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6 mars 2013
Les partisans de l’intervention française s’abritent, le plus souvent, derrière l’argument imparable selon lequel on ne négocie pas avec des terroristes. Ceux qui parlent de négociation ne sont-ils pas de doux rêveurs, pire encore, de faux naïfs ? Or, cet argument repose sur un amalgame grossier.
La rébellion armée compte quatre composantes entre lesquelles les relations sont variables. Non seulement leurs moyens, mais leurs objectifs diffèrent : régionaux pour le MNLA (l’indépendance touareg), nationaux pour Ansar Eddine (l’imposition de la charia au Mali), transnationaux pour les jihadistes du Mujao, planétaires pour ceux d’AQMI. Confondre cette constellation de mouvements sous l’appellation de « nébuleuse terroriste » n’a aucun sens. Car cette confusion interdit de distinguer entre des rebelles avec qui la négociation est possible et des terroristes adeptes d’un jihad sans limites.
Mais on comprendra sans peine l’immense bénéfice que procure cet amalgame aux belligérants malien et français. La confusion sémantique qu’il autorise justifie rétrospectivement le refus de toute négociation avec les rebelles et l’option exclusive en faveur de l’action armée. De plus, la diabolisation de l’ennemi autorise une guerre sans merci, elle vaut absolution pour les exactions de l’armée malienne. Elle ouvre la porte à des règlements de compte interminables où l’appartenance ethnique deviendra le seul critère de survie. Enfin, en identifiant l’adversaire, de manière indistincte, à la figure coutumière du barbu sanguinaire, cet amalgame anesthésie aux yeux de l’opinion occidentale toute réflexion sur les causes du conflit. Ramené au schéma habituel de la lutte inexpiable entre le Bien et le Mal, l’affrontement dans les dunes du Sahel revêt une signification faussement limpide, parfaitement conforme à la doxa géopolitique en vigueur. Un simplisme commode jette une lueur trompeuse sur cette guerre lointaine, dont l’intelligence échappe pour de bon à une opinion qui voit, sur TF1, ce que le service de presse des armées veut bien lui montrer.
Cette sémantique du conflit conduit, par conséquent, à s’interroger sur les véritables intentions de la France. Pour ses dirigeants, la France ne défend aucun intérêt matériel et se bat exclusivement pour la paix. Tout se passe comme si de nobles principes guidaient les pas de la patrie des droits de l’Homme, étrangement insensible à l’appel d’intérêts prosaïques. Mais comme les gisements d’uranium du Niger exploités par le consortium européen AREVA assurent le tiers de ses approvisionnements en minerai, il est permis de s’interroger sur la générosité française. C’est donc un heureux hasard si le combat chevaleresque de la France coïncide avec la proximité de ses intérêts miniers. Et si elle se montre si empressée de combattre pour la paix, d’autres théâtres d’opérations, injustement délaissés parce que sans intérêt stratégique, attendent impatiemment de bénéficier du même zèle pacificateur.
Le discours officiel des autorités françaises serait plus conforme à la réalité s’il avouait que cette action militaire vise à sécuriser des approvisionnements stratégiques. Conviés sans relâche à faire bloc autour des troupes tricolores, les citoyens français méritent mieux qu’une litanie de discours lénifiants. Lorsqu’elle invoque les valeurs universelles, non seulement la communication élyséenne ne dupe personne, mais elle se dérobe aux exigences du débat démocratique. A l’inverse, l’aveu que la France défend tout simplement ses intérêts, comme l’y invite l’opposition de droite, ne serait pas non plus sans risque. Avouer que l’on fait la guerre au Mali pour protéger les mines du Niger ôterait sa fausse candeur aux allocutions de M. François Hollande. Mais surtout, cet improbable abandon d’une duplicité patente présenterait un double inconvénient.
Premièrement, il priverait la France des dividendes substantiels de la lutte contre le terrorisme. Comment affirmer sans sourciller que l’on combat le jihadisme international si l’on admet simultanément que l’on défend des gisements d’uranium ? Un tel aveu jetterait le soupçon sur l’opération par laquelle les puissances occidentales ont coutume de désigner comme terroristes tous ceux qui menacent leurs intérêts régionaux. La lutte contre le terrorisme n’éprouve jamais le besoin de se justifier, puisque sa seule désignation suffit à la légitimer : elle autorise absolument tout, en s’exonérant des obligations qui relèvent ordinairement du droit de la guerre. Certes, personne ne croit que les forces françaises affrontent les rebelles sahéliens pour sauver les manuscrits de Tombouctou. Mais en confessant qu’elle défend d’abord ses intérêts stratégiques, l’ancienne puissance coloniale courrait le risque de discréditer ses professions de foi humanistes. Elle saperait les ressorts d’une communication gouvernementale qui joue avec insistance sur la dimension culturelle d’un conflit censé opposer la civilisation et la barbarie.
Deuxièmement, le doute sur le désintéressement de la France au Mali aurait aussitôt pour effet de réveiller les vieux démons de la « Françafrique ». Il jetterait l’opprobre sur une action militaire destinée à perpétuer l’exploitation néo-coloniale du sous-sol africain. La France risque d’autant plus d’être mise en accusation que la déstabilisation du Sahel provient largement de la démobilisation des combattants touaregs de Khadafi. En s’engageant au Mali, la France tente maladroitement d’endiguer les effets pervers de sa politique lybienne. Mais elle ne va pas seulement jouer ce rôle ingrat du pompier pyromane. Elle va devoir aussi combattre des ennemis auxquels le retour inespéré de l’ex-puissance coloniale donne déjà des lettres de noblesse anti-impérialistes. Après avoir indirectement fourni à la rébellion une partie de ses armements, elle va lui procurer par sa présence militaire sur le sol africain les armes idéologiques qui viendront en justifier l’emploi contre les forces françaises.
La France a le droit de défendre ses ressortissants menacés et de veiller sur ses intérêts à l’étranger. Mais au Mali, elle s’est engagée, à la demande d’une junte militaire, dans une guerre sans merci contre une rébellion régionale attisée par le refus initial de toute négociation. L’intervention étrangère ne résoudra ni le problème de l’unité nationale malienne, ni celui du terrorisme transnational au Sahel. Cette nouvelle expédition militaire en terre africaine va-t-elle rééditer le scénario d’une guerre occidentale qui a invariablement conduit au désastre en Iraq, en Afghanistan, en Lybie ? C’est le risque majeur encouru par une entreprise qui consiste à faire prévaloir, une fois de plus, le militaire sur le politique. Et si elle se prolongeait, l’aventure malienne de la France pourrait devenir l’ultime avatar hexagonal du bellicisme néo-conservateur, au moment même où il semble timidement refluer aux États-Unis.
Bruno Guigue
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