Réflexion : Si je m’appelais SKD et si j’étais du Parti socialiste…

25 août 2011

Si je m’appelais Strauss-Kahn Dominique et si j’étais toujours membre du Parti socialiste, j’aurais fait mentir les journalistes et autres commentateurs. Je n’aurais sûrement pas remis les pieds en France au lendemain du non-lieu qui vient d’être prononcé par les autorités judiciaires de New York. Si j’avais été SKD, j’aurais demandé à mon épouse de me laisser aller quelque part, dans un coin, dans un petit pays où j’essaierais de me faire oublier, le temps que les élections présidentielles se terminent en France. En tout cas, je ne serais pas venu là où ma seule présence et tout ce qui fait aujourd’hui ma réputation n’auraient pas manqué de constituer le motif de l’essentiel des questions dont les journalistes auraient inondé la campagne du candidat ou de la candidate de mon Parti, reléguant son programme au rang de l’anecdote. On aurait chatouillé Martine, François ou Ségolène essentiellement sur la personnalité du socialiste que j’ai été, ses faiblesses, les colossaux moyens financiers dont dispose son épouse et sans lesquels il aurait connu davantage de jours et de nuits en cellule. On aurait voulu avoir l’opinion de notre représentant(e) à la Présidentielle sur ce qui s’est vraisemblablement passé dans la fameuse chambre du Sofitel vu que le Procureur de New York affirme qu’il y a bien eu agression sexuelle. Et, bien malgré moi, comme j’ai causé ma perte, j’aurais causé celle de mon camp, car une part non négligeable de l’électorat prêt à voter contre notre principal adversaire (et qui fait gagner) aurait été mal à l’aise. Cela est si évident…
Mais je ne m’appelle pas Strauss-Kahn Dominique. Je ne suis pas SKD. Je ne suis pas du PS. Je n’y peux rien. Comme le vrai SKD s’est fait lamentablement piégé par ses travers entretenus et qu’il ne s’en est rendu compte que quand le guet-apens s’était refermé, il va selon toute vraisemblance vouloir être présent au milieu des siens pour jouer à celui qui ne se dégonfle pas. Et il tombera dans un autre piège : celui que lui tend le mirage de sa suffisance…

Raymond Lauret

PS

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