
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Tribune libre
29 avril 2009
Parvenu à un point critique de son itinéraire, les sociétés d’Outre-mer expriment un désir de rupture définitif avec l’héritage colonial. Porté par des mouvements populaires, cet élan s’affronte à la résistance de l’ancien monde. A La Réunion, c’est la question identitaire qui concentre les attaques réactionnaires. La violence croissante de ce mouvement rappelle aux Réunionnais que la lutte seule pourra assurer l’accession au développement et le respect de leur culture.
- Une conjoncture historique exceptionnelle
Aux Antilles comme en Guyane et à La Réunion, de vastes mobilisations signalent l’épuisement final du modèle “départementaliste”.
Exprimée par d’immenses mouvements populaires au caractère pacifique, cette crise historique éclaire brusquement les contradictions accumulées depuis la fin du régime colonial. D’autre part, ces mouvements témoignent d’une rupture dans les consciences ; celles-ci ne s’accommodent plus d’un modèle de relation sociale que minent les « profitations », la persistance du sous-développement, l’assistanat et les entraves à l’épanouissement culturel.
Cette révocation d’un modèle finissant intervient au moment même où, au sommet de l’Etat, le regard porté sur l’Outre-mer se dégage graduellement des perceptions héritées de la colonisation, et s’ouvre aux désirs d’émancipation culturelle et de développement endogène.
La rencontre de ce double mouvement des consciences crée les conditions historiques d’une transformation profonde des rapports sociaux, tant dans leur dimension républicaine qu’à l’intérieur des sociétés d’Outre-mer elles-mêmes et de leur environnement régional.
L’imminence de ces changements décisifs accélère le déclin d’un système d’intérêts et d’une vision du monde assis sur les survivances du passé colonial, auxquels s’accrochent désespérément ceux qui y ont partie liée. Ainsi, l’aspiration à un modèle nouveau génère un puissant mouvement de réaction.
- Une conjuration hétéroclite
Ce soubresaut du monde ancien prend, en Guadeloupe, la forme d’une épreuve de force entre patrons et travailleurs pour l’application des Accords Bino.
A La Réunion, il se manifeste par une obstruction systématique aux projets de développement structurels, et visant hier la route des Tamarins, aujourd’hui le Tram-train, qui font l’objet d’un véritable harcèlement judiciaire.
C’est sur le terrain de la mémoire et de l’identité que les crispations rétrogrades s’expriment avec le moins de réserve. Projet d’une envergure jusque-là inégalée dans notre pays, la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (MCUR) fait l’objet d’attaques d’une violence et d’une bassesse qu’on croyait révolues.
Celles-ci est portée par un groupe dont la composition semble a priori : étrange, conjuration qui rassemble, contre l’édification d’un lieu de mémoire, des journalistes reclassés, des associatifs procéduriers, des retraités nostalgiques, des avocats plus politiciens que juristes et des patrons indépendantistes ! A priori, aux antipodes les uns des autres, ces individus convergent dans une conception réactionnaire de l’identité et le refus de la réconciliation. L’argumentaire fourre-tout de cet étrange groupe va de l’accusation de racisme anti-blanc à la négation ouverte de la colonisation de notre île. L’invective, les commentaires racistes, le dénigrement et le mensonge fleurissent sur le site Internet où s’exprime un ressentiment presque entièrement dirigé contre une institution élue, la Région, et le projet de développement que porte cette dernière.
- Au fondement du développement : un lieu commun de réconciliation
Autonomie énergétique, route des Tamarins, Tram-train et MCUR font système. Ensemble, ils constituent les fondements matériels et moraux de l’ère de la responsabilité réunionnaise. Les prouesses architecturales ne seraient pas grand’chose si, au-delà de leur utilité matérielle, elles ne réalisaient les formes symboliques d’une culture et d’un peuple. Or, il n’y aura pas de devenir pour le peuple réunionnais sans achèvement du processus de réconciliation engagé depuis la décolonisation.
C’est pour cela que la MCUR ne sera pas qu’un simple musée, mais un lieu de mémoire partagée de type nouveau, où une société réunionnaise renouvelée pourra enfin acquérir la conscience de son unité. Les adversaires ne s’y trompent pas : dirigée contre le développement dans son ensemble, l’offensive de la réaction se concentre sur la MCUR qui en constitue l’armature spirituelle.
Pour que perdure leur monde fait d’exclusives, de prébendes et de profitations, il leur faudrait que de la mémoire, nous nous bornions à être les usagers ou les clients.
Il leur faudrait que la mémoire nous sépare, pour que chacun, recroquevillé sur sa communauté conteste, refuse, affronte l’identité de l’Autre.
Ils voudraient que demeure et se renforce une hiérarchie des douleurs, afin que perdure l’implacable cycle de reproduction de la violence sociale hérité du colonialisme.
Par le refus du développement matériel et moral, ceux-là refusent, finalement, que s’arrête la souffrance, et qu’enfin disparaissent les cicatrices laissées par l’esclavage et l’engagisme. Parce qu’ils veulent, au fond, continuer de contrôler les esprits et les corps de ceux qui en ont hérité.
Geoffroy Géraud
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Messages
29 avril 2009, 12:10, par kalimouna
Ceux qui ont trouille se sont qui dominent et ne veulent pas se regarder dans le miroir et d’être saisies de leurs propre visage le spectre d’antan revient au galop
avance t-ils avec des masques ?
saurat-on un jour ?
30 avril 2009, 07:00
Géraud se trompe entièrement. Militant culturel, formateur dans le milieu populaire, je ne suis pas pour la MCUR, non pour son contenu muséologique, mais à cause de la cherté de l’opération. je pense que les seuls à être unifiés par ce projet. notre identité n’a pas besoin d’un projet aussi rocambolesque pour s’émanciper ...
1er mai 2009, 13:05, par Cimendef
Ce je trouve réellement rocambolesque, c’est l’évasion par hélicoptère de trois détenus d’une prison toute neuve. Cette prison a coûté bien plus cher que nous coûtera la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise, et en plus elle a été construite sur des terres qui pourraient faire vivre des agriculteurs, et donc nous nourrir.
Le fait que personne ne s’interroge sur ce que coûte cette prison, cela montre toute l’utilité de la MCUR, car certains en sont arrivés à se dire que la seule réponse à la surpopulation carcérale est de construire de nouvelles prisons, pas de développer le pays. Et à la différence de la prison, la MCUR a pour but de nous libérer, pas de nous enfermer. Et la liberté, c’est quelque chose qui n’a pas de prix.
2 mai 2009, 13:20, par Kazanbo Yvrain
Bravo Mr Geraud. La MCUR est détestée par les ennemis de la réconciliation. Néna bon peu i veut que nou bataill les uns contre les autres, tous ceux qui haïssent l’intelligence des réunionnais : pou zot nou né q’un ramassis de créolEes tou JUSTES bon pou gratté la terre. Mette encore, Mr Geraud ! Na point assez.
4 mai 2009, 20:24, par nimporte
Je suis certes d’accord avec votre analyse. Mais cette analyse ne suffit pas. Le vrai "problème" est ailleurs....les opposants à la MCUR proviennent sont aussi d’autre milieux, social, culturel, politique que ceux que vous indiquez.
Et "nous" devons prendre en compte cette "incompréhension" du projet mcur qui laisse place et espace aux propos "réactionnaires".
5 mai 2009, 07:16, par nimporte
En quoi la MCUr est un enjeu central ? En quoi est -elle prioritaire faces à des urgences économiques ou sociales
En quoi la mcur échappe à un objectif partisan ? à une lecture partisane e l’histoire et de l’identité ? Quels sont les garde -fous ?
Quels sont les contenus concrets de cette maison ?
répondes à ces questions ...c’est réduire l’espace aux discours réactionnaires.
Ne pas jeter "opprobre" sur les discours des opposants mais identifier les creux qu’ils emplissent...là est le travail a effectuer pour que cette maison emportent l’adhésion du plus grand nombre.
La responsabilité de ses dirigeants ou défenseurs se situent maintenant sur ces problématiques.