
C’était un 30 juin
30 juin, par1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
26 mai 2003
De nombreux économistes et experts [1] démontrent que pour financer les retraites dans les 40 ans à venir, l’allongement de la durée de cotisation n’est pas la meilleure solution. Au lieu de les traiter d’ignorants, pourquoi le gouvernement et les médias ne leur donnent-ils pas un temps d’antenne pour exposer leurs propositions ?…
Un véritable débat démocratique pourrait alors avoir lieu ! Ainsi, toutes les données seraient mises sur la place publique. Les avantages et les inconvénients de chaque solution apparaîtraient clairement. La démocratie viendrait enfin mettre un terme à cette formidable campagne de désinformation et de publicité sur le thème unique du vieillissement de la population. Au lieu de cela, le gouvernement tente de faire passer en force une réforme fondée davantage sur un parti-pris idéologique que sur la réalité des contraintes économiques. Ceci mérite plus amples explications.
Le néolibéralisme, idéologie qui guide les pratiques de l’aile droite de la social-démocratie et du gouvernement actuel, porte un nom anodin : "consensus de Washington" [2] . Il s’agit d’un ensemble d’accords informels, de gentleman agreements, conclus tout au long des années quatre vingt et quatre vingt dix, entre les principales firmes transcontinentales, les plus grandes banques, des responsables politiques et les organismes financiers internationaux (Banque mondiale, Fonds monétaire international, etc). Ses principes fondateurs sont applicables à n’importe quel coin du monde. Ils visent à obtenir - le plus rapidement possible - la liquidation de toute instance régulatrice, étatique ou non (systèmes de protection sociale, de retraite, services publics…), la libéralisation la plus totale de tous les marchés selon leur dogme suprême : "le marché régulerait tout". Bref, "le consensus de Washington" vise à la privatisation du monde. Il comprend 10 articles, qui ressemblent à s’y méprendre au train de réformes de régression sociale que le gouvernement tente de mettre en place, de l’éducation aux retraites.
Pour plus de détails, reportez-vous aux pages 64 et 65 de l’ouvrage de Jean Ziegler, attaché à l’ONU : "Les maîtres du monde et ceux qui leur résistent" (Fayard).
Plus amusante, la revue britannique "The economist" précise avec beaucoup d’ironie : « Les alter-mondialistes tiennent le consensus de Washington pour une conspiration destinée à enrichir les banquiers. Ils n’ont pas tout à fait tort » [3] . Il ne faut donc pas s’étonner si cette réforme des retraites - inspirée des mêmes dogmes idéologiques - ne réjouit que le MEDEF et ses alliés. Mais les autres solutions sont-elles crédibles et adaptées à la concurrence internationale ?
L’une des autres solutions consiste à mieux répartir la richesse nationale produite par tous. Selon le COR (Conseil d’orientation des retraites) et toutes les autres études, le coût supplémentaire des retraites à l’échéance 2040 est évalué à 6% du PIB (produit intérieur brut), soit 0,15% par an (le PIB étant le total des richesses produites dans le pays). C’est moins que pendant les 40 années qui viennent de s’écouler, puisque la part de PIB consacrée aux retraites était de 5% au début des années 60 pour passer à 12,3% aujourd’hui. Soit plus de 7 point de plus.
Quand on sait que le PIB a progressé de 2% par an en moyenne sur la durée du siècle dernier, même si l’on prend une hypothèse basse de 1,5%, il resterait 1,35% des richesses produites pour augmenter les salaires, développer les services publics… Ces chiffres sont à mettre en relation avec les 9% de PIB qui, ces 20 dernières années, sous la pression du chômage, la précarité et la rigueur salariale, sont passés des poches du monde du travail à celles des milieux d’affaires et financiers, autrement dit, des capitalistes [4].
Enfin, une autre solution, qui allierait un meilleur partage des richesses et jouerait sur l’augmentant des cotisations, permettrait un effort partagé entre le monde du travail et le patronat. Sous l’angle strictement comptable, le COR précise que pour équilibrer les régimes de retraite par répartition à l’échéance 2040, il faudrait augmenter les cotisations de 15%. Cela ne représenterait que 0,37% par an pour les salariés et les patrons réunis.
Cette solution permettrait de mettre en synergie de façon équitable le montant de la participation patronale et salariale selon la conjoncture. Les profits et les gains de productivité seraient mieux partagés, alors que dans le projet du gouvernement, rien n’est redistribué, les capitaux sont accumulés ; de plus, les retraites complémentaires alimenteront la bulle financière, à la merci d’un crash boursier, qui peut à tout moment réduire à néant en quelques secondes les efforts de toute une génération.
Bref, nous comprenons qu’il est du rôle du patronat de défendre ses intérêts, mais il est aussi du devoir du gouvernement de défendre l’intérêt général. Or nous avons l’impression d’être dirigés par une officine du MEDEF obéissant aux dogmes du consensus de Washington, dont l’application a déjà ruiné l’Argentine et étend la misère sur la planète. Cette nouvelle forme d’intégrisme économique, qui pousse le sectarisme à insulter - en les traitant d’ignorants - ceux qui résistent à leurs croyances, porte gravement atteinte à la démocratie.
Quant à l’argumentaire du patronat invoquant la faillite, le chantage à la délocalisation et la perte de compétitivité, il ne résiste pas à l’analyse des faits. Il suffirait de publier les bénéfices des plus grandes transnationales françaises, de mettre toutes les cartes sur la table, le montant de leurs prélèvements sociaux et fiscaux au regard de leur train de vie ainsi que les sommes détournées dans les paradis fiscaux pour démontrer qu’il s’agit d’une gigantesque mystification.
Les bénéfices annuels de l’entreprise Total dépassent le budget de la Sécurité sociale. Loréal, qui gagnait 1 SMIC toutes les heures au début des années 60, réalise un SMIC toutes les trois secondes. Etc…
De plus, l’Histoire, qui a cette vertu, « d’être le moyen le moins incertain pour comprendre le contemporain », rappelle qu’il y a plus d’un siècle, quand les luttes sociales se multipliaient pour mettre fin au travail des enfants dans les mines et les usines, la presse patronale tenait déjà les même propos que Monsieur Sellières au soir de la grève du 13 mai 2003… Prendre une part des profits pour améliorer les conditions de vie et de travail de ceux qui les ont produit était déjà un sacrilège !
Est-ce pour cette raison que le gouvernement fait peser sur les seuls salariés le financement des retraites ?
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