Recherches en paternité, bonjour les surprises !

2 novembre 2005

M. Dindar aggrave son cas, lequel risque de s’immortaliser et de devenir archétypal bientôt. On dira peut-être un jour : c’est un Dindar ou encore, c’est un “Dindarisme”, pour désigner le type de comportement politique qui est le sien aujourd’hui, et il serait étonnant que cela flatte celui qui sera ainsi désigné. Qu’en est-il ?
Il fait semblant de découvrir que bien des hommes, depuis des siècles, reconnaissent des enfants dont il n’est pas toujours certain qu’ils soient les géniteurs ou dont il est même absolument certain qu’ils ne le sont pas. Et alors ? Veut-il détruire les familles en éveillant des suspicions déplacées ? Ambitionne-t-il qu’une inquisition moderne conduise les dames à l’aveu ? Ce qu’il fait mine d’ignorer, c’est que la reconnaissance de paternité n’est pas anodine. Elle équivaut à une reconnaissance de droit à l’entretien ou à pension. En fait, elle a un caractère civil et social tellement contraignant que bien des géniteurs s’en passent au mépris des fruits de leurs œuvres, les enfants. Certains, rares, ont parfois des remords fussent-ils tardifs, c’est malgré tout à leur honneur, et il est aberrant de le leur reprocher quand ils réparent un peu et reconnaissent enfin.
En vérité, tout cela est marginal à La Réunion où le vrai problème est que M.Dindar n’aime ni les Mahorais qui s’y trouvent, ni ceux dont il craint qu’ils ne les rejoignent un jour. S’il était cohérent, il demanderait à ses amis du gouvernement qu’ils alignent les prestations versées à Mayotte sur les taux en vigueur dans les départements : ses vœux seraient alors exaucés et l’on assisterait à un reflux de la présence Mahoraise à La Réunion.
Reste l’autre problème ou suggestion, qui est celui des recherches en paternité à Mayotte. Peut-être devrait-on y être favorable. En effet, elles ont été trop nombreuses, les jeunes filles anjouanaises, aussi de grande Comore et de Mohéli à avoir été abusées pour que cela ne finisse par se savoir. L’apparence rassurante du sérieux de cérémonies traditionnelles tenues en présence du “cadi” en est co-responsable. Elles ont abouti à des mariages de fait à l’essai, ou temporaires, dont elles ont fait les frais de l’expérience vécue. 9 mois plus tard, le géniteur n’était bien souvent plus au rendez-vous, pour cause de répudiation, et le bébé pas plus reconnu en mairie que n’y était épousée la jeune mère.
Bien-sûr, des jeunes filles mahoraises ont eu elles aussi à se plaindre de comportements masculins irresponsables et prédateurs, mais c’est un drame d’évidence infiniment plus grave pour des jeunes mères clandestines et souvent sans famille, à Mayotte, dénuées de ressources et interdites d’accès au marché de l’emploi, donc contraintes de voler ou de se prostituer, suite à abandon difficile à justifier au pays.
Les riches mahorais, souvent proches des amis politiques de M. Dindar, n’apprécieraient guère que de recherches en paternité démagogique, en recherches en paternité pénale, on en vienne à leur rappeler leurs abus si faciles. La vérité, c’est que les filles ont été trompées par des Français mahorais nantis, le plus souvent au petit prix d’une maigre dot coutumière associée à un détournement de pratiques religieuses tolérées par la France dans l’état civil, au mépris aussi de l’esprit religieux lui-même dans un contexte polygamique non aboli.
M. Dindar ferait bien de s’instruire et de moins faire le malin à parler de ce qu’il ignore pour en dire n’importe quoi. Il en serait moins dangereux pour tout le monde, surtout pour ses amis. Il en serait aussi moins ridicule au final.

Le porte-parole du MGER, François Esquer
Le secrétaire Général du MGER, Guy Ratane-Dufour


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