
Kèl volonté zénéral ! In pé la boir kossa !
30 juin, parMézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
14 janvier 2020, par
Plus on s’informe sur la réforme des retraites du gouvernement, plus on a du mal à comprendre les objectifs et la finalité. Pourtant au départ, la finalité du projet paraissait claire. Il s’agissait de réformer l’ensemble du système afin de le rendre plus universel, plus simple, plus juste et plus équilibré, où « un euro cotisé doit donner les mêmes droits pour tous quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé ». Le tout sans toucher ni à l’âge de la retraite (62 ans), ni « au niveau des pensions ».
Mais déjà la formule paraissait trop simple pour n’être pas simpliste. Comment appliquer un système unique, dit universel, à des situations diverses, à des situations de plus en plus inégales… Si on tient compte de la disparité d’espérance de vie entre un cadre supérieur et un ouvrier ‒ six ans de plus en faveur du premier ‒ un euro cotisé par le second ouvrira en réalité des droits cumulés moindres qu’un euro cotisé par le premier. « Si l’on souhaite vraiment bâtir un système égalitaire, il devrait se fonder sur la durée de la retraite », note justement le politologue Alain Policar (Cf. Libération, 25/12/2019). Exit donc une réforme plus juste.
Pas plus simple non plus. La nécessaire prise en compte des spécificités de certains métiers ‒ militaires, policiers, surveillants de l’administration pénitentiaire, personnels navigants du transport aérien, etc. ‒ vendue par l’exécutif comme une concession aux grévistes comme une preuve de sa souplesse, ne donne pas l’impression de simplicité, de clarté et d’universalité. Tout en défendant la fin des régimes spéciaux, Emmanuel Macron ne s’y trompait pas en disant, à Rodez au début du mois d’octobre : « Si je commence à dire on garde un régime spécial pour l’un, ça va tomber comme des dominos ! (…) On va refaire nos régimes spéciaux. En deux trois mouvements, on y est, Non ». En réalité, nous aurons un système encore plus complexe bourré d’exceptions, avec des points supplémentaires, parfois des points « bonifiés », d’autres fois des points en moins, voire des malus, etc. (Cf, Frédéric Boccara, site PCF, 09/10/2019).
Et que dire du retour du débat financier avec un système-pivot ou âge d’équilibre fixé à 64 ans pour inciter les salariés à travailler plus longtemps, selon les mots mêmes du Premier ministre (devant le CESE, le 11/12/2019). Pourtant, au départ le Président avait promis qu’il n’y aura pas de nouvelles mesures d’âge ou nouvelles incitations à travailler plus longtemps. Après le G7 de Biarritz, il a déclaré en direct sur France 2, le lundi 28 août 2019, a même indiqué « préférer qu’on trouve un accord sur la durée de cotisation plutôt que sur l’âge ». Mais depuis l’intervention du premier Ministre du 11 décembre, on ne parle que du problème financier et de l’âge-pivot, au grand dam de certains promoteurs du système universel. Après le 38e jour de mobilisation contre la réforme et un bras de fer d’un mois avec la CFDT, syndicat dit réformiste, sur l’âge-pivot, le chef du gouvernement propose, dans un courrier adressé le samedi 11 janvier aux organisations syndicales et patronales, le retrait provisoire de l’âge pivot à 64 ans tout en conservant le principe d’un âge d’équilibre (Le Figaro/AFP, 11/01/2020). Une entourloupe ?
Une réelle avancée, disent certains ? C’est certainement un pas en direction de la CFDT, tout en restant dans la logique de travailler plus longtemps pour assurer l’équilibre du système de retraites, puisque le gouvernement refuse la proposition du Conseil d’orientation des retraites (COR) d’augmenter les cotisations de 1 % afin de rétablir l’équilibre des comptes. C’est cette injonction à travailler toujours plus, toujours plus tard et toujours plus longtemps qui est contestable. C’est le temps du travail sans fin où « le sens de la retraite se trouve alors intégralement inversé. Au lieu de permettre de se retirer du jeu, d’inventer un nouveau rapport au travail, au temps ou à la vie en générale, elle intensifie le jeu de la compétition mondiale sur le marché », écrit la philosophe Barbara Stiegler (Libération, 20/12/2019).
Tout projet de vie qui favorise une façon de vivre en commun où s’équilibre le travail, les engagements familiaux, associatifs et politiques, le repos, la détente, la gratuité, est donc rendu impossible. On oublie que le travail est avant tout pour l’homme et non l’homme pour le travail. Et la souffrance au travail dont personne ne parle au gouvernement ! Et pourtant, on connaît bien l’ampleur : 40 % des ouvriers et des employés disent que « le travail délabre », selon une enquête de la CFDT (Cf. Dominique Méda, Revue des deux Mondes, 15/09/2017)
Pas un mot non plus entre cette réforme des retraites et la transition écologique, la grande question du XXIe siècle, comme si il n’y a aucun rapport sur ces deux questions. On sait pourtant qu’une bonne partie de la consommation d’énergie actuelle est associée au travail. C’est dire que la question du travail occupera une place centrale dans cette transition écologique, dans cette réorientation de nos modèles de production et de consommation, que nous devons opérer. Dans cette perspective, est-ce que travailler plus longtemps en consommant plus d’énergie et en émettant davantage de gaz à effet de serre est compatible avec le changement de paradigme qu’exige l’impératif d’une transition écologique ? Plutôt que travailler plus, pour gagner plus, polluer plus, stresser plus, ne faut-il pas plutôt apprendre à travailler moins, consommer moins et vivre mieux. Il manque à ce gouvernement, nous semble-t-il, un projet de société qui articule temps de travail, temps de repos, retraite, transition écologique et transition numérique.
Reynolds Michel
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