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22 juillet 2004
“Tirer dans le même sens”, “parler d’une même voix”, “condamnés à être unis”, etc, etc... Les mots n’ont pas manqué depuis l’annonce le 14 juillet des préconisations de la Commission européenne pour appeler à l’union la plus large à La Réunion autour de la canne et du sucre. Le fait est que quarante huit heures après l’annonce du projet, une réunion se tenait permettant à la presse d’annoncer, le lendemain, que “les acteurs de la filière canne affichent une belle unité” ou encore “une seule voix pour le sucre”.
Un constat, lourd de signification et de conséquences, cependant s’impose : “Tout le monde était là (...) tous les syndicats représentant les planteurs, les usiniers, les industriels du rhum, de la bagasse...”. “Tout le monde”, sauf... les salariés, ceux des champs qui défrichent, labourent, plantent, coupent et récoltent la canne, ceux des usines sucrières sans lesquels ces dernières ne peuvent fonctionner, ainsi que leurs syndicats représentatifs.
Voilà donc une unité qui débute par une exclusion ! À moins de considérer que les employeurs sont représentatifs des intérêts de “leurs” salariés, comme jadis d’ailleurs les usiniers et une poignée de gros planteurs se prétendaient représentatifs des petits et moyens planteurs et de toute la profession : on en connaît les résultats !
Cette exclusion - il n’y a pas d’autre mot - pose problème car, à travers les salariés de la production cannière, sucrière et rhumière, c’est bien l’ensemble des salariés de La Réunion - en emploi et sans emploi - qui se sont écartés d’un débat pourtant capital, et donc d’une action “unitaire” déterminante pour le pays tout entier. Qu’on le veuille ou non, leur absence sera utilisée par l’extérieur contre la cause défendue et en définitive contre La Réunion elle-même.
Les salariés de l’usine du Gol, en grève, dans des conditions difficiles, depuis ce lundi, ont au moins un mérite qu’il faut souligner, celui d’avoir rappelé aux uns et aux autres l’existence de ce “monde” salarié de la canne, du sucre et autres produits dérivés ; un “monde” sans lequel la canne ne peut pas vivre.
Peut-on imaginer une quelconque union autour de la canne et du sucre si les intérêts d’un seul des acteurs de cette filière n’est pas pris en compte ? À plus forte raison si ces acteurs sont tenus à l’écart, pour quantité négligeable. Comment, sur ce plan, ne pas relever les propos méprisants tenus lundi matin sur les ondes de RFO par le responsable de l’usine du Gol et son attitude arrogante affichée depuis face aux revendications posées par les salariés avec lesquels il n’entend même pas discuter ? Comment ne pas mentionner également les propos de ceux qui, dès une grève des travailleurs, crient à la prise d’otage alors qu’eux-mêmes n’hésitent pas à barrer les routes, bloquer la circulation ?
Comment peut-on raisonnablement penser que les autres catégories de travailleurs pourraient ne pas se sentir concernés si, d’aventure, les salariés de la canne et du sucre, leurs organisations syndicales continuaient d’être écartés, exclus ? Comment peut-on imaginer que les salariés qui “touchent” de près ou de loin la canne et le sucre, notamment les salariés des transports, ceux des ports et docks, puissent ne pas se sentir concernés dans une telle hypothèse ? Comment cela serait-il possible lorsque eux-mêmes sont victimes dans leur entreprise de ce même ostracisme ou lorsque, dès qu’ils se mettent en grève pour leurs revendications, ils sont accusés (souvent par les mêmes) de “prendre en otage” l’économie de La Réunion ?
D’autant plus que cette exclusion s’inscrit parfaitement dans l’air du temps mais surtout dans la politique suivie depuis ces dernières années, et aujourd’hui plus qu’hier, visant à écarter les travailleurs et leurs syndicats pour mettre en place une politique que chacun aujourd’hui reconnaît “antisociale”.
Ajoutée à cela l’expérience de passé : les travailleurs de Beaufonds qui ont connu le même patron que celui du Gol savent d’expérience toute l’attention que ce dernier leur a portée ; ils peuvent en attester (et ils devraient d’ailleurs le faire par le biais des courriers de lecteurs).
Dès lors, le conflit du Gol, du fait du contexte dans lequel il se déroule, prend un caractère tout à fait particulier : c’est en effet selon ce qui s’y passera et selon l’attitude de l’usinier face à des travailleurs qui posent de vrais problèmes que chacun à La Réunion, les travailleurs les premiers, seront à même d’apprécier les appels à “l’union sacrée”, notamment ceux du patron du Gol, qui se veut porte-drapeau des industriels et de La Réunion toute entière.
Une chose en tout cas est sûre : la bataille de la canne et du sucre ne pourra être gagnée sans l’apport des travailleurs salariés, ceux des usines, ceux des champs, ceux des autres entreprises et par conséquent de leurs organisations syndicales représentatives. Et, à plus forte raison, contre ces travailleurs et contre leurs intérêts.
Sur ce plan, Jean-Yves Minatchy n’a pas tout à fait tort lorsque, évoquant la compensation annoncée par Bruxelles, il pose la question : “mais cet argent sera-il à la disposition des planteurs ou est-elle destinée à l’ensemble de la filière, industriels compris ?” Le pire en effet serait que petits planteurs et salariés de la filière soient utilisés comme masse de manœuvre et sacrifiés pour servir les intérêts de quelques-uns qui, eux, ont traversé toutes les crises en grossissant. N’est-ce pas justement ce qui s’est passé jusqu’ici ?
Mais là n’est pas la seule question.
En tout cas, les travailleurs du Gol en grève ont raison. Ils doivent être encouragés et soutenus. Car, par leur action, ils posent les conditions pour une défense efficace des intérêts de la canne et du sucre à La Réunion. Et au-delà, de La Réunion.
Georges-Marie Lépinay
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