Ramadan à Guantanamo

30 octobre 2003

Les 660 musulmans déportés par les Américains à Guantanamo vont passer leur 3ème Ramadan dans cette base militaire située à Cuba.
Les rares images diffusées en provenance de ce camp ont choqué plus d’un. En effet, les conditions de détention des soldats Talibans faits prisonniers lors de la guerre américano-britannique en Afghanistan rappellent les souvenirs les plus sombres de l’Histoire humaine : les captifs sont enchaînés aux mains et aux pieds ; ils sont enfermés dans des cages de fer, exposés aux intempéries ; ils subissent des interrogatoires tellement insupportables que plusieurs d’entre eux sont devenus complètement fous.
Bref, il s’agit d’une situation étrange où le non droit s’est imposé en toute simplicité.
24 mois après leur transfert dans ce camp, ces êtres humains n’ont eu droit à aucune défense, pire, ils ne savent même pas ce qui leur est reproché. Leur isolement est total et leurs familles supportent une terrible épreuve.
Notre pays est directement concerné, car 4 ressortissants français sont parmi ces malheureux de diverses nationalités, abandonnés à leur triste sort.
Tout apparaît comme si l’Amérique devait pouvoir assouvir tranquillement sa vengeance après le "11 septembre". Le monde devait fermer les yeux sur ces islamistes (coupables d’islamisme) capturés en Afghanistan et désignés par l’administration Bush pour payer, par la torture morale et la souffrance physique, l’affront subi par la superpuissance en 2001.
Sur quels principes donc s’appuient les États-Unis pour agir de la sorte, défiant toutes les conventions humanitaires ? Si la civilisation exige l’application du droit en toutes circonstances, manifestement, le gouvernement américain n’a pas choisi cette voie. Par la même, sa proclamation tous azimuts, d’intervenir au nom du monde civilisé, semble peu crédible.
Quoi qu’on en pense, c’est bien l’intérêt des États-Unis qui commande et il prime sur toutes les autres considérations.
L’exemple irakien illustre bien cette idéologie où, en moins d’un an, la position américaine à l’égard de l’ONU a été, on ne peut plus, contradictoire.
Toutefois, il est certain que cette gouvernance à courte vue ne saurait s’imposer durablement au reste du monde.
L’Histoire est riche d’enseignements et témoigne de l’échec de maints empires aujourd’hui disparus qui usaient davantage de la force que du droit et de la justice.
Pour un avenir différent, il importe de refonder les relations entre les peuples sur des valeurs universelles, autrement, la situation risque de s’aggraver et personne ne pourra plus la maîtriser.
En attendant, c’est un devoir de protester contre l’injustice à Guantanamo, en Palestine occupée, en Tchétchénie, au Cachemire, en Amérique latine et ailleurs.
Cette dénonciation est utile, car elle ébranle l’assurance des violents et apporte de l’espoir aux opprimés. Elle est l’apanage de la liberté dans un monde où tout se banalise par le pouvoir communicant des plus forts.


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