Quand les grands boivent, les petits trinquent...

25 juillet 2006

Côte à côte dans un quotidien du 19 juillet, deux articles : "Les hôtels pour chiens affichent complet aux USA. 23 dollars la chambre, et pour quelques dollars de plus, ils ont même droit à la télé !". Et juste au-dessous : naissance au Liban, sous les bombes israéliennes encouragées par les USA, d’un bébé baptisé par ses parents du doux prénom de Raad.
Raad, c’est le nom des missiles que le Hezbollah lance, pour sa part, sur les civils israéliens.
Les Américains aimant les animaux, il faudrait leur dire que dans les guerres, il n’y a pas que des hommes qui meurent, il y a aussi des chiens, qui pourtant, eux, n’ont ni dieu ni maître. Peut-être que ça les toucherait plus que la mort des gens, (du moins quand ceux-ci sont pas américains !)

Pendant que le Liban brûle, les grands du G8 réunis en Russie ont bien mangé et bien bu, et ont la peau du ventre bien tendue, merci petit Jésus. Jacques Chirac a même raconté sa vie à Tony Blair, se vantant d’être entré au gouvernement à 32 ans, et n’en être jamais sorti depuis. C’était au début du déjeuner, après seulement une vodka et deux bières. Je vous laisse imaginer tout ce qu’il a pu dire à la fin du repas. Peut-être a-t-il entamé "En revenant de Nantes" ou "le père Dupanloup", à moins qu’il ait raconté des histoires de blondes ; ça aurait fâché son homologue allemande, mais il n’est plus à une gaffe près.
Notons aussi ses félicitations à son hôte russe, Vladimir Poutine, pour l’organisation du sommet du G8 : "c’était vraiment la perfection, la perfection ! c’est la grande tradition russe, à la fois bien organisée, rapidement".
L’autre a dû se demander s’il ne se foutait pas un peu de sa gueule, faisant plutôt allusion aux lenteurs et bavures de l’ex-URSS, ou au bordel mafiosi de celle d’aujourd’hui, ou encore à la manière rapide et efficace avec laquelle Poutine nettoie les chiottes jusque dans les Tchétchènes (et vice-versa).
Mais rassure-toi Vladimir, le second degré, ce n’est pas le genre de Chirac. Et il faut si peu pour le contenter : un bon repas, une bonne bouteille...Mais comment Bernadette peut-elle faire tout le temps la gueule avec un mari aussi cool ?

Restons un peu avec le Raspoutine du 21ème siècle, celui dont la devise est "ou y a tchétchène, y a pas de plaisir". les “audimatés” dont la tête ne ressemble pas à un ballon (c’est à dire pleine d’air), à force de subir le harcèlement constant du football (les prolongations ont continué sur le thème "devinez l’insulte de Matéahuri a Zidane") ceux qui ont encore un cerveau, donc, et qui lisent autre chose que la page des people, des sports, et des people du sport, savent que l’armée russe a réussi à zigouiller l’ennemi public number one de Moscou, un tchétchène bien sûr, nommé Chamil Bassaiev.
Pour ceux qui se demandent dans quelle équipe il jouait, rappelons qu’après avoir pu paraître (presque) sympa, avec sa grosse barbe et son treillis style Guevara (on l’appelait d’ailleurs le Che chêne), ce résistant (pour les uns, et terroriste pour les autres) n’a cessé de durcir sa position face à la volonté de dialogue de Poutine qui voulait "poursuivre les tchétchènes jusque dans les chiottes", ce qui n’a fait que les constiper encore plus contre Moscou.

Donc, déjà assez teigneux dès ses débuts, le Chamil s’est radicalisé, islamintégrisé, intégriste refusant de plus en plus de s’intégrer, c’est pour ça qu’il a fini désintégré. Ses attentats ont fait des centaines de victimes innocentes, y compris des centaines d’enfants. Bon, c’est vrai que les chars russes n’ont guère fait mieux en Tchéchènie, mais quand les militaires boivent, les civils trinquent, c’est bien connu.
La Russie en Tchétchènie, les USA en Irak, Israël au Liban, quelle différence, à part que les victimes sont le plus souvent innocentes donc irremplaçables, alors que les chefs de guerre terroristes et les dictateurs officiels, quand ils ne meurent pas de vieillesse, sont remplacés sitôt tués, par d’autres encore pire.
Mais comment voulez-vous faire la paix alors que même les meilleurs pètent parfois les plombs ? Jésus (avec les marchands du Temple... déjà un palestinien qui venait foutre le bordel chez les juifs !) Zidane à 10 minutes de la retraite, et moi-même quand je lis toutes les monstruosités dans les journaux.

Alain Bled


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