Réconciliation et Fraternité : un exemple pour l’Humanité

18 mars 2009, par Risham Badroudine

Le livre “Réconciliation et fraternité*” de Ary Yee Chong Tchi Kan est très riche d’enseignement. Les êtres humains doivent apprendre à vivre en harmonie sur cette Terre en respectant les différences de chacun. Comme le souligne l’auteur dans la préface, il faut aujourd’hui « sortir de notre bocal ».
Le plus souvent, les divisions actuelles entre les peuples résultent de près de 400 ans de colonisation. C’est le cas par exemple de l’Inde. L’adage de la colonisation anglaise était de « diviser pour mieux régner ». En 1947, l’Inde est divisée en deux Etats sur une base confessionnelle. D’un côté, un Pakistan musulman (Oriental et Occidental), et de l’autre, une Inde laïque. En 1971, la séparation du Pakistan Oriental (pour donner naissance au Bangladesh) du Pakistan Occidental montre l’échec d’une partition sur une base religieuse.
Aujourd’hui, le Pakistan et l’Inde sont deux « frères ennemis ». Rappelons que l’Union Indienne est une démocratie laïque contrairement au Pakistan où l’Islam est la religion d’Etat. L’Inde est aujourd’hui le second pays musulman du monde après l’Indonésie. Il y a de nos jours davantage d’Indiens musulmans (environ 160 millions soit 14% de la population indienne) que de Pakistanais (150 millions d’habitants).
Il est de nos jours primordial que ces deux frères puissent vivre en harmonie. L’actuel chef d’Etat indien, Manmohan Singh, est né au Pakistan avant la partition du pays alors que son homologue pakistanais, le général Pervez Musharraf, au pouvoir jusqu’en août 2008, est né en Inde. Il est de même pour Abdul Qadeer Khan, père de la bombe atomique pakistanaise, qui est né à Bhopal en Inde.
« “Réconciliation et Fraternité” prend appui sur la symbolique politique de l’accolade Vergès-Debré, intervenue lors de la célébration du 60ème anniversaire de la loi du 19 mars 1946, pour appeler à résoudre durablement les contradictions contemporaines, dans une démarche en co-responsabilité, c’est-à-dire par le dépassement de soi et l’union sur l’essentiel ».
Rappelons également qu’à La Réunion, les Indiens venant du Sud et l’Est de l’Inde sont désignés par le vocable « Malbar », de confession hindou pour la plupart, lors de leur arrivée sur l’île comme engagés, alors que les Indiens venant du Gujrât, de confession musulmane cette fois-ci, sont désignés par le terme « Zarabe ». Cette division du peuple indien sur une base confessionnelle s’est donc retrouvée à La Réunion.
La Réunion est une terre où le peuplement s’est constitué d’apports successifs provenant de différents pays et continents : l’Inde, l’Afrique, l’Europe, les îles de l’océan Indien (Madagascar ou Comores) ou encore la Chine. La rencontre des ces cultures a donné naissance à la créolisation de la société avec sa langue, sa cuisine, sa manière de vivre… C’est ce qui est désigné par la notion « Intra-culturalité » de la société réunionnaise.
Et comme le dit l’auteur dans son ouvrage, « “Réconciliation et Fraternité” est une réflexion versée au débat sur la perception de cet avenir commun et sur les conséquences que chacun d’entre nous peut en tirer afin de construire notre vivre ensemble ». Les enseignements tirés de cet ouvrage d’Ary Yee Chong Tchi Kan doivent être un exemple pour toute l’Humanité.

Risham et Estelle Badroudine

* “Réconciliation et fraternité” de Ary Yee Chong Tchi Kan, Océan Edition


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