Se rappeler le sacrifice historique de Hussein Ibn Abu Talib

15 mars 2004

De nombreux amis s’interrogent sur le chiisme, et sa différence avec le sunnisme. Notre propos est d’abord de dire qu’il s’agit de musulmans.
S’agissant des chiites, composant une relative minorité dans la communauté musulmane, nous avons voulu saisir la période de Moharram (premier mois du calendrier musulman), suivie actuellement avec ferveur par ceux qui se rappellent que le prophète de l’islam avait une famille et que cette dernière lui a été dévouée jusqu’au bout dans la défense des valeurs universelles prônées par l’Islam, telles que les droits humains. L’exemple du petit-fils du Prophète, Hussein Ibn Abu Talib, en est une illustration des plus marquantes. Nous le rappelons ici pour être mieux compris dans notre foi et dans la force qui nous anime et caractérise dans la dénonciation des injustices quotidiennes de ce monde où nous vivons tous.
Le chiisme est issu de l’attachement à la vérité. Il est en effet une obligation pour tout musulman de combattre l’injustice, quel qu’en soit le prix.
En islam, cette expression souligne l’horreur de la tyrannie, de l’injustice, de l’oppression et de la persécution, dans toutes leurs manifestations. D’ailleurs, l’islam engage les musulmans à se conformer au respect des droits fondamentaux en matière de participation politique, et de s’impliquer dans la gestion du gouvernement selon la volonté du peuple, pour le bien-être de l’ensemble de la société.
D’autre part, l’autoritarisme est regardé par l’Islam comme une forme de polythéisme, parce que les dictateurs et les tyrans tendent à s’octroyer les pouvoirs les plus divers et souvent évitent les ordonnances divines. Ce qui constitue une violation de la loi divine et une transgression sérieuse des ordonnances de Dieu édictées pour lutter contre l’injustice et les violations des droits humains tels qu’ils sont garantis par l’Islam.

Après l’assassinat d’Ali Ibn Abu Talib, véritable successeur du Prophète (rappelez-vous Gadir-e-Khum, où devant 140.000 fidèles, le Prophète, en soulevant Ali au-dessus de lui au point d’avoir les bras tendus à craquer, avait annoncé, lors de son dernier pélerinage : "Après moi, vous suivrez Ali…"), l’autorité suprême fut usurpée par les Ommeyades qui avaient transformé l’Etat en une entreprise privée de famille exerçant un pouvoir absolu et négligeant la volonté du peuple. En leur temps, les Ommeyades ont ainsi montré un exemple d’abus inadmissible en ignorant les limitations sur l’abus de la puissance et le sens de la responsabilité que l’Islam a toujours prescrits.
Hussein Ibn Ali Ibn Abu Talib (Ibn signifiant "fils de"), petit-fils du Prophète Mohammed par sa fille Fatema, et fils d’Ali connaissait parfaitement la jurisprudence de la religion fondée par son grand-père et qu’il était chargé de perpétuer d’ailleurs contre vents et marées. Hussein était également renommé pour sa piété certes mais aussi pour l’importance qu’il accordait aux préceptes de l’Islam notamment en matières sociale et politique, tels qu’ils lui ont été enseignés par son grand-père et particulièrement par son père Ali qui était une référence exceptionnelle en la matière. Ce dernier était en effet connu pour sa contribution à la défense de l’islam, aussi bien que pour son absence de crainte de ses adversaires que pour sa bravoure lorsqu’il convenait de servir la foi .
En raison des qualités de Hussein et de son niveau élevé d’expertise en islam, et parce que la règle des Ommeyades s’était transformée en violation des principes fondamentaux de l’islam (prostitutions, orgies, abus d’alcool, absence de justice, discrimination et favoritisme, monopolisation des pouvoirs, appropriation indue des biens publics…), de nombreux musulmans mécontents sont venus se joindre à Hussein, l’invitant à les mener à la révolte contre l’Ommeyade Yazid Ibn Ma’awiyah.

Il faut déjà savoir que Ma’awiyah avait en son temps tenté de renverser le père de Hussein, Ali, et n’y était parvenu qu’après l’avoir fait assassiner. Il l’a ensuite transmis à Yazid à la fin du du 7ème siècle. Ce dernier était un être impitoyable et traitait durement ceux qui s’opposaient à lui, particulièrement ceux de la famille d’Ali, et donc les descendants du Prophète. C’était d’ailleurs le seul moyen de s’approprier un pouvoir qui ne pouvait lui revenir, n’en ayant ni la capacité ni la légitimité. Et Hussein était le symbole de tous les obstacles dont les Ommeyades ne pouvaient faire l’économie s’ils voulaient perpétuer leur dictature.
Hussein est devenu une menace pour eux lorsque le peuple de l’Irak lui a écrit pour l’implorer de venir, lui promettant de se rassembler en masse autour de lui afin de chasser les Ommeyades de leur pays. L’Irak était aussi le territoire de son père, Ali, et les Irakiens y subissaient la persécution et observaient de graves détournements par le gouverneur Yazid.
Pour faire honneur à la parole donnée à son grand-père, conduit par sa piété et une extraordinaire croyance que l’islam et la tyrannie ne peuvent coexister, Hussein, dans un élan de générosité peu commun, souleva la bannière de la réforme, quitta Médine pour Kufa (Irak), accompagné d’environ 150 personnes, composées de parents et de défenseurs proches.
Et il réussira, à travers son sacrifice et celui de ses 72 compagnons, le tour de force de révéler à la face du monde qu’on peut perdre sa vie mais préserver sa dignité et conquérir une victoire sublime dont le souvenir ne se tarira jamais dans le cœur des peuples et servira d’exemple universel. Tout a été fait dans la manière, car face à une armée de 4.000 soldats bien nourris, bien armés et fortement payés, quelle chance pouvaient avoir 72 personnes affamées et assoiffées depuis des jours, seulement animées de l’innocence et de la foi en la justice ?
Les troupes de Yazid ont entouré Hussein et ses humbles compagnons à un endroit appelé Karbala, leur bloquant l’accès à l’eau du fleuve voisin d’Euphrate.

Le plus extraordinaire chez Hussein, c’est que malgré l’absence de l’appui promis des Irakiens, ceux-là mêmes qui l’avaient appelé à leur secours, Hussein, dans un élan de générosité indescriptible, décidera de combattre jusqu’à la dernière goutte de sang et opté pour la bénédiction finale du martyr dans la bataille contre la tyrannie. Ses compagnons, qui ont également refusé de se rendre, et son entourage ont vaillament combattu jusqu’au bout, y compris les enfants et les femmes. Tous ont été brutalement massacrés et mutilés. Les survivants furent expédiés à Damas.
La plupart des musulmans observent cette tragédie comme une bataille symbolique de la vérité, valeur fondamentale de l’islam, contre la tyrannie et les transgressions en général, et les déviations accablantes de l’islam perpétrées par les Ommeyades.
Le sacrifice fait par Hussein inspire des musulmans à ce jour au point qu’ils sont prêts à donner leur vie pour combattre toutes les formes de tyrannies, de persécution et d’injustice - la vraie aintithèse de l’islam.

Zakir Houssen,
Le Port


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Messages

  • Je suis très toucher par cette histoire qui relate le courage de quelques personnes fasse à une armée pour revendiquer leurs droit et refuser d’accepter l’injustice quel bravour !
    Mais se qui me frappe aujourd’hui c’est est-ce que cela justifie que les chiites se mutiles epour comémorer cette turie est pourquoi dans les pays à majorités chiites cette se combat contre l’injustice ne se voit pas. Si le peuple est si fidèle pourquoi ne se dresse-t-il pas pour crier à l’injustice ex : Irak Iran à moin que l’on nous montre à la télévisions que se qu’ils veulent qu’on voit et que sa ne représente pas se qui passe rééllement dans ces pays.

    • bien sur on nous fait un lavage de cerveau son nous dit que ce qui les arrange les historiens et les journalistes ils ne font un malheuresement pour nous qui croirent tous ce que on nous dit


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