Route du littoral : un éboulement qui tombe à « PIG »

7 mars 2016, par Courrier des lecteurs de Témoignages

Didier Robert a arrêté le chantier du tram-train : voilà le résultat.

Heureusement ce fut sans gravité. Les automobilistes ont encore une fois été efficacement protégés de cet éboulement par les fosses, filets et gabions le mercredi 02/03/2016 vers 15H00. L’essentiel des 100 tonnes est tombé dans le piège en pied de falaise à l’écart de la voie. Interdite côté montagne (2 roches massives avaient franchi les gabions), on peut se réjouir que la circulation ait pu être maintenue côté mer (ralentie toutefois par un accrochage) mais seulement jusqu’à 18h00.

La Région s’est empressée de dramatiser l’événement en décidant la fermeture totale des quatre voies. Son représentant, Dominique Foumel, reportait même à lundi la réouverture partielle en mode basculé. Notre sécurité d’abord. Mais dès le soir même, sans vergogne, les promoteurs de la route en mer ont exploité politiquement « l’éboulis ». Ils ont surfé sur l’émotion d’une fermeture de route à durée « indéterminée ».

Un véritable matraquage médiatique pour la NRL :

- Le soir même sur Réunion 1re, Jean-Marc Collienne, sans recul journalistique, vantait un prétendu moindre coût d’entretien des futurs acropodes de la NRL en forçant celui des tétrapodes actuels. La désinformation est allée jusqu’à masquer au public les surcoûts et retards importants dus aux études et matériaux insuffisants et à promettre la NRL encore pour 2020.

- Sur Antenne Réunion Dominique Foumel aurait suggéré à l’opinion que les opposants aux carrières retardaient l’accès aux matériaux de la NRL et donc la solution au danger actuel. Inqualifiable…

- L’ineffable Roland Lambert, en service commandé payé par la Région, fut même invité dès le lendemain matin sur « Réunion Première Radio » par Claude Montanet pour dire tout le bien de la NRL comme « Président de l’association contre les embouteillages »… sans contradicteur.

Le terrain ainsi préparé, le préfet, prétextant la protection de la population et surfant à son tour sur l’émotion, va-t-il prendre un arrêté de PIG (Projet d’Intérêt Général) ? Va-t-il de façon autoritaire et antidémocratique, forcer de cette façon les communes de la Possession et de Saint-Leu à modifier leur PLU pour ouvrir les carrières des Lataniers et de Bois Blanc contre l’avis des Réunionnais et riverains ? La SCPR aurait d’ailleurs déjà anticipé ce PIG en déposant une demande de permis de carrière à Saint-Leu, pourtant refusé aujourd’hui. On est tenté de craindre que l’Etat, la Région, Bouygues et Vinci aient concocté un tel scénario en « missouk »…

Cet éboulis tomberait alors à pic… pardon à « PIG ».

Manipuler une opinion sous le coup de l’émotion par une telle mise en scène est honteux ! Gageons que La Réunion ne se laissera pas duper par ces manœuvres grossières. S’il faut une solution à la route actuelle, elle doit être terrestre, moins chère et plus respectueuse de l’environnement et non conçue dans la mer à la mesure de l’appétit des multinationales du BTP, Bouygues et Vinci, toujours en quête de chiffres et de références mondiales.

Il faut le répéter : la sécurité des usagers aurait été assurée depuis longtemps si la solution terrestre tunnels et/ou mixte, avait été adoptée sous Pierre Lagourgue dès 1990 ou si les amis de Didier Robert n’avaient pas condamné le Tram-train en 2010 et fait annuler les accords de Matignon par calcul politicien. La circulation n’aurait pas été coupée. Mais avec une route en mer, elle le sera une fois exposée aux risques marins océaniques sur des fonds peu connus et instables…

L’alternative terrestre est encore possible avec les ouvrages en cours !

Le président, Bruny Payet
Alternative Transport Réunion (ATR-Fnaut)

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