Sénatoriales : le cirque bat son plein

7 septembre 2004

Certes, La Réunion n’est pas concernée par les élections sénatoriales prochaines du 28 septembre. Nous avons déjà nos trois sénateurs. Il y a Mme Hoarau - dans la vie épouse de M. Élie Hoarau -, qui succède à Paul Vergès, lequel est député au Parlement européen aujourd’hui. Nous disposons aussi d’une dame respectable, sénatrice originaire de Cilaos et parfois “féale” de notre mandarin sudiste. Lequel, tout de même, tient sa maison sudiste et au-delà avec une main de fer dans un gant de velours. Et dire qu’il ne lui a manqué que 15 voix pour devenir sénateur de la République. Troisième larron, et celui-là est à géométrie variable - UMP ou UDF, cela dépend du vent parisien - le sénateur-maire de Saint-André. Voilà pour l’état des lieux de notre beau péï. Et donc, venons-en maintenant à cette consultation nationale.
Il ne faut certes pas oublier que le président du Sénat est le second personnage de l’État, dans le rang protocolaire. Nous avons d’ailleurs, il y a quelque temps, reçu la visite de M. Poncelet, tenant du titre et se représentant. La visite avait un caractère officiel mais on peut la qualifier sans exagération d’électoraliste.
Aujourd’hui, les longs couteaux sont tirés et c’est aussi feu a volonté entre ces “pères conscrits”. D’un côté, le compagnon Poncelet, vaguement UMP ; de l’autre, René Monory, originaire de la Vienne, créateur du Futuroscope et ancien ministre de l’Économie. D’ailleurs, quand il l’était (ministre), il avait l’habitude de stocker le carburant dans sa bonne ville de Loudun à chaque hausse du pétrole.
Quelle sera la position réelle du chef de l’État ? Le passé nous a appris que sa manière de soutenir valait parfois exécution du soutenu (exécution politique, s’entend). Le Sénat, ce fameux Sénat que de Gaulle voulait, suite à l’opposition de Monnerville, réduire à néant est tout de même un conglomérat de “vieilles barbes”. On ne parle pas des “sénatrices” bien sûr.
D’ailleurs, le sus-nommé Poncelet a diminué l’âge d’éligibilité au Sénat de la République (loi organique de 2003). Rajeunissement relatif, mais cela met un peu d’air dans la boutique. Que fera M. Villepin, ministre de l’Intérieur, dont le père est un sénateur des Français de l’Étranger (il y a en deux, des sénateurs) ?
La bataille va-t-elle se gagner à droite, au centre ou au centre-droit ? Toute la question est là. En tout cas, la dite bataille ne peut se gagner à gauche. Mais pour qui voteront les sénateurs socialistes et ceux du PCF ? Les mécanismes du Sénat sont tellement boueux qu’on peut s’attendre à tout. Les élus de gauche voteraient-ils à droite en fonction des promesses des uns et des autres, concernant par exemple les commissions les plus prestigieuses du Sénat (commission des lois, commission des finances, divers fromages de la République, etc.) ?
On cherche l’éthique dans tout cela. Sans vouloir polémiquer, on peut dire que l’élection des sénateurs par les grands électeurs est digne des mœurs du regretté Caligula.
Quant à ceux qui disent que le Sénat, la Chambre haute, passe après l’Assemblée nationale, ils ont raison, d’après la Constitution. Cependant, les commissions paritaires mixtes Palais Bourbon/Palais du Luxembourg sont parfois pleines de bon sens et, quand cela l’arrange, le gouvernement est disposé à reprendre à son compte un amendement sénatorial.
Voilà ce qu’on pouvait dire sur cette bataille “homérique”. Que le plus “meurtrier” l’emporte.

Cassandre


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