
Assemblée générale de la section PCR de Sainte Suzanne
2 juillet, parC’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
9 octobre 2012
Le racisme est une idéologie qui puisse ses racines dans la théorie évolutionniste et qui, s’enrichissant d’un amalgame pseudo scientifique entre biologie et culture, s’impose à la fin du XIXe siècle comme explication du retard développemental des populations non européennes. Nous devons entre autres à Pierre-André Taguieff [1]l’idée selon laquelle l’évolution sociale aurait pour fondement une classification hiérarchique des races humaines dont les particularités respectives détermineraient les différences entre les aptitudes mentales, les attitudes et les mœurs. C’est ainsi que des générations d’écoliers vont être formées aux théories racistes à partir de manuels distinguant globalement quatre races : blanche ou caucasique, jaune ou mongolique, noire ou africaine et rouge ou américaine.
Cette idéologie donnera globalement naissance à deux courants politiques. Le premier adopte une position "mixophile" dont l’expression la plus manifeste est le racisme colonial qui consiste à réduire les différences au profit du modèle unique de l’impérialisme occidental. Le second, à l’opposé du premier, est "mixophobe" et prône la défense d’une stricte séparation des groupes humains en races. Si sur le plan de la politique extérieure, les pays favorables à ce courant refusent le modèle assimilationniste produit par la colonisation, ils instaurent cependant à l’intérieur un système ségrégationniste à l’exemple des lois de Nuremberg en Allemagne, les lois de Jim Crow aux Etats-Unis ou l’apartheid sud-africain. C’est d’ailleurs ce courant qui va aboutir à un racisme « purificateur » ou « d’extermination » pour la sauvegarde d’une pseudo race supérieure arienne. L’usage politique et criminel de la notion va ainsi engendrer le nazisme en Allemagne et l’extermination des groupes considérés comme inférieurs un peu partout en Europe.
Depuis, l’essor de la génétique, notamment, a fait perdre toute validité scientifique au concept de race confirmant ainsi la recommandation de l’UNESCO qui, dès le lendemain de la dernière guerre mondiale marquée par la politique d’extermination raciste du nazisme, avait dénoncé l’entretien d’un mythe et proposer de substituer à la notion ambiguë de « race humaine » celle de « groupe ethnique » plus pertinente scientifiquement et incluant les composantes culturelles tels que : la langue, la religion, les us et coutumes…
Aujourd’hui, même si dans certains pays, notamment anglo-saxons, la notion de race, assimilable à l’origine ethnique, correspond encore à une réalité, son usage fait l’objet de certaines précautions pour prévenir la résurgence du mythe de la validité scientifique de constructions sociales selon lesquelles les groupes humains seraient déterminés par des prédispositions génétiques plutôt que par des comportements sociologiques et des pratiques institutionnelles.
Pourquoi donc se trouvent-ils encore des voix aujourd’hui pour user d’un tel terme ? Doit-on y voir une volonté d’entretenir, sans doute inconsciemment, l’idée d’une hiérarchisation des groupes humains (néocolonialisme) ou peut-on y déceler une forme insidieuse de manipulation consciente à des fins politiques ?
Etre contre ou pour le racisme, loin de résoudre le problème lui garantit paradoxalement, dans un cas comme dans l’autre, un avenir ?
Quelle que soit la position de l’homme politique, qui tire profit de son usage direct ou indirect, dans un cas comme dans l’autre, il lui permet d’entretenir sa clientèle électorale.
Il est dès lors aisé de comprendre que bannir ce terme du vocabulaire ambiant viendrait à priver les manipulateurs d’une arme offensive pour s’imposer sur l’échiquier politique.
Sous couvert de racisme à quoi fait-on réellement allusion actuellement ? Le législateur ne s’y est pas trompé en instaurant en 2005 la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), remplacée depuis le 15 mars 2011 par une structure unique "Défenseur des droits" qui regroupe le médiateur de la République pour les litiges avec les services publics, le défenseur des enfants qui a pour objectif de faire appliquer la convention internationale des Droits de l’enfant et la Commission de déontologie de la sécurité pour les manquements des autorités de police, douane, gendarmerie, etc. Si cette nouvelle autorité succède à la Halde, il convient de rappeler que cette dernière elle-même était issue du Groupe d’étude et de lutte contre les discriminations (GED) créé en 1999 pour être à la disposition des victimes et témoins de discriminations raciales à partir d’un numéro de téléphone gratuit pour signaler ces actes.
Aujourd’hui, dans les sphères publiques on parle surtout de discrimination voire de discrimination positive sur des critères essentiellement sociaux « théoriquement ».
Partons d’un exemple. En France, un propriétaire refuse un logement à un individu sur le critère de solvabilité aléatoire. Imaginons deux cas de figure. Il s’agit d’un blanc, le refus n’entraîne le plus souvent aucune conséquence. Il s’agit par exemple d’un Africain, la question raciale est amenée systématiquement sur le tapis par l’individu lui-même et se trouve relayée de facto par les organisations ayant fait du racisme leur fonds de commerce. Je n’exclus pas le cas où la couleur indépendamment des autres critères préside à la décision, mais j’essaie de montrer que même dans ce dernier cas, le citoyen « normal » reste prisonnier d’une idéologie sans fondement scientifique qui opère, sans doute à son insu, sur la base d’un construit social, produit d’une culture.
Il n’est par ailleurs venu à personne l’idée de dénoncer la discrimination qui avantage un groupe humain en raison des difficultés qu’il rencontre (ZEP, parent isolé, RSA, logements sociaux, tiers monde, quart monde, etc.). En revanche, le moindre désavantage supposé affecter un groupe sera monté en épingle et souvent condamné. Si en plus, on peut lui accorder une dimension raciale au regard du groupe concerné, on ne s’en privera pas.
Par exemple, le slogan « les Français sont racistes » culpabilise le citoyen lambda et le fait voter pour ceux qui réfutent cette affirmation. L’autre slogan « Les étrangers nous envahissent » vise à désigner un responsable (bouc émissaire) de la crise de l’emploi et du malaise social et à séduire là aussi un électorat.
Ce ne sont finalement pas les mots en eux-mêmes, comme celui de "racisme" vide de sens, nous pensons l’avoir montré, qui gangrènent notre société, c‘est l’usage que nous en faisons volontairement pour les uns et inconsciemment pour les autres, qui crée les clivages et mette à mal le vivre ensemble que la mondialisation nous invite à construire sans exclusion.
Pour en venir à l’actualité locale qui mettait récemment en exergue les propos qualifiés de racistes de l’éditorialiste du JIR, nous y voyons l’expression normale d’une réalité normalisée par un conditionnement social orchestré par ceux à qui profite l’exploitation de tels propos.
Partant de l’analyse proposée plus haut, comment trouver anormal que deux copains issus du même bled se soutiennent spontanément ? C’est le contraire qui aurait surpris.
Comment trouver anormal que les Maghrebins de l’hexagone soutiennent l’équipe d’Algérie opposée à la France en championnat du monde de football ?
Comment trouver anormal qu’à La Réunion même, pseudo modèle du vivre ensemble harmonieux, les résidents d’origine espagnole soutiennent l’Espagne opposée à la France dans le même championnat ?
Il est par ailleurs vrai qu’à La Réunion, la culpabilisation entretenue par une histoire particulière relayé par un discours nationaliste condamnant tout écart susceptible de porter atteinte à l’unité de la république (une et indivisible y compris à l’école), fondée sur la liberté, l’égalité et la fraternité, compromet toute tentative de solidarité interindividuelle entre Réunionnais et incite au contraire à la dévalorisation systématique, voire au rejet du pair.
En quoi favoriser l’Afrique du Nord ou les Maghrebins serait anormal pour quelqu’un qui en raison de ses origines modestes se doit de représenter un modèle et d’user de son influence pour le rester auprès ses compatriotes ?
Une chose est cependant à déplorer dans cette histoire. Provenir d’un bled et accéder aux plus hautes responsabilités de la fonction publique doit être encensé comme exemple de réussite pour vaincre le fatalisme de l’échec distillé dans les milieux modestes. De telles réussites exposent leurs auteurs à un devoir de reconnaissance sociale, à une probité morale et à une obligation d’exemplarité que le président autoproclamé de l’université n’a malheureusement pas su mettre en exergue. Ce faisant, il déçoit et, plus grave, il met en péril l’avenir de ceux qui, encore au bled, aspirent à bénéficier comme lui de l’ascenseur social, en raison du racisme larvé toujours opérant et déplorable que connaît notre société. L’évolution des mentalités et des mœurs pour dépasser l’étape actuelle de notre trajectoire vers un monde meilleur ne peut provenir que d’une action conjuguée et complémentaire de la famille et de l’école. Mais « le comment faire » reste une autre histoire dont l’écriture n’appartient à personne ou à tout un chacun.
Annie Duffaud
Enseignante à la Retraite
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