Nous fêtons, du 20 au 23 septembre, les Journées européennes du Patrimoine. Cette manifestation fut décidée par Jack Lang en 1984. L’antenne du Ministère de la Culture à La Réunion, la D.R.A.C. (Direction Régionale des Affaires Culturelles), dès 1984, sous la houlette du directeur de l’époque, M. Yves Drouhet, a mis en place à La Réunion les Journées européennes du Patrimoine. En 19 ans, La Réunion a recensé près de 200 sites et monuments historiques classés ou inscrits à l’inventaire. La prise en compte du fait du patrimoine réunionnais est récente. Il est donc important que ce phénomène s’amplifie, surtout en direction du monde scolaire.
Prosper Mérimée est l’homme qui a créé en France le concept de patrimoine. Il est le premier inspecteur général des monuments historiques. À ce titre, il inventa une notion révolutionnaire pour l’époque : le patrimoine.
En France, il y a près de 40.000 monuments qui sont protégés. Il était temps de rendre hommage à "l’inventeur du patrimoine". Sans Prosper Mérimée, nous ne pourrions plus admirer ce qui a été classé par la suite...
- le Mont Saint-Michel (1950)
- l’église de la Madeleine à Vézelay (1989)
- la Sainte Chapelle à Paris et les alignements de Carnac (1956) pour ne citer que quelques-uns des 2.000 monuments qu’il fit classer, restaurer et protéger.
Prosper Mérimée est un personnage fascinant. Toute sa vie, il continue à écrire en passant la France au peigne fin et en occupant les plus hautes fonctions. Homme politique, il officie dans les ministères, au Conseil d’Etat, au Sénat. Homme cultivé, il entre à l’Académie française. Homme d’esprit, il devient l’intime du coupe impérial formé par Napoléon III et Eugénie de Montijo, qui le charge de l’organisation des plaisirs de la cour.
C’est à ce titre, bien avant Bernard Pivot, qu’il aurait proposé sa fameuse dictée. On rapporte que Napoléon III fit 45 fautes, l’impératrice 62, et Alexandre Dumas 19… ! Décidément, Mérimée gagne à être connu ! Prosper Mérimée est né à Paris en 1803 et mort à Cannes en 1870 à l’âge de 67 ans. Il fut sous l’Empire un des familiers des souverains. Il traduisit les écrivains russes. Romantique, par le choix de ses sujets et le goût de la couleur locale, Prosper Mérimée appartient à l’art classique par la concision de son style. Même athée, je ne sais pas s’il n’aurait pas apprécié le choix du ministre de la Culture de fêter en cette année 2003 le "patrimoine spirituel" par les bâtiments.
Le véritable patrimoine spirituel ne se trouve-t-il pas à l’intérieur de chacun d’entre-nous et non dans des bâtiments matériels ?