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Depuis 20 ans, ce sont plus de 10.000 appels téléphoniques qui ont été effectués par des personnes en souffrance psychique aiguë. Ce sont plus de 10.000 personnes qui, en composant le 0262 25 83 05, ont trouvé, à l’autre bout du fil, quelqu’un qui les a écoutées, dans le plus total anonymat et le plus grand respect de leur individualité.
Pour que ces écoutes soient possibles, il a fallu que des dizaines de bénévoles se relaient, 24 heures sur 24 , 7 jours sur 7... tout au long de l’année.
SOS Solitude a été créée pour tenter de combler le vide de la solitude qui assaille bien des personnes au cours de leur vie. Le deuil d’un être cher, la rupture avec un conjoint, la perte d’un emploi, la maladie, le sentiment d’être seul face à l’adversité, sans aucune aide, sans personne à qui se confier.
Ceux qui souffrent de la vie ne voient bien souvent qu’une issue : la mort !

Faire diminuer le nombre des suicides

On parle peu du suicide en France. C’est un sujet tabou. Ainsi, des mesures et des moyens financiers et humains très importants sont déployés pour tenter de diminuer le nombre des morts sur les routes. Mais aucune mesure n’est prise pour tenter de faire diminuer le nombre des suicides. Or, les chiffres sont éloquents : 6.000 tués par accidents sur les routes et 12.000 suicides aboutis ; par an ! Le nombre des tentatives de suicides donne lui aussi le vertige : plus de 160.000 en 2003. On peut noter que ce chiffre est en augmentation de 64% par rapport aux données de 1994.
Contrairement à des idées reçues, les hommes se suicident plus que les femmes : 8.200 hommes et 3.200 femmes ; les employés et les travailleurs se suicident plus que les cadres ; les agriculteurs se suicident plus que les travailleurs du tertiaire.
La situation matrimoniale également est un révélateur : 1/4 des suicidés sont des veufs ou des veuves, 1/5 sont des divorcé(e)s ou des séparé(e)s, 1/10 vivaient en couple.
C’est dire combien la solitude engendre la détresse et la souffrance.
Et, pour terminer ces affligeantes statistiques, il convient de prendre en compte que la France vient en seconde position du palmarès mondial, juste derrière la Russie !
Il est encore pertinent de constater que les tentatives de suicides sont en hausse constante dans la tranche d’âge des 15 à 24 ans, avec 60.000 tentatives recensées. Soit 20.000 de plus qu’en 1980. Il est vrai que les perspectives d’avenir offertes à la jeunesse sont loin d’être réjouissantes. Selon une étude de l’INSERM, en 1999, 7% des ados entre 11 et 19 ans ont effectué une tentative de suicide (TS) ; et 30% ont évoqué des idées suicidaires ! Faut-il dès lors s’étonner que nos jeunes circulent "à tombeau ouvert", sans casque ou sans ceinture, sans lumière ou sans permis ? Affronter la mort leur paraît moins risqué que d’affronter la vie.

Que se passe-t-il en cas d’appel ?

Face à ces situations de solitude entraînant le stress et l’angoisse, il n’existe que des associations, à but non lucratif, œuvrant avec leurs seuls moyens dérisoires et leur bonne volonté...
Que se passe-t-il quand une personne en grande souffrance appelle SOS Solitude en composant le 0262.25.83.05 ? Dans un premier temps, son appel aboutit à un petit appareil électronique qui, dans un second temps, transmet la communication vers le poste téléphonique d’un "écoutant".
Afin de permettre cette transmission, l’écoutant a effectué une opération simple sur son propre clavier de téléphone, opération qui lui permet de recevoir, à son domicile, les appels effectués par le 0262.25.83.05. Il en résulte que ni l’appelant, ni l’écoutant, même s’ils disposent d’un écran affichant le numéro composé, ne verra autre chose que le n° de SOS Solitude...
L’anonymat de l’un comme de l’autre est totalement préservé. Ainsi, dans la plus complète confidentialité, l’appelant peut déverser dans une oreille attentive tout ce qu’il ressent, tout ce qui lui pèse. Il peut tout dire : il ne sera jamais jugé.
Mais les écoutants ne sont pas là pour donner des conseils : ils ne sont pas qualifiés... tout au plus, dans certains cas, peuvent-ils indiquer des services officiels (quand ils existent) ou associatifs qui seront plus qualifiés pour apporter une aide matérielle ou morale.

SOS Solitude recrute des écoutants...

Écouter la souffrance des autres n’est pas une sinécure. L’association a besoin de renouveler ses écoutants qui, pour des raisons diverses, ne peuvent plus assurer des veilles téléphoniques. Une formation à la fonction d’écoutants sera organisée dans les semaines qui viennent, répartie sur deux sessions d’environ 3 heures chacune.
La première session est consacrée à la présentation des objectifs de l’association, des engagements du respect de l’anonymat et de la confidentialité, de consacrer quelques heures à la prise de la veille téléphonique, tout en sachant que si un imprévu survenait, il est toujours possible de demander à un autre écoutant de prendre en charge la période de veille. La seconde session est consacrée à l’apprentissage des techniques de base nécessaires à une écoute non-directive, emphatique et neutre.
Être "écoutant", c’est aussi s’engager à remplir une fiche d’écoute qui, centralisée avec les fiches des autres écoutants, permettra d’établir les statistiques de l’ensemble des écoutes. Enfin, être "écoutant" c’est s’engager à participer, tous les deux mois, à la réunion de l’ensemble des écoutants où l’on peut conforter la qualité de son écoute par une formation continue.
Pour être "écoutant" point n’est besoin d’avoir des diplômes... il suffit d’avoir du cœur.
Les candidatures sont reçues uniquement par téléphone en appelant au 0262.25.83.05.

S.O.S. Solitude