Route en corniche, catastrophe naturelle cherche collectivité d’accueil

27 avril 2006

Depuis 2003, la décentralisation phase II ( phase II de la liquéfaction de l’État) dénoncée et combattue par "Fonction publique 974", a avancé à grands pas et les conséquences commencent à être visibles.
Tout le monde, par exemple, a pu se rendre compte de la gestion désastreuse de la crise sanitaire liée au chikungunya, liée non à l’incompétence des uns ou des autres mais à la déstructuration voulue et organisée des administrations garantes de notre santé publique : celui qui constate n’a pas les compétences pour agir, celui qui a les compétences n’a pas les moyens, etc...
La dernière tragédie de la route en corniche, à travers les récentes déclarations qu’elle inspire aux différentes collectivités, en est une nouvelle illustration.
En effet, il apparaît très clairement que l’État veut se défausser de la route la plus dangereuse (et surtout la plus coûteuse) de France en refilant le mistigri à la Région ;
L’État, comme toujours, aura réussi à faire assumer les conséquences de ses choix passés par une autre collectivité : ce ne sera plus à l’ensemble de la Nation de payer mais aux seuls habitants de la Région Réunion (que ce soit pour financer l’actuelle route ou la construction d’une solution alternative). Il n’est même pas exclu qu’un jour un péage soit imposé aux usagers (la loi le permet).
Les privilèges pourtant abolis la nuit du 4 août n’ont pas disparu. Ils ont simplement été inversés puisqu’on demande maintenant aux Réunionnais non seulement de payer l’impôt du sang pour avoir le droit de circuler sur la route en corniche, mais encore de payer de leur poche ce privilège douteux.
Nous avons, hélas, bien vu récemment Gaz de France (qui, je l’espère aura la décence de changer de nom) afficher des bénéfices incroyables, demander (et surtout obtenir) du gouvernement l’autorisation d’augmenter ses tarifs.
Dans un tel contexte, "FP 974" continuera à assurer une veille attentive et à défendre le principe des services publics, non dans l’intérêt exclusif des agents, mais des usagers de ceux-ci... c’est-à-dire de nous tous.

William Spinel,
président de "Fonctions Publiques 974"


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