Sauvons les riches !

3 octobre 2009

Dans toutes les églises de l’île et de métropole, à la deuxième lecture, il y a cette interpellation de Saint Jacques, chapitre 5.1-6 :
« ÉCOUTEZ-MOI, vous, les gens riches : pleurez, lamentez-vous, car des malheurs vous attendent. Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés des mites, votre or et votre argent sont rouillés. Cette rouille vous accusera, elle dévorera vos chairs comme un feu.
Vous avez amassé de l’argent, alors que nous sommes dans les derniers temps ! Des travailleurs ont moissonné vos terres et vous ne les avez pas payés ; leur salaire crie vengeance, et les revendications des moissonneurs sont arrivées aux oreilles du Seigneur de l’univers.
Vous avez recherché sur terre le plaisir et le luxe, et vous avez fait bombance pendant qu’on massacrait des gens. Vous avez condamné le juste et vous l’avez tué, sans qu’il vous résiste ».

On ne peut être plus clair. 2.000 ans après, en 2004 exactement, je lis dans l’article 3 de la Constitution Européenne, qui dit :
1. "L’Union promeut le progrès scientifique et technique. Elle combat l’exclusion sociale et les discriminations, et promeut la cohésion économique, sociale et territoriale, et la solidarité entre les États membres. Elle respecte la richesse de sa diversité culturelle et linguistique, et veille à la sauvegarde et au développement du patrimoine culturel européen".
2. "Dans ses relations avec le reste du monde, l’Union affirme et promeut ses valeurs et ses intérêts. Elle contribue à la paix, à la sécurité, au développement durable de la planète, à la solidarité et au respect mutuel entre les peuples, au commerce libre et équitable, à l’élimination de la pauvreté et à la protection des droits de l’homme, en particulier ceux de l’enfant, ainsi qu’au strict respect et au développement du droit international, notamment au respect des principes de la charte des Nations-Unies.
3. L’Union poursuit ses objectifs par des moyens appropriés, en fonction des compétences qui lui sont attribuées dans la Constitution".

Des femmes et des hommes, des enfants continuent à vivre au-dessous du seuil de pauvreté.
Oui, il existe encore des pauvres à La Réunion. Pire encore, il existe encore beaucoup plus de pauvres autour nous, et la précarité, hélas, se développe en temps de crise. Ouvrons les yeux : des enfants, des femmes et des hommes meurent tout près de chez nous. Regardons nos voisins les plus proches. Quand arriverons-nous à être des êtres humains avec un regard humain sur notre prochain ?
Quand l’ONU, l’UNESCO, l’Union européenne, le FMI feront-ils plus qu’ils n’en font pour que les économies mondialisées se réajustent les unes par rapport aux autres et que la misère s’atténue ?
Vous surprendrai-je si je vous criais : “Sauvons les riches” en demandant au Seigneur de nous sauver tous. Car tous nous sommes riches de nous-mêmes et imbus de nos richesses quand nous sommes encombrés de nous-mêmes. Nous n’arrivons plus à être disponibles pour écouter, pour partager, pour nous rencontrer et pour rechercher ensemble comment faire évoluer les systèmes que nous avons mis en place et qui engendrent de plus en plus de déprimés, de désespérés et d’irresponsables. À nous mettre des œillères, nous construisons des ghettos qui seront pris d’assaut demain par ceux qui n’ont pas les moyens de vivre. Les pauvres nous transfigurent. En cheminant avec eux, nous découvrons les vraies richesses des relations humaines ainsi que de nouvelles pistes d’action. Il y a tant à gagner avec ceux qui n’ont plus rien à perdre. Quand ils se mettent en route avec la responsabilité de leur destin, ils renversent les montagnes.

Marc Kichenapanaïdou

– ONU : Organisation des Nations Unies.
– UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture.
– FMI : Fonds Monétaire International.

Spécial 50 ans du PCR

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