Respect d’autrui

27 avril 2006

Les leçons que nous devons tous retirer de la lutte des travailleurs au port, c’est que la détermination et surtout la solidarité a fini par payer.
Vous savez que dans toute entreprise et pour n’importe quel syndicat, le dialogue est primordial. Encore faut-il que, pour ce faire, que l’on soit au moins à 2 (les représentants du personnel et la Direction de l’entreprise).
Le sujet du débat au port était : Le comportement irresponsable d’une personne face aux autres travailleurs. Elle n’est pas très loin l’époque où dans une filiale d’une multinationale à La Réunion, un cadre, venu d’Afrique, avait face aux ouvriers Réunionnais un comportement indigne. Par exemple, il criait, fort en gueule qu’il était, que : "Ici le chef c’est moi.... Je vous ferai marcher à coup de pieds au c... comme je le faisais en Afrique... Vous êtes tous des incapables... etc, etc ..."
Alors un jour, avec les travailleurs tous unis, nous avons demandé des comptes à la Direction afin que cesse le comportement de ce monsieur et surtout nous avons exigé le départ de ce dernier, car nous estimions qu’il n’avait pas sa place à La Réunion, vu ses réactions et ses sautes d’humeurs. Dans un premier temps, la Direction a joué la montre, le temps soi-disant d’en parler avec sa hiérarchie en Métropole et nous avons, dans la foulée, tenu une réunion du Comité d’entreprise. Le temps jouant en sa faveur, ce cadre qui, semble-t-il, était soutenu par ses pairs, continuait à harceler le personnel. Nouvelle alerte à la Direction qui, malgré un préavis de grève, ne voulait rien entendre, et comme on dit qu’il n’est de pire sourd que celui qui ne veut rien entendre, l’action était déclenchée. La grève a duré quelques jours et nous, tous unis et solidaires, nous avions fini par obtenir gain de cause, c’est-à-dire le départ de ce cadre.
Vous savez que pour un travailleur, une grève n’est pas une fin en soi, et que c’est l’ultime recours face à l’intransigeance du patron. D’autres personnes et il y en aura toujours, crieront au scandale quand les travailleurs sont en grève sous prétexte qu’elles sont pénalisées. Mais ont-elles toutes les données du problème en main quand on accuse les travailleurs d’être la cause de tous les maux ? La Direction de l’entreprise n’a-t-elle pas sa part de responsabilité quand elle refuse le dialogue, pour finir par accepter, après des jours de grève, des solutions qui ramènent la sérénité dans l’entreprise ? En tout cas, c’est une belle leçon que nous ont donné les travailleurs portuaires.

Claude


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus