
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
14 avril 2003
N’en doutons plus, le projet de décentralisation annoncé par le gouvernement menace l’unité des services publics, l’égalité d’accès à l’école, la capacité même de notre service public éducatif de répondre de façon cohérente et solidaire à l’ensemble des besoins des usagers directement concernés. La lecture d’un récent rapport du Conseil d’État (mars 2003) lève toute ambiguïté quand il suggère de « desserrer l’étau statutaire et réglementaire, et à sortir du cadre étroit des corps actuels pour pouvoir plus facilement déconcentrer la gestion des personnels » pour « renforcer la capacité concurrentielle de la France ».
En clair, il faut casser les statuts de la fonction publique, introduire des contrats de droit privé et la rémunération au mérite, ce qui signifie l’abandon du recrutement par concours, garant d’égalité et d’indépendance face au pouvoir politique. Deux projets récents du gouvernement illustrent cette évolution :
- suppression du statut (et licenciement) des MI-SE remplacés par des assistants d’éducation, directement recrutés par le chef d’établissement, taillables et corvéables à merci ;
- décision autoritaire de transférer plus de 110.000 agents de l’éducation (ATOS, assistantes sociales, conseillers d’orientation, médecins scolaires) aux collectivités territoriales qui pourront les utiliser (ou non) selon leur bon vouloir.
Cette situation menace les missions de ces personnels, leur présence indispensable auprès des élèves et des enseignants, leur appartenance aux équipes éducatives et leur participation à l’action éducative. De même, le développement de la précarité remet en cause l’existence de certaines missions : des personnes qui signent un contrat de 4 mois pour travailler auprès des élèves ne peuvent pas pleinement s’investir dans l’établissement, qu’elles doivent quitter sitôt installées et adaptées. En outre, lorsqu’un chef d’établissement recrute un employé, celui-ci est séparé des autres avec un autre statut, voire opposé à eux, craignant un licenciement puisque engagé sous contrat privé mettant en péril les solidarités collectives au travail face aux "petits chefs".
C’est une véritable démolition de ce qu’il est encore convenu d’appeler le service public d’Education nationale, prélude d’une future privatisation. Et il ne s’agit pas ici d’une figure de rhétorique : la Commission européenne est engagée, au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), dans la négociation de l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS), dont l’entrée en vigueur à l’horizon 2005 signerait l’arrêt de mort de tous les services publics, hormis la police, l’armée et la justice. Cet accord met en place non seulement la concurrence illimitée entre opérateurs privés nationaux et étrangers, mais interdit le financement de tout fournisseur public, à moins d’accorder la même subvention à tous les opérateurs.
L’AGCS est une grande braderie faite d’offres et de demandes entre pays membres de l’OMC, mais tout ceci se passe dans une telle opacité que les citoyens ignorent généralement les projets qui se trament, et les seules informations dont on dispose proviennent de "fuites", qui montrent que les services éducatifs sont dans le collimateur de l’OMC. Les multinationales de l’éducation se frottent les mains : on évalue à 2000 milliards de dollars le marché de l’éducation.
Le monde syndical s’est peu emparé de ce sujet, central dans la compréhension des politiques éducatives des dernières années. La démarche de SUD Éducation est au contraire de monter la globalité de l’attaque à laquelle nous sommes tous confrontés, tant les travailleurs que les usagers. Une première facette de l’école néolibérale est donc la privatisation de l’emploi public (précarité, flexibilité, décentralisation).
Une seconde facette est la course effrénée vers les financements privés, par le développement des formations payantes (apprentissage, formation continue des adultes). C’est le projet de "lycée des métiers" du précédent gouvernement, qui met en pratique la "formation tout au long de la vie" si chère au MEDEF, dont les conséquences sont l’entrée des jeunes sur le marché du travail dès l’âge de 14 ans, avec une formation initiale minimale et des formations périodiques (non diplômantes) pour s’adapter au poste de travail. (…) Le mouvement de grève qui s’étend à La Réunion depuis une semaine va au-delà de la nécessaire défense du statut de fonctionnaire d’État, qualifié de privilège par les promoteurs zélés du libéralisme. C’est aussi le combat pour une école gratuite, égalitaire et indépendante des pouvoirs politique et économique, pour une éducation débarrassée de tout impératif de profit financier.
L’école n’est pas une entreprise, l’éducation n’est pas une marchandise !
Lo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
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