L’esclave, considéré comme un meuble, n’était que la matière première nécessaire pour faire augmenter les productions et fructifier le capital. L’esclave a été aussi sauvagement traqué, poursuivi. Cette chasse des marrons orchestrée par l’Etat ne s’est pas soucié à aucun moment des sépultures. Combien de corps de femmes, d’enfants, hommes esclaves, marrons mutilés ont été jetés dans les ravines ? Combien de corps ont été abandonnés dans la nature ?
Oui, la terre réunionnaise est une terre d’âmes errantes. Nos montagnes, nos sentiers des Hauts sont imbibés des présences de nos ancêtres abandonnés dans leurs souffrances.
C’est pour cela aujourd’hui cette Maison des Civilisations, "la gardienne de nos ancêtres", la maison de nos marrons mutilés, de notre musique, le maloya, de notre richesse culturelle et cultuelle est justifiée. Ce grand Musée historique va préserver, célébrer et honorer l’unité réunionnaise "ce génie collectif réunionnais"
Cette maison de notre histoire qui existe dans beaucoup de pays ne doit pas exclure pour autant d’autres projets liés à la mémoire. Je veux parler des réhabilitations de nos nombreux calbanons, des usines...
Jeunes et moins jeunes issus de l’esclavage, de l’engagisme, ceux qui ont perdu leurs attaches, ceux dont la culture a été refoulée, bafouée, critiquée, jugée injustement « écoutez, on parle de plus en plus de nous ».
Mais ne nous laissons plus manipulés, exploités.
Aujourd’hui nous faisons partie "et tous les hommes politiques le disent, l’utilisent dans leurs discours pour avoir des voix" de cette population qui vit en dessous du seuil de pauvreté ; c’est toujours nous qui sommes le plus frappés de tous les maux de cette société (suicide, addictions diverses, remplissage des prisons, échec scolaire). Tous les jours, c’est nous qui allons frapper aux portes des collectivités pour subir ces nouvelles marques esclavagistes modernes : chômage, RMI, RSA....
Faut- il rester encore les bras croisés et continuer à regarder l’ascension sociale des groupes qui n’ont pas subi de plein fouet la déculturation, l’avilissement profond de l’esclavage. Qu’en est-il des descendants esclaves "Malgas et Africains" ?
C’est trop facile de juger et fustiger « ils sont paresseux et ils ont toujours été dans cette situation sociale ».
Pourquoi justement cela fonctionne mal pour ce groupe ?
Vous êtes-vous posés la question ?
Reconnaissons que c’est tellement plus facile et réconfortant d’avancer quand votre parcours est balisé, éclairé de repères ancestraux qui vous rassurent sur les valeurs du groupe auquel vous appartenez et auxquelles vous vous accrochez dans les moments d’égarements, de doute, de difficultés.
Que faire quand votre religion est considérée comme superstitions "religion bébète", sorcellerie ? Où se réfugier, se recueillir ? Où et comment panser ses douleurs ? Où se reconstruire ?
Il est l’heure à un moment où on parle de politique endogène, où les Etats Généraux comme en 1789 demande même au Tiers Etat de s’exprimer, de réclamer pour nous petit peuple opprimé depuis trop longtemps, notre place au soleil.
Réclamons dignement notre identité qui s’inscrit dans cette identité plurielle. Réclamons les moyens pour mieux nous former, nous armer, pour réussir dignement dans cette société qui nous a oubliée.
Nous voulons des lieux pour nous ressourcer, nous solidariser, honorer nos ancêtres oubliés. Des temples, des mosquées, des églises, des pagodes embellissent le paysage culturel de notre île. Où sont nos sanctuaires, nos temples, nos lieux ?
Nous voulons aussi, c’est un droit, inscrire dans la toponymie, les noms de nos premiers défenseurs de la liberté, ceux qui ont dit non au nom de leur identité, au Code Noir. La route des Tamarins, "le territoire du marronnage" pourrait porter quelques noms de ces premiers défenseurs courageux de la liberté qu’on a oublié, qu’on a rejeté.
On peut citer parmi les communes, Sainte Suzanne, qui a bien commencé ce travail de revalorisation, de préservation de notre patrimoine : la stèle d’Edmond Albius, la salle des fêtes du roi Kaf, et récemment le centre de Moringue témoignent une volonté de vouloir réparer et surtout éclairer cette partie historique sombre marquée par l’esclavage. Nous remercions toutes les collectivités pour ce centre de Moringue. Ce centre mettra en lumière un patrimoine historique, une richesse culturelle : notre culture. Ce centre permettra aux jeunes et aux moins jeunes de connaître l’histoire de leur île autour d’un "kabaré".
« Alon rente dan ron » « alon kosé avec nout zancet ».
Comme tous les Réunionnais, aujourd’hui, "le Kaf" ne veut plus être seulement un objet, une enveloppe, une voix qu’on utilise dans les urnes. Finies ces sombres époques historiques électorales où les promesses sont vides.
Nous voulons être reconnus, représentés, considérés comme tous les autres. Nous sommes fiers de notre histoire qu’on doit continuer à valoriser. Nous voulons être des citoyens actifs, reconnus. Alors contribuez équitablement à notre reconnaissance, comme nous avons contribué à l’édification de cette belle terre réunionnaise.
L’histoire nous rappelle que cette construction s’est faite dans des conditions que notre République a jugé comme crime de cœur, crime contre l’humanité.
L’heure de cette réconciliation, de cette vraie réparation, cette égalité avec notre histoire a sonné. Nous sommes toutes et tous les "kaf", les enfants de cette terre réunionnaise et ensemble nous contribuons à enrichir cette identité métissée confondue dans ce partage de cultures qui enrichit et consolide notre société.
Aline Murin Hoarau.
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